2015 : L'odyssée suédoise
Les récits futuristes ne faisaient jusqu'alors pas partie de l'univers d'Horisont. Pour leur quatrième album, les hardos ont décidé de changer la donne et servent ainsi à leurs fans un concept album sur un plateau d'argent, empli d'énergie, de lyrisme et de morceaux aussi variés que riches en rebondissements. Une œuvre complète et impressionnante, teinté d'inspirations progressives, qui pousse le groupe à se dépasser à nouveau.
Formé en 2006, Horisont n'a eu de cesse d'évoluer au cours de ses trois albums déjà parus. Du mélodique Två Sidor Av Horisonten au plus rentre-dedans Time Warriors, les Suédois se sont permis de varier les plaisirs. Il n'était pas question de déroger à la règle pour Odyssey, nouvel disque du quintet, qui l'emmène aux confins des récits futuristes.
Horisont expose sa mue dès le morceau d'ouverture, "Odyssey", fresque épique de plus de dix minutes. Pièce étonnante et inhabituelle pour un groupe qui avait jusqu'à présent privilégié la concision. Si ce morceau à tiroirs regorge d'idées différentes, la cohérence est de mise et on est loin de l'exercice de style primaire. Il permet également au groupe de mélanger ses habituelles influences Deep Purple à Rush, jusque là moins criantes.
Mais Odyssey ne se résume pas à son morceau-titre, l'évolution du groupe se décline en 12 morceaux aussi intéressants que variés. La déjà connue "Break the Limit" se fond bien à l'ensemble et vient rencontrer des morceaux heavy metal typiques comme "Bad News" ou "Back on the Streets". Charles Van Loo s'éclate à reprendre sa guitare acoustique sur l'aérienne "Flying" et n'hésite pas non plus à calmer le jeu, notamment sur des merveilles lyriques telles que "Beyond the Sun".
L'aisance de jeu, plein de finesse, de ce dernier n'était déjà plus à prouver depuis belle lurette, mais force est de constater qu'il s'exprime de la meilleure des manières avec des solos lumineux et toujours pertinents, en accélérant la cadence sur l'urgente "Städer Brinner" ou en faisant parler ses émotions sur l'intro de "The Night Stalker". Son talent ne s'arrête évidemment pas aux solos, ses leads sont toujours aussi pertinents (écoutez "Light my Way" pour vous en rendre compte) et son jeu s'entremêle avec Kristofer Möller de la plus belle des manières dans des riffs typiquement 70's.
Le reste du groupe s'éclate aussi. Pendant que Magnus Delborg et Pontus Jordan établissent une rythmique solide qui sert les morceaux tout en sachant être discrets quand il le faut, le chanteur Axel Söderberg montre une belle amélioration au chant, quittant parfois ses médiums pour partir dans des aigus bien amenés, en montant bien comme il faut sur "Blind Leder Blind", par exemple.
Avec un thème inspiré par le maître de la science-fiction Isaac Asimov et une série de compos bien ficelées et toutes aussi pertinentes les unes que les autres, Horisont arrive à faire preuve, une fois de plus de talent et de savoir-faire. Odyssey est une œuvre complète, aussi bien dans le fond que dans la forme. Les Suédois repoussent encore les frontières de leur talent et atteignent le sommet de leurs capacités.