Inutile de débattre sur ce point, Def Leppard est un groupe incontournable qui a su marquer son époque. Et si aujourd’hui il n’est pas autant reconnu que leurs compatriotes de Iron Maiden ou Judas Priest, Joe Elliott et sa troupe sont à la tête d’un paquet de hits. Les nouvelles réalisations originales de leur part se faisant rares, c’est tout de même un évènement que la sortie d’un tout nouvel opus, surtout que celui-ci est éponyme. Alors retour aux sources ou vaste fumisterie pour appâter les fans ?
Et bien ce n’est pas un retour aux sources véritable. Enfin, il faut surtout comprendre qu’il n’est pas aussi heavy qu’un Hign’N’Dry, tubesque qu’un Hysteria, ou encore à la pointe de la technologie (tout du moins à l'époque) comme Pyromania … Les ingrédients qui ont fait leur succès sont pourtant présents, mais ce dixième opus studio est plus une sorte de retranscription de leur carrière. « Let’s Go », premier single dévoilé et opener de cet éponyme est mid-tempo catchy qui aurait très bien pu être sorti durant l’âge d’or de la troupe. La production est d’ailleurs elle aussi faite pour créer la nostalgie. On se croirait de retour dans les années 80. Et « Dangerous » continue sur cette lancée. Riffs hard rock bien trempés, couplets mettant en avant la voix éraillée d’un frontman décidément en forme, et refrain infectieux au possible, qui d’ailleurs évoquera à plus d’un l’hymne « Photograph ». Oui, vous avez bien lu. Le quintet de Sheffield est encore capable de pondre des hits.
Mais les Anglais aiment nous surprendre, et ça, nous l’avons bien remarqué au cours de leur carrière … C’est ainsi que l’on se retrouve avec des titres un peu différents, tels « Man Enough », très funky, avec une basse omniprésente, une ballade sombre, presque grunge avec la finale « Blind Faith », ou encore « We Belong » power ballade plus moderne qui n’aurait pas démérité sur Songs From The Sparkle Lounge, précédente livraison de Léopard Sourd, datant déjà de 2008.
On notera aussi des influences très 70’s sur « Battle Of My Own » ou plus électronique, voire même kitsch sur « Energized ». Si sur ces 14 pistes que composent cet album, rien ou presque ne se ressemble, le remplissage n'est pas évité, surtout en milieu d'album. Cela dit, le rock est bel et bien le premier amour du combo, qui nous le prouve avec un dernier tiers d'album bien pêchu, contrebalançant avec ce léger ventre mou. « Broke’n’Brokenhearted » secouera plus d’une tête, « Forever Young » a tout d’une piste taillée pour les live, et puis il y a « Wings Of An Angel », troisième hit de l’opus.
Def Leppard se fait plaisir, tout en nous faisant plaisir. Pas seulement un opus dédié aux fans, il montre un groupe honnête, à la carrière faite de hauts et de bas, et prouve que Songs From The Sparkle Lounge n’était pas leur dernier coup d’éclat. Il faut cependant espérer que l’on n’attendra pas 7 ans pour pouvoir se délecter d’un nouvel album, mais surtout éviter toutes ces rééditions sentant bon l’oseille … Un bon album en somme.