"On ne fait pas plus froid, plus lugubre. Profan n'offre aucun espoir, seulement une vie de crasse, une soumission aux lois de la Mort et de sa faux." …c’est en ces « maux/mots » que s’exprime le leader Dolk (chant) de Kampfar quand il nous évoque leur nouvelle offrande. Bon, à nous de voir après si « le poids des mots vaut le choc…des morceaux ».
Dans la lignée de Djevelmakt, Profan termine le troisième cycle entamé avec Mare tout en nous proposant une facette de Kampfar qu’on ne connaissait pas encore à ce jour. Une prise de risque qui mérite d’être analysée ?
Trois petites notes sur un piano désaccordé comme ont aimé nous le proposer les Norvégiens au fil de leur discographie et un Dolk qui gueule à l’infini le même mot comme il l’avait fait sur « Mylder » et ses « Helvete » dès l’entame du titre… On accroche rapidement à la musique ensorceleuse comme sur « Gloria Ablaze » qui a tout du titre envoûtant avec ses notes de claviers sorties de nulle part.
Le jeu de batterie sur « Profanum » est époustouflant, donnant au morceau des variations syncopées et enivrantes ponctuées de contre-rythmes déstabilisants. Ses ambiances inquiétantes prouvent que le groupe peut se renouveler en nous proposant du matériel auquel on n’était pas habitué jusqu’alors. Il en est de même avec le mélodique, cinématographique et assez décalé « Daimon » ou encore le théâtral « Pole In The Ground », sans concession, où la prise de risque est assez grande.
Mais comme vous êtes des puristes, Kampfar sait vous sortir le titre parfait, viking/pagan brutal avec « Icons » où les accords s’entremêlent jusqu’à ce que le tout se transforme en une mélodie euphorisante. « Skavank » offre en guise d’intro un vieux piano désaccordé, suivi d’une marche lente avec des chœurs criant toute leur souffrance, comme savent le faire les Polonais de Behemoth depuis quelques années.
Et pour rester dans le même registre, Kampfar s’enflamme avec « Tornekratt » où le talent n’a pas de limite lorsqu’on écoute l’entame du morceau. La guitare nous écrase par sa grâce avant qu’une rythmique épaisse et gluante nous emporte. Morceau épique digne des Irlandais de Primordial.
A n’en pas douter Kampfar a envie d’évoluer, de visiter d’autres horizons au risque de déplaire aux puristes, mais le black metal teinté de pagan du groupe est large et n’hésite pas à se renouveler en traversant les frontières…
Lionel / Born 666
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