Début de l’automne et début de la période la plus chargée de l’année en termes de concert. Ce soir, nous nous rendons au O’Sullivans Backstage by the Mill pour assister à un plateau typé hardcore avec chacun ses spécifités autour de Capsize, Senses Fail et les maîtres de la cérémonie, Counterparts, venu défendre son nouvel album. Retour sur une date pas remplie mais qui aura tenu toutes ses promesses.
Malheureusement nous arrivons alors que Miles Of Grace termine son set, nous ne pouvons pas donner notre avis sur la prestation du combo parisien.
Capsize
Paris signe la première date de cette tournée à travers l’Europe et les Américains de Capsize vont démarrer sur les chapeaux de roues cette soirée avec leur hardcore mélodique surpuissant et qui prend aux tripes. Chaque membre est possédé par la musique et vit l’instant présent comme si le public n’était pas présent. Dans le public, une petite troupe de fans s’est agglutinée, hurle les paroles pour le plus grand plaisir du chanteur Daniel Wand et l’ambiance est des plus studieuses face à la déferlante de décibels que l’on se prend dans la face. A la guitare Ryan Knowles et Chris Darton se partagent les différentes parties entre les riffs leads et les riffs servant à l’ambiance bien supportés par une base rythmique typique du hardcore mais qui se fond dans l’ambiance.
Avec un album au compteur, The Angst In My Veins, Capsize peut se permettre de se reposer sur les titres phares de l’album et celui-ci étant une bombe, il n’est pas difficile de contenter le public. Néanmoins, "This Song Made Me Think Of You" remportera les suffrages hauts la main dans le public et notamment sur le petit groupe de fan.
Capsize est un nouvel arrivant dans la scène hardcore mélodique mais les Californiens ont absolument toutes les cartes en main pour tirer leur épingle du jeu et devenir un groupe majeur. Morceaux de qualités et prestation scénique irréprochables sont un très bon combo pour atteindre le succès.
Senses Fail
Pionniers du post-hardcore, et présents sur la scène depuis 2002, les Américains de Senses Fail font figure d’ancien sur cette tournée. La mayonnaise a pris un peu moins depuis le succès consécutif de Still Searching et Life Is Not A Waiting Room qui s’étaient classés à la quinzième et à la dix-huitième place du Billboard 200 mais Senses Fail n’en reste pas un groupe qui compte. Articulé autour du duo Buddy Nielsen (chant) et Dan Trapp (batterie), le combo américain débarque devant une foule déjà un peu plus compacte et va nous délivrer un florilège de ses plus grands tubes.
Buddy Nielsen est un véritable showman nous proposant ses pas de danses les plus loufoques, allant même jusqu’à faire des pompes sur scène. Le frontman n’oublie pas non plus que dans le monde du hardcore, le message délivré est très souvent ce qui compte le plus et ce soir sera encore le cas. Celui-ci nous annonce qu’il a fait son coming-out quelques mois plus tôt et qu’il ne s’était jamais sentit aussi libéré que maintenant, un acte courageux qui viendra encore plus rassembler le public autour du groupe.
Sur scène les musiciens sont un peu en retrait tant Buddy Nielsen prend une grande partie de l’espace mais musicalement, chacun tient son rang à la perfection. Moins violent que les deux autres groupes avec qui ils partagent l’affiche, les américains jouent beaucoup plus sur l’énergie positive des morceaux avec des riffs de guitare chauds et assez dansant il faut le dire.
La prestation de Senses Fail touche déjà à sa fin alors qu’on en aurait bien repris pour deux-trois morceaux.
Setlist :
Renacer
Bonecrusher
Importance
Can’t Be Saved
Wounds
Lady In A Blue Dress
Closure
Cute When You Scream
Take Refuge
Canine
Bite To Break Skin
Counterparts
Après deux très bons concerts, il est maintenant l’heure d’accueillir les héros de la soirée. Depuis sa création en 2007 au Canada, Counterparts a tracé sa voie dans le monde du hardcore mélodique au point de devenir un élément majeur de cette scène. Emmené par Brendan Murphy (chant) et Jesse Doreen (guitare), le combo d’Hamilton, Ontario continue de tisser sa toile au travers d’album qui sont toujours des incontournables à chaque sortie. Tragedy Will Find Us, dernier opus en date ne fait pas exception à la règle et celui-ci sera massivement représenté ce soir avec sept de ses douze titres interprétés.
Le groupe entre sur "Stillborn", morceau d’ouverture de Tragedy Will Find Us et ça commence déjà à bouger dans la fosse. La tension dans la salle a atteint un autre niveau, l’énergie du groupe se communique au public et inversement. Brendan Murphy arpente la salle, hurlant à pleins poumons dans son micro prenant possession de la scène à l’instar de Buddy Nielsen chez Senses Fail. Ses compères sont plus timide, notamment Adrian Lee (guitare) qui reste dans son coin tandis que Brian Kaczmarczyk (basse) vient très souvent se poster à l’avant de la scène et avec sa taille, il est imposant. Sans parler de sa ressemblance plus que frappante avec le rappeur français Nekfeu.
Le concert passe à une vitesse folle, les morceaux s’enchainent et pourtant plus on avance dans le concert plus la communion entre le groupe et le public. Les morceaux plus anciens comme "Only Anchors" seul rescapé du premier album Prophets reçoivent l’approbation du public et ne parlons pas de la mandale que nous aurons mis des titres comme "Ghost" ou "Outlier". Counterparts maîtrise son sujet comme peu de groupes savent le faire dans le genre et c’est aussi pour cela qu’ils en sont aujourd’hui à ce niveau.
Le duo Jesse Doreen – Adrian Lee à la guitare sait dispenser des riffs mélodiques et mélancoliques notamment lors de parties instrumentales qui accorde un répit au spectateur mais aussi démontre une réelle capacité de composition éloignée des habituels breakdowns du genre.
On approche de la fin de ce set quand les premières notes de "Burn" débarquent. Single de Tragedy Will Find Us, ce titre est clairement un des meilleurs de la discographie des Canadiens et ça se ressent à la réaction du public. Un brulot de trois minutes trente qui achève un public déjà sur les rotules. Et pourtant, chanceux que nous sommes, le combo revient pour nous jouer un "Withdrawal" libérateur.
Counterparts n’a pas failli à son rang de tête d’affiche ce soir et a de grandes chances de le garder pour les années à venir. C’était un plaisir d’assister à un tel concert qui démontre que le hardcore mélodique est un genre bien à part qui à énormément à apporter à la scène en général.
Setlist:
Stillborn
Thread
Ghost
Debris
Outlier
Only Anchors
Slave
Stranger
Choke
Collapse
Compass
Disconnect
Burn
Withdrawal
Merci à Alternative Live pour l'accréditation. Merci à Mariam de Plug-In et Justine pour les photos.
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