Jormungandr – In Halls Beyond Death

La pochette vous évoque un paysage nordique ? Peut-être un fjord dans la brume d’autant plus que l’intro élégante de « Huginn and Muninn » et sa mélodie païenne à la guitare vous donne l’envie de taper du pied. Hé bien non ! Jormungandr vient de l’autre côté de la Terre, d’un pays lointain, très lointain. Bien sûr chez eux ils ont aussi des côtes escarpées et des hivers (heu non) des étés froids ! Je veux donc parler de la Nouvelle Zélande ! Pays du rugby et du Seigneur des Anneaux !

C’est donc « le pays du long nuage blanc », Aotearoa (le nom mÄori de la Nouvelle-Zélande) que l’on voit donc sur l’image.

Mais rapidement et surtout avec les morceaux placés au début d’In Halls Beyond Death on va découvrir une palette musicale assez variée, car les jeunes de Wellington ont plus d’un tour dans leur sac, oscillant entre viking metal, thrash et NWOBHM.

Jormungandr


On le découvre en écoutant  « Intro / The Woods »  et ses riffs accrocheurs, saturés des embruns lointains surexposés par une mélode surannée mais sachant thrasher dans le black… la voix ne fait pas dans le détail, tout comme les guitares qui savent ponctuer leurs phrasés par un son aigu qu’affectionnent Machine Head et Gojira. Bref, ils nous trimballent comme des pantins aux grés de leurs multiples influences avec même des passages doom et bien sûr Viking que l’on retrouve à la fin de l’album.

Ils sont doués et maîtrisent parfaitement les différents styles comme avec « The Horn of Heimdallr »genre d’ode aux anciens comme des Savage, Heir Apparent, Venom ou Grim Reaper. Les vestes à patch moisis par le temps et l’humidité remontent des caves. Avec une maîtrise des différents tempos donnant accélération et puissance au titre. Même les sons des guitares paraissent d’époque tout en gardant un esprit viking comme sur le percutant « Smelting Pool » des plus racés nous plaçant des accélérations bien choisies tout en criant à l’infini le titre du morceau. Gorgeous !

Riffs thrash, black & roll dans notre tronche, les musiciens de Deströyer 666 ne sont pas loin d’eux juste à côté sur une grosse île qui fait office de continent. Jormungandr renversent des rythmes sans nous demander notre avis sur « Corpse Reviver ». Les gars ont tout compris. On sent qu’ils se font plaisir et que la multitude de leurs influences a été assimilé et ça ne leur fait pas peur. Ils assument et n’ont pas peur tels des Horsemen des premières heures avec « Fimbul Winter », plus black et cette cavalcade et son côté désuet des plus agréable agrémenté d’arpèges à la Cliff Burton.

Ce que j’aime aussi, c’est ce côté bricolé, improvisé mais dans le sens « noble » du terme. Ecrit dans une cave qui pue encore le tabac froid des groupes qui ont joué et fait leur « répét’ » juste avant.

Les derniers titres sont plus dans l’esprit des  Valkyries avec « Einherjar ».  Mettez les « trebles » à fond ! On s’en fout ça fait vintage! Le drakkar a surement dû faire le tour du globe partant de la Scandinavie pour accoster largement avant le capitaine Cook en Nouvelle-Zélande. Sans oublier les mélodies de « The Man with a Thousand Faces » ou celles de « Thought and Memory » qui vous évoqueront à n’en pas douter leurs cousins très éloignés qui vivent dans l’hémisphère nord.

Un album qui devrait être remboursé par la sécurité sociale tant il fait office d’antidépresseur !

Lionel / Born 666

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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