Après Fuck, un EP très énervé, Buckcherry revient avec un nouvel opus, sobrement intitulé Rock'N'Roll. Les quatre californiens nous offrent ici un album tout en nuance, cohérent avec leur parcours, mais comportant tout de même quelques petites surprises.
On observe sur Rock’N’Roll de nombreuses influences, beaucoup moins présentes sur le dernier EP. Parfois un peu pop ou funky, ou alors couplé à un peu de blues… Un joyeux cocktail, toujours très rock’n’roll une fois passé entre les mains du groupe. Buckcherry a compris les fondamentaux et montre que le rock ne se résume pas à martyriser sa guitare pour en faire sortir des riffs lourds et saturés sur chaque morceau. (Même si parfois, ça aide.)
Au premier abord, aucune surprise. Rock’n’Roll s’ouvre sur « Bring It On Back », un titre comme Buckcherry a l’habitude d’en composer. Entraînant, entêtant et bien envoyé. « Tight Pants » a cependant de quoi intriguer. Si dans le fond, rien ne change puisque Buckcherry traite d’un sujet qu’il explore en long, en large et en travers depuis 1995, c’est sur la forme que le titre surprend. L’exploitation de cuivre apportent en effet au morceau un relief, un coté plus roots et festif qui leur va à ravir.
Buckcherry semble avoir évacué toute sa rage avec le précédent EP, nous livrant ici une musique bien plus apaisée. S’il n’est pas réellement judicieux d’avoir placé ces deux morceaux l’un après l’autre, « Wish To Carry On » et « The Feeling Never Dies » apportent une bonne dose de guimauve à ce nouvel album, mais manquent néanmoins de profondeur. Le solo survolté de « Wood » ainsi que l’atmosphère toute particulière qui émane de « The Madness » sauront à coup sûr séduire n’importe quelle oreille croisant leur chemin.
Rock'N'Roll nous dévoile la large palette d’écriture dont dispose Josh Todd avec« Rain's Falling ». Capable de frapper où on ne l’attend pas, ce grand fan de musique pop se fait manifestement plaisir avec ce morceau, et c'est plutôt bien vu. Le groove et l’habilité du groupe parviennent à créer un morceau tout à fait intéressant à la place de ce qui aurait pu être une faible ballade.
Josh Todd maîtrise toujours aussi bien sa voix et ne perd ni en puissance ni en fougue malgré le temps qui passe. Il suffit de l’entendre rugir sur des morceaux tels que « Cradle » pour s’en rendre compte. Kelly Lemieux quant à lui semble s'être définitivement intégré, adaptant avec brio ses lignes de basse à l’atmosphère des différents titres, ne se figeant pas dans un registre rock pur et dur.
Ce sont les deux meilleurs morceaux de l’album qui se charge de clore les hostilités. « Sex Appeal » et ses refrains entraînants ont de quoi charmer, d’autant plus que les petites parties de guitares distillées tout au long du morceau apportent une touche bluesy tout en relief. « Get With It » se démarque quant à lui par son riff percutant, ses couplets plein de groove et une bonne dose de hargne derrière le micro.
Rock’N’Roll nous offre donc un savoureux mélange des différentes facettes de Buckcherry. On savoure le coté classique et énergique du groupe, mais également de nouvelles teintes, plus osées. Si ce n’est aucunement le meilleur album de la formation, Rock'N'Roll n’en reste pas moins un bon album, s’offrant une place de choix au coeur de leur discographie.
