Retrouvez les trépidations de Nidhal, Elodie et Arthur (+ un coup de main de notre confrère Sebrouxx) à Amneville pour la première édition du Sonisphere France.
Nous devions être deux de plus sur place, mais les éléments en ont décidé autrement. Ainsi nous ne pouvons présenter qu'un compte rendu partiel des concerts présentés sur place, mais rassurez-vous : les plus "gros" n'ont pas été oubliés, Slipknot et le Big Four en tête !
*** Vendredi 8 juillet 2011 ***
GOJIRA
Bien qu'on puisse y être quelque peu habitué, l'arrivée de Gojira sur scène indique une fois de plus le passage aux choses très sérieuses. Non pas que les groupes précédents soient mauvais, mais un tel niveau de puissance et de précision ne peut laisser indifférent, d'autant que, côté mise en place, on est servi ce soir !
En effet, en plus de titres comme « Ocean Planet » (qui ouvrira le set), « Love », ou « Toxic Garbage Island », le groupe s'est enfin décidé à réintroduire « Remembrance » dans la liste, ultime démonstration de la puissance Gojirienne à coup de mitrailleuse. Les deux derniers albums seront les plus représentés avec 4 morceaux de chacun d'entre eux, contre un seul pour les deux premiers. Humbles et sincères les gars de la bande ne considèrent pas les choses comme acquises et ils démontrent qu'ils ont bel et bien la hargne et l'envie d'en mettre plein la gueule à leur public, notamment le batteur Mario Duplantier qui laissera le kit à son frère l'espace de quelques minutes pour prendre le devant de la scène et mettre l'ambiance.
Le concert se termine sur le rappel, composé de «Vacuity» suivi de « Oroborus ». En une heure on aura presque oublié la présence du Big four le lendemain ; c'est dire !
Bien que souvent désigné groupe «n°1 du metal français», il est difficile d'imaginer par quel moyen le groupe pourrait se hisser plus haut encore dans son genre... Un brin de folie qui les rendrait plus imprévisibles, ou peut-être un show plus «poussé» ?
Arthur
Setlist :
Ocean Planet
Backbone
Remembrance
Love
A Sight to Behold
Flying Whales
The Heaviest Matter of the Universe
Toxic Garbage Island
Vacuity
Oroborus
EVERGREY
La dernière apparition des suédois d'Evergrey en France remonte à quelque mois, partageant l'affiche avec Kamelot et Amaranthe. Cela se déroulait dans la petite salle de l'Alhambra, à Paris, dans un cadre nettement plus intimiste ! L'occasion maintenant de voir ce que cela peut donner dans d'autres conditions, puisque jouer avec un soleil aveuglant en face de vous et 30 000 festivaliers (dont la majorité est composée de fans du Big Four et de Slipknot qui clôture la journée) peut vite se retrouver destabilisant. Mais c'est sans compter sur le professionnalisme du groupe, qui monte sur scène l'air décontracté, devant un public pas franchement acquis à leur cause visiblement.
En effet, quelques lenteurs à démarrer, ce festival. Mais nous y venons ! Tom S. Englund nous gratifie d'une très belle prestation vocale, alors que - malheureusement - le son n'est vraiment pas bon. En effet, différences de db entre les guitares et batterie trop forte (on pourrait presque généraliser en ce début de festival !) sont assez pénibles dans un premier temps, mais les techniciens ne tardent pas à réagir pour harmoniser un peu mieux ces éléments. Le frontman n'hésite pas à bien communiquer avec le public, l'air confiant. Précisons d'ailleurs qu'Evergrey est l'un des groupes que l'on pouvait croiser un peu partout sur le terrain du festival, en compagnie de Mass Hysteria et de quelques autres zikos.
Tom ne tarde pas à nous prévenir que d'ailleurs, une tuile leur est arrivée (décidément, pour ceux qui connaissent l'histoire du groupe, on peut vraiment finir par croire qu'ils sont maudits ces Suédois !) avec le matériel, et que la compagnie d'aviation a visiblement égaré une bonne partie du matériel. On apprendra par la suite lors de l'interview du groupe que nous avons menée lors du festival qu'en fait, c'est la quasi intégralité du matériel qui est absente, dont les samples qui leur étaient quasi-indispensables ! Les riffs sont puissants, les solos difficilement audibles, et - pour les fans du groupe - certains titres sont bien heureusement interprétés, comme "Blinded", "Broken Wings" ou encore "A Touch of Blessing" pour cloturer ce set.
Bref, compte tenu des événements et de la prestation, on ne peut que dire "chapeau" au groupe d'être monté sur scène (bien des groupes auraient jeté l'éponge) et d'avoir offert une prestation plus que convenable à un public "mitigé" ; les fans de la première heure ayant sûrement été comblés.
Nidhal
Setlist :
Leave It Behind Us
Monday Morning Apocalypse
Wrong
Blinded
The Masterplan
Recreation Day
Frozen
Broken Wings
A Touch of Blessing
DREAM THEATER
Pour beaucoup de personnes, qui ne font pas parties de cette "caste" formée par les fans de Metal Progressif, "DT" signifie bien souvent "branlette de manche", raffut immonde à la batterie, averse de notes aux claviers et lignes de basses incompréhensibles. Arrosons tout cela avec un chant clean (de chez clean !), cela n'est pas du goût de tout le monde. Autant dire que le statut de second headliner (le premier étant Slipknot... soit un tout autre public !!) d'une journée de festival Metal comme le Sonisphere (accueillant cette année de surcroit "les quatre plus gros groupes de thrash de l'histoire") constitue un véritable challenge pour le groupe. De même, la durée des chansons d'ordinaire assez élevée pose problème ; aussi, nous pouvons nous demander quelle setlist sera choisie (enfin, pour ceux qui n'ont pas vu les setlist précédentes du groupe bien entendu).
Voici donc l'heure d'accueillir les cinq virtuoses de Dream Theater , qui font leurs premiers pas sur scène, et vont aussitôt envoyer la sauce sur "Under a Glass Moon", qui fait ma foi bien plaisir à entendre (enfin, rajoutons quand même par précaution "pour un fan de prog"). Car ce titre, pardon, ce chef d'oeuvre, extraît de l'un des tous meilleurs albums du groupe, n'est pas si facile à appréhender pour l'individu lambda. On peut alors se demander si l'intention délibérée de mettre le "focus" sur ce titre était dans l'optique de rassurer les fans existants sur les capacités de Mike Mangini, nouveau batteur du groupe qui a pris la place du mythique (et toujours regretté dans le coeur des fans Mike Portnoy), ou si le groupe a jugé juste "d'inculquer" une leçon de prog à un public majoritairement loin de ce courant musical. Nul ne pourra répondre, et les avis sont mitigés. Toujours est-il que la prestation est impeccable, et Mike Mangini, en fond de scène, dissimulé derrière une batterie décidément encore plus grande que celle du - RIP - père Portnoy, envoie la sauce comme rarement un batteur l'aura fait. Notons que Dieu John Petrucci (si si) semble vraiment se faire plaisir sur scène et nous aura montré qu'il était capable de bouger un peu plus que ces dernières années. Jordan Rudess nous présente quand à lui son nouveau socle à clavier, encore plus "rotatif" qu'avant. John Myung, l'araignée, esquisse même un sourire et a tendance à s'avancer également un tantinet plus qu'à l'accoutumée ; miraculeux ! Nous arrivons maintenant au cas James Labrie. En effet, même si sa voix, ces dernières années, a connu quelques ratés dirons-nous, la prestation sur ce premier titre reste ma foi plus que correcte et nous laisse envisager une belle soirée.
Enchaînons avec "These Walls", extraît du controversé Octavarium. Nous pourrons regretter avec ce titre le manque d'entrain du public, bien que le riff final, assez agressif aux sonorités symphoniques (notons le beau boulot de Jordan Rudess) a mobilisé une bonne partie de l'audience. Grossière erreur, le groupe nous place ensuite "Forsaken", soit l'une des chansons les plus décriées du groupe. En effet, le refrain mielleux ne sied nullement à l'ambiance, et fait donc retomber bien assez rapidement l'ambiance générale dans le public, qui du coup attend impatiemment la suite. Et la suite va se montrer quand à elle bien meilleure ; en effet un superbe enchaînement aura vite fait de galvaniser la foule : "The Great Debate" (bien qu'un poil longue ; il faut songer à ne pas décrocher) est vraiment taillée pour le live, suivi par "Fatal Tragedy" (l'un des titres phares de Metropolis Part II ; une tuerie en live comme en album !) et par le ô combien splendide "Caught In A Web" tiré de l'un des tous meilleurs albums du groupe (Awake) ce qui ravira les fans de la première heure et aura permis à ceux qui découvrent ce groupe de voyager en 4ème vitesse à travers leur (très longue) carrière.
Pour finir, le groupe nous interprête "On the Back of Angels", single tout juste sorti sur internet, extraît de leur album A Dramatic Turn of Events à paraître le 13 Septembre prochain chez tous les bons disquaires. Et l'impression générale semble bien accueillir ce nouveau morceau ; le public connaît visiblement ce nouveau titre et n'hésite pas à participer ; rassurant pour le groupe sans aucun doute !
Un concert en demi-teinte dirons nous pour le groupe, habitué à nous gratifier de concerts bien plus longs que celui-ci. Malheureusement, le temps qui leur était imparti étant très (trop ?) court, la formation n'a pu nous délivrer tout son potentiel et nous resterons sur notre faim. Confiants pour l'avenir avec le nouveau batteur, excités par ce nouveau titre joué en live, mais frustrés de ne pas en avoir eu plus (et/ou d'avoir eu un choix un peu maladroit de setlist).
Nidhal
Setlist :
Under a Glass Moon
These Walls
Forsaken
The Great Debate
Fatal Tragedy
Caught in a Web
On the Backs of Angels
SLIPKNOT
Dans un festival plutôt orienté thrash old school ou les festivaliers viennent en masse voir les groupes les plus cultes du style, on peut penser qu'il ne sera pas évident de jouer en tête d'affiche le premier soir, pour un groupe ayant porté l'étiquette neo-metal, voire même « groupe de jeunz » pour certains. Mais quand Slipknot entre sur scène après son sample introductif (qui au passage s'éternise quelque peu), un constat s'impose, une grande partie du public est acquise dès le début. La foule est en effet très réactive, et ce durant tout le concert. Hormis une certaine saturation des fréquences basses, le son est plutôt bon, et permet d'apprécier pleinement la qualité de mise en place du groupe.
On ne verra que 8 musiciens sur scène ce soir: le regretté Paul Gray n'ayant pas pu venir pour cause de décès (sic), sera remplacé, à la basse, par une personne obscure derrière la scène, et scéniquement, par son costume et son instrument, disposés à coté de la batterie. Un hommage plutôt classe lui sera d'ailleurs fait entre 2 morceaux avec l'apparition d'une immense banderole affichant le n°2, chiffre attitré du bassiste.
L'ensemble du concert sonne comme une sorte de retour aux sources, avec la réapparition des combinaisons rouges et de certains masques des débuts du groupe, mais aussi de par une set-list très largement axé sur le premier album du groupe (8 titres sur les 17 joués ce soir). Les 3 premiers morceaux « (sic) », « Eyeless » et « Wait and bleed » auraient même pu laisser espérer une reprise de l'album en entier! Le groupe préférera cependant inclure des tubes plus récents comme « Before I Forget », « Psychosocial » ou « The Heretic Anthem ».
Le show est quand à lui très bien rodé avec des effets de lumière et de pyrotechnie contribuant à créer une ambiance malsaine qui colle parfaitement à la musique du groupe. 8 bonhommes masqués et numérotés, une batterie qui tourne à 90°, un percussionniste « long nez » qui escalade le kit de son acolyte clown, un n°0 qui se jette dans le public, un final explosif à coup de « Surfacing »... Il y a de quoi être hypnotisé par un tel spectacle!
Arthur
Setlist :
(sic)
Eyeless
Wait and Bleed
The Blister Exists
Liberate
Before I Forget
Pulse Of The Maggots
Frail Limb Nursery
Purity
Left Behind
Psychosocial
Disasterpiece
The Heretic Anthem
Duality
Only One
Spit It Out
(515)
People = Shit
Surfacing
*** Samedi 9 juillet 2011 ***
MASS HYSTERIA
Le philosophe Raymond Domenech fustigeait il y a peu cette France du Foot qui ne compte pas moins de 60 millions de sélectionneurs. L'organisation du Sonisphere en dirait probablement autant de cette France du Metal qui réunissait ce samedi pas moins de 30000 organisateurs, prêts à la ramener concernant le running order de la journée. Mass Hysteria en ouverture, pour un set de 30 minutes chrono TTC, what the hell is all about?
Effectivement, se dire que Mass ouvre le bal de ce second round pour une demi-heure de show laissait pantois la fanbase du groupe. D'autant plus que comme la formation le rappelait lors d'un récent entretien, le set marquait le coup d'arrêt de la tournée de l'album Failles, et leur permettait de boucler fièrement une jolie boucle de leur carrière et ce french tour (commencée aux Arènes de Nîmes en ouvrant pour... Metallica, et s'achevant alors dans une une parfaite symétrie). Inutile de refaire le match et parlons concret et direct. Mass a fait de cette "situation" une force et ce dès la balance entamée aux alentours de treize heures. Et alors qu'une autre masse, de festivaliers cette fois, attendait de rentrer (et de se placer au premier rang pour Metallica) aux deux entrées du site. Mouss en a profité pour les saluer à sa manière, et Yann leur asséner le riff de "Seek and Destroy" de qui-vous-savez. Succès garanti et vivats immédiats au loin. Mon tout sous l'oeil amusé d'un certain Biquet drapé aux couleurs de Jägermeister, et sous l'objectif d'un Eric Canto qui va avoir fort à faire dans les minutes qui arrivent. Et Dieu sait qu'il en a l'habitude…
Cherche et détruit, Mass sait aussi faire sans tout le tralala onéreux, les écrans géants, les feux d'artifices et le look de poseur ultime affiché par certains (NDLA: j'ai dit certains) membres du Big Four. Allez à tout le monde, à tous les amis: Mass a enfoncé côté prestation et ambiance deux des Quatre (ex-)Fantastiques du Trash US. Et en s'y prenant simplement avec une setlist tout ce qu'il y avait de plus évident à balancer en trente minutes d'une furia qui n'a jamais aussi bien porté son nom. Bon esprit -au passage- de commencer par "Contraddiction", histoire de rappeler que personne n'est jamais vraiment prophète en son pays, tiens. Mais l'ambiance monte de Quatre (le chiffre du jour, donc) crans dès les premiers accords de "World on Fire", puis de "Plus qu'aucune mer": la sécurité sait que la journée va s'avérer dès lors plus que physique. Et les photographes, présents tout le set, salivent à l'avance quant aux clichés qu'ils vont pouvoir en tirer. De toute façon, une gentille anarchie règne et ne cessera pas. Comme il en a pris l'habitude, le chanteur et les deux guitaristes vont descendre, sous bonne escorte, au milieu d'un public qui n'attend que cela pour entamer le premier circle-pit de ce samedi (et probablement le meilleur de ces deux jours, encore que Slayer rivalise bien), et de rigueur au son de l'habituel "P4."
Un "P4" au C-4, en gros. Nico remonte livide mais, je cite, « heureux. » Yann a, lui, les yeux brillants. Et sur scène, Stephan et Raphaël n'en reviennent pas et, hilares, tapent la discute avec deux photographes, grimpés sur scène et sur les enceintes (suivez mon regard…) Mouss, totalement essoufflé, va calmer le jeu par un petit speech de fort bon aloi rappelant que la France possède aussi son Big Four, entre Gojira (présent le vendredi), Loudblast (en lice ce jour) et Bukowski (la veille) et Mass Hysteria (maintenant). Mouss, tu n'aurais pas oublié Lofofora et Dagoba ou tu listais juste les quatre groupes "locaux" présents ce jour? Reste que partant du principe qu' on n'est jamais mieux servi que par soi-même, le frontman réclame maintenant un Braveheart (qu'il aurait de toute façon obtenu sans même le demander poliment) pour un "Furia" final en l'honneur de Patrick Roy, le "Président de la République de la France du Metal." Sitôt demandé, sitôt exaucé et les six minutes à suivre vont être coriaces côté public. Un public probablement pas acquis à la "cause" du groupe ab initia, mais qui n'a pas demandé son reste pour retourner le site.
Ah c'est déjà fini, Metallica? Non, juste un petit riff de sympathie de "Creeping Death" et puis Mass s'en va sous les olà d'une audience qui, elle, file directement vers la scène juste en face se calmer (tout est relatif) avec Diamond Head. Le Big Four va avoir fort à faire pour en obtenir autant. Mais bon, jouer en début d'après-midi, c'est probablement trop tôt pour certains (NDLA: j'ai redit certains) membres des Quatre Gros. Après « pour qui sonne le glas », c'est à vous de voir. Mais pas pour Mass assurément!
Sebrouxx (merci au site Les Eternels de partager ce report avec nous)
Setlist :
Contraddiction
Une Somme de Détails
World on Fire
Plus qu'aucune mer
L'espoir fou
P4
Furia
ANTHRAX
Après une journée et demie de mises-en-bouches qui n'auront pas manqué d'amener le public à la bonne température, passage aux choses sérieuses avec l'arrivée du premier des groupes du Big Four : d'ailleurs la foule le fait savoir en se faisant plus compacte sur le devant de la scène Apollo ou Anthrax s'apprête à officier. Les New Yorkais sont heureux d'être là et le feront savoir à l'occasion d'un set sans surprises notoires, festival oblige (hormis un titre inédit « Fight 'Em Till You Can't » qui figurera sur le prochain album à sortir du groupe) mais d'une énergie particulièrement communicative.
Tous affichent un sourire aux lèvres, et Andreas Kisser (qui remplace Scott Ian) prendra même la parole pour déclarer son plaisir d'être là. Anthrax a en effet « souffert » de nombreux changements de line-up au cours des dernières années, mais que l'on soit adorateur de Ian / Kisser, Belladonna / Bush, force est d'admettre qu'Anthrax est est restera un groupe phare du Trash Américain qui mérite haut la main sa place parmi les plus grands... Et Belladonna, de retour parmi les « siens » assume parfaitement son rôle de frontman efficace. Clin d'oeil apprécié par le public Français, le groupe profite de son passage à Amnéville pour placer sa reprise efficace d' « Antisocial » de Trust. Le set se clôturera sur l'incontournable « I Am the Law », après un petit extrait de "Refuse/Resist" de Sepultura qui prouve que le groupe est vraiment là pour se, et nous faire plaisir...
Elodie
Setlist :
Caught in a Mosh
Got The Time (Joe Jackson Cover)
Madhouse
Antisocial (Trust Cover)
Indians
Fight 'Em Till You Can't
Only
Refuse/Resist (Sepultura Cover)
I Am The Law
VOLBEAT
Le Danemark également a son représentant à ce Sonisphere France ! Eh oui, Volbeat, formation qui fête cette année ses dix ans de scène (déjà ???), prend place après le set d'Anthrax sur la scène opposée, devant un public ma foi assez imposant maintenant et bien curieux de voir cette formation sur scène vu son succès grandissant. Rappelons tout d'abord que Volbeat, c'est le petit protégé qui a accompagné Metallica sur quelques tournées (notamment le "Death Magnetic" tour) mais qui a également partagé la scène avec Megadeth ou encore Nightwish. Eh oui, c'est du lourd Volbeat !
Michael Poulsen, chanteur et guitariste du groupe, semble être bien heureux d'être là et, tout comme le reste de la formation qui n'hésite pas à sourire et communiquer avec le public, qui apprécie visiblement le set du groupe. Les riffs sont bien lourds, le groupe est bien dynamique sur scène, et les titres s'enchaînent sans que cela ne paraisse monotone. Malgré tout, au fur et à mesure du concert, on peut se demander si Michael n'a pas un petit problème à la voix ; nous aurons ainsi l'impression qu'il évite de forcer par moments mais cela n'est sûrement que passager.
Quand à se prononcer sur le fait que Volbeat soit l'un des "membres du Big 5" (private joke entre Michael et le public), nous vous laissons vous faire votre propre opinion !
Nidhal
Setlist :
The Human Instrument
Guitar Gangsters & Cadillac Blood
A New Day
Sad Man's Tongue
The Mirror and the Ripper
Hallelujah Goat
Still Counting
Fallen Play
I Only Want to Be with You (Dusty Springfield Cover)
Pool of Booze, Booze, Booza
MEGADETH
Cette année c'est Megadeth qui bénéficie du titre de n°2 du Big four avec Slayer en n°3. Il faut sans doute mettre ce changement sur le compte d'un succès à peu près équivalent, amenant les 2 groupes à être intervertis pour ne pas faire de jaloux. Cependant, on peut se poser des questions quand à la pertinence d'une telle configuration : les festivaliers venus voir le Big four devant la scène Appolo viennent de se prendre une décharge slayerisante d'une certaine violence, et ne sont globalement pas allés voir Papa Roach (étrange!).
Quand Megadeth arrive sur scène avec son mid tempo « Trust », il y a donc comme une sensation de redescente, de perte d'intensité... Que ce soit niveau compo, son, attitude, ou tenue de scène, le groupe évolue clairement dans un registre plus soft que la bande à Kerry. Il faudra donc un temps d'adaptation au métabolisme pour se remettre dans l'ambiance, et alors on pourra savourer toutes les qualités de la prestation de Megadeth. À commencer par un volume sonore nettement moins élevé que la plupart des groupes, c'est à dire convenable... Voire même presque bas! Si l'on y ajoute l'utilisation des « trigger » sur la grosse caisse, on obtient un son qui mêle précision et équilibre des instruments, contrairement à la majorité des groupes de la scène Appolo, dont les passages de double-pédale auront un effet brouillon. Pas de tee-shirt metal, ni de clous, chez Megadeth c'est « port de la chemise » obligatoire. Une sorte de « sobriété classe » qui caractérise d'ailleurs bien leur prestation de manière générale.
De l'entrée sur scène au salut final, pas d'effet particulier ou de paroles superflues, le simple charisme des musiciens, et particulièrement de Dave Mustaine, suffira à rendre la prestation agréable et vivante. La plupart des morceaux joués sont assez prévisibles, mais au final avec 1h de show en festival, Une set-list proche du « Best of » s'avère plutôt pertinente. Ainsi la plupart des fans auront sans doute trouvé leur compte dans la lourdeur de « Symphony Of Destruction », le groove de « Poison was the cure », ou les hymnes « Peace sells », « Hangar 18 » et « À tout le monde », morceau que le groupe ne manque pas d'interpréter à chaque passage en France, recevant à chaque fois une franche participation du public. On aura tout de même droit à un nouveau morceau intitulé « Public Enemy n°1 » qui figurera sur le prochain album du groupe. Si le chant de Dave Mustaine est toujours loin d'être au top, la mise en place est, elle, toujours sans faille. Le concert se termine sur l'incontournable tube « Holy wars », comme pour rappeler à ceux qui l'auraient oublié que Megadeth fait bien partie des maîtres du riff thrash old school!
Arthur
Setlist:
Trust
In My Darkest Hour
Wake Up Dead
Hangar 18
Poison Was the Cure
Sweating Bullets
Public Enemy No. 1 (inédit)
Head Crusher
A Tout Le Monde
Symphony of Destruction
Peace Sells
Holy Wars... The Punishment Due
SLAYER
La température monte d'un cran et l'excitation du public va bientôt atteindre son paroxysme puisque les Mets fouleront dans quelques heures la scène sur laquelle le second headliner du Big Four va maintenant se produire. Messieurs dames, faites place à Slayer !
Alors notons tout d'abord l'absence de Jeff Hannemann, remplacé par Monsieur (notez la majuscule) Gary Holt, lead guitariste d'Exodus. Autant dire que la tâche n'est pas facile, mais les "craintes" sont vites apaisées pour les gens connaissant ce musicien hors pair, à la longue expérience.
Et cela commence très fort par "Disciple", suivi de "War Ensemble" un must pour bien se mettre dans le bain. Gary Holt est impliqué, et sa présence sur scène a visiblement desservi les intérêts scéniques de la formation. Kerry King, majoritairement "statique" dans son mètre carré trois mètres carrés semble soudainement entrer en transe et se met à se déplacer, et délaisse plus que d'habitude son "headbang" (si on peut le dire) si répétitif pour enfin regarder le public qui lui fait face. Dave Lombardo, impérial, en arrive même à se lever derrière sa batterie pour apprécier l'accueil fait au groupe (chose assez rare il me semble bien pour être notifiée) et Monsieur, oui, Sa Seigneurie Tom Araya semble lui même être en très grande forme en témoigne sa prestation vocale et son charisme, rarement imité, trop peu souvent égalé.
Place ensuite à des titres comme "Hate Worldwide" sur lequel on pourra voir quelques victimes de plus des innombrables mouvements de foules se faire évacuer, "Postmortem" (titre qui porte visiblement bien son nom après ce à quoi nous avons pu assister avec les trois premiers titres), "Dead Skin Mask" (dont nombre de cervicales doivent se souvenir), "Snuff" et "Dittohead".
Vient ensuite le moment d'abréger les souffrances des survivants : un violentissime "Mandatory Suicide" vient remettre une fois de plus le feu dans les deux fosses du Sonisphere, qui désormais voient s'abriter de nombreux mosh pits. Le groupe enchaîne ensuite avec "Chemical Warfare", puis "South Of Heaven", mélangeant ainsi les titres de leur discographie. Vient le moment fatidique du plus gros wall of death de ce festival, annoncé par la désormais légendaire introduction de "Raining Blood" qui sera jouée sur un rythme carrément inhumain par un Kerry King décidément impérial ! Et la claque ne s'arrête pas là, puisque "Black Magic" vient nous mettre une fois de plus la tête à l'envers, avant un "Angel of Death" salvateur qui marque la fin d'une très bonne prestation du groupe
Nos craintes définitivement apaisées, nous pouvons désormais attendre en toute quiétude la performance de Metallica...
Nidhal
Setlist :
Disciple
War Ensemble
Hate Worldwide
Postmortem
Dead Skin Mask
Snuff
Dittohead
Mandatory Suicide
Chemical Warfare
South of Heaven
Raining Blood
Black Magic
Angel of Death
TARJA
On pourra reprocher à la programmation d'avoir joué sa carte « Tarja Turunen » entre deux mains fortes (à savoir Megadeth et Metallica, rien que ça...), cependant la belle a su tirer brillamment son épingle du jeu, entre une foule partie se placer pour LA tête d'affiche et un public déjà lancé dans d'autres sphères thrashs par le show massif de Megadeth. Le défi était bien réel, mais c'est un concert solide et esthétique (quel light show!) que la jolie Finlandaise et ses musiciens -plus unis et complices que par le passé- nous livrent comme un bel intermède pour nos oreilles encore vibrantes de riffs massifs. Techniquement, le set est en place, Tarja fait des « efforts » pour communiquer avec son public -pas forcément venu pour elle...- et ses musiciens, et une belle unité se dégage de cette heure ou l'impatience commence à se faire sentir parmi la foule...
Mention spéciale à Doug Wimbish (basse) et Mike Terrana (batterie) qui nous donnent désormais l'impression d'être face à un véritable groupe, et non plus à des musiciens de session accompagnant une chanteuse. Tarja est souriante, sa prestation est vocalement parfaite et que l'on aime ou non son timbre de soprano lyrique, on se laissera gagner par l'envie d'entonner les deux standards de Nighwish : « Over the Hills and Far Away » et « Stargazers »... La hâche de guerre est définitivement enterrée et Tarja, en tête d'affiche de la scène Saturn de cette dernière soirée du Sonisphère France, a parfaitement démontré aux 40 000 festivaliers qu'elle n'avait plus rien à prouver pour affirmer sa place parmi les grandes dames du metal.
Elodie
Setlist :
Dark Star
My Little Phoenix
Falling Awake
I Walk Alone
Little Lies
In for a Kill
Stargazers (Nightwish Cover)
Die Alive
Over the Hills and Far Away (Gary Moore Cover)
Until My Last Breath
METALLICA
C'est le grand moment qu'attendent les festivaliers depuis leur réveil ; les Four Horsemen de Metallica, kings du Trash Metal depuis maintenant deux décennies, vont entrer sur scène dans une ambiance de folie, devant plus de 40 000 spectateurs acquis à leur cause !
Alors bon, nous avons beau nous demander si le père Hetfield va se montrer à la hauteur ce soir (ou pas?), nous savons d'ores et déjà que le show va être grandiose. Tout comme nous pouvons supputer (il n'y a pas de sot métier !) par exemple que mister Ulrich, en bon boulanger qu'il est devenu depuis quelques années, nous gratifiera de quelques pains ce soir tout comme l'ami Kirk Hammett d'ailleurs.
Mais après tout, doit-on attendre autre chose de Metallica ? N'est-ce pas ce "manque de justesse" qui rend la chose si "humaine" désormais ? Car même si le Metallica de nos jours n'est bel et bien plus le Metallica des débuts, cela reste tout de même LE groupe à voir en live pour tout metalleux qui se respecte. Et c'est bien ce que le groupe va nous démontrer ce soir, reléguant toute la programmation de ce Sonisphere au statut de "première partie".
Les lumières s'éteignent donc et, comme à l'accoutumée, résonne la bande sonore du "Bon, la Brute et le Truand" composée par Ennio Morricone. C'est donc après "The Ecstasy Of Gold" que le groupe fait son apparition sur scène, pour nous administrer d'entrée "Hit The Lights", toute première chanson du groupe et de leur album "Kill 'Em All". Rappelons pour l'anecdote que cette chanson traîte de l'engouement des fans du groupe lors de leurs concerts ; engouement qui se voit d'ailleurs dans cette foule qui se compacte de plus en plus (mais jusqu'où iront les gens ??!) sur ce terrain penché de la mainstage… Pas de répit, l'enchaînement avec "Master Of Puppets" joué en second est plus que violent, et ce n'est pas "The Shortest Straw" ni "Seek & Destroy" qui vont arranger les choses dans le public !
Nous avons le droit à une setlist cuisinée aux petits oignons ce soir, en témoigne le magnifique "Welcome Home (Sanitarium)" qui nous est proposé tout juste avant de remettre le feu à ce Sonisphere avec un puissant "Ride The Lightening"… N'oublions pas une participation exemplaire du public sur "The Memory Remains", chantant à tue tête le si célèbre refrain de cette chanson...
Nous aurons bien entendu droit à "un enchaînement ravageur" inoubliable, à savoir "Sad But True", suivi du très rare "The Call Of Ktulu", le magnifique "One" avec ses effets pyrotechniques et son solo effréné, un "For Whom The Bell Tools" lors duquel la voix de James résonne, résonne, résonne jusqu'au fond du site (et encore plus !), et un Blackened qui aura enfin raison des plus faibles se trouvant dans cette fosse ! Par la suite, c'est le classique "Fade To Black" qui nous sera interprété (toujours grandiose !) suivi du mythique et irremplaçable "Enter Sandman" histoire d'ajouter une couche de pyro et d'en mettre plein la vue à ce public qui n'a décidément aucun moyen de décrocher ! Bien entendu, nous avons le droit aux multiples "boutades" de James, provocations de Lars et singeries de Trujillo désomais devenues célèbres ! Mais le capital sympathie du groupe est bien là ; Metallica joue pour les fans, et comme ils le disent eux-même, devant la "Metallica family". Voir un groupe donner un concert pareil, le sourire aux lèvres durant plus de deux heures est vraiment quelque chose de fort !
Interruption de quelques minutes, fausse fin de spectacle oblige, et James prend le micro alors que quelques techniciens installent du nouveau matériel sur scène. C'est le grand moment que nous attendons tous, nous allons enfin voir LE jam du Big Four, le seul, l'unique. Tout le public est dans l'attente de cette annonce jusqu'au moment où Jamez prend le micro et nous annonce que ni Slayer, ni Megadeth ne seront là pour ce Jam, et qu'ils ont déjà quitté le site du Sonisphere… Enorme déception dans l'assemblée ; plus aucun cri de ferveur n'émanera dans les secondes suivant cette annonce… A la place, c'est Anthrax et Brian Tatler guitariste de cette magnifique formation qu'est Diamond Head, qui montent sur scène pour nous interpréter un titre de ce groupe mythique : "Helpless".
Le ravageur "Damage Inc" et le détonnant "Creeping Death" interprété sur un rythme effréné viendront conclure ce set des Mets, décidément très en forme ce soir.
Un très bon moment en compagnie des Mets donc ! Tout ce que l'on attendait s'est bien réalisé, et mention spéciale à James qui a retrouvé un petit "grain" dans sa voix, chose qui manquait ces dernières années. Bonne ambiance, très bon son (nous étions situés au fond de la première fosse), magnifique lightshow et l'écran géant en background est vraiment génial pour les festivals de ce genre afin que tout le public puisse profiter de ce qui se passe sur scène.
Nidhal
Setlist :
- Hit the Lights
- Master of Puppets
- The Shortest Straw
- Seek & Destroy
- Welcome Home (Sanitarium)
- Ride The Lightening
- The Memory Remains
- All Nightmare Long
- Sad But True
- The Call of Ktulu
- One
- For Whom the Bell Tools
- Blackened
- Fade to Black
- Enter Sandman
- Helpless (Diamond Head Cover, w/ Anthrax & Brian Tatler from Diamond Head)
- Damage Inc.
- Creeping Death
Photos : © 2011 Nidhal Marzouk / Yog Photography (*)
http://www.yog-photography.com/
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.
(*) Sauf pour Gojira, Mass Hysteria et Anthrax : © 2011 Nikolas Ernult