Le soleil se réveille
Jusqu’à présent, le cas Glowsun pouvait susciter quelques interrogations. En effet, si le trio lillois s’est confirmé comme un excellent groupe de scène, les deux premiers albums de la formation n’arrivaient pas complètement à reproduire cette puissante énergie déployée en concert. Avec Beyond The Wall of Time, on peut dire que c’est enfin le cas !
Musicalement, nous retrouvons Glowsun là où nous les avions laissés avec Eternal Season. D’ailleurs, l’excellente chanson introductive « Arrow of Time » vient faire écho à « Monkey Time » qu'on retrouvait sur le précédent album, deux titres que le groupe joue souvent juxtaposés en concert. Tous les ingrédients qu'on connaît de Glowsun sont là : des riffs gras et massifs, suivis de passages en guitares claires hypnotiques, pendant que la section rythmique basse/batterie soutient le groove avec brio. Mais la différence se manifeste dans la tonalité globale de l’album, qui est beaucoup plus rentre-dedans que pour les deux précédentes offrandes.
On peut d’ailleurs l’entendre très clairement sur la surpuissante « Flower Mist » ou le break destructeur à la fin de « Last Watchmaker’s Grave » : Glowsun fait parler la poudre, et ça fonctionne très bien, sans jurer avec l’univers musical que le groupe s’est crée depuis sa formation. A l’aide d’une production léchée donnant à Glowsun un son très chaud, ils nous martèlent les tympans avant de les panser lors des accalmies tissées avec soin par le guitariste Johan Jaccob, qui déploie toujours une multitude d’effets pour avoir un son protéiforme.
Des titres comme « Behind The Moon » ne font que confirmer cette impression. Voilà typiquement le genre de morceau idéal pour être écouté en roulant à toute berzingue sur l’autoroute. Outre son énergie, l’autre grand atout de Beyond The Wall of Time est qu’il n’a pas de chanson faible. On aurait beau chercher la petite bête, rien n’y fait : l’album s’écoute d’une traite sans sourciller, et ses 47 minutes passent bien vite…
La quasi-absence de chant ne se fait pas ressentir, à tel point qu’il se fait presque intrus sur « Against The Clock » tant cette musique se passe de voix. Mais le chant est lui-même loin d’être l’élément central de cette unique chanson qui en comporte sur l’album, pas de quoi bouder notre plaisir donc. Beyond The Wall of Time est donc un album jouissif, qui révèle un groupe qui ne regarde pas en arrière, et au contraire sait aller de l’avant. Avec des compositions dynamiques et burnées, Glowsun se confirme comme un groupe essentiel de la scène stoner française, et même au-delà de nos frontières. Après la claque en ouverture du Hellfest, on ne peut qu’espérer les revoir bientôt sur scène !
Chronique par Tfaaon (Facebook)
