Le mois de novembre risque d'être un mois chargé pour bon nombre d'entre nous et en particulier pour les amoureux de riffs bien gras résidant dans la capitale. C'était donc avec une joie non dissimulée que nous avons choisi de débuter les hostilités au port du Glazart en compagnie des chantres du nautical doom, j'ai nommé les Allemands de Ahab pour une croisière que nous n'oublierons pas de sitôt, même ceux qui ont le mal de mer...
HIGH FIGHTER
La soirée débute avec High Fighter, jeune combo teuton de Hambourg, qui nous propose un set "heavy bluescore" des plus intéressants. Ce qui a frappé l'assemblée - et moi la première - lors de ce set, c'est bien le charisme de la vocaliste qui envoie du pâté. Alternant avec beaucoup d'aisance un chant rauque et bluesy et des cris gutturaux plutôt convaincants, Mona Miluski captive le public tout en gardant un franc sourire. Bien qu'on ait eu du mal à l'entendre au début, elle a fini par s'imposer. Pas de doute, c'était elle qui faisait le show et a fini par complètement eclipsé le reste du groupe qui jouait chacun dans leur coin. Ce sera sûrement le seule bémol que l'on mettra à cette première partie car le reste était très prometteur, tout comme leur 1er EP The Goat Ritual.
MAMMOTH STORM
On quitte Hambourg pour la Suède et les doomeux de Mammoth Storm. L'ambiance s'est soudainement alourdie pour notre plus grand plaisir. Le trio nous a délivré un set dans la pure tradition du doom et c'était tout simplement puissant, bien que je ne les recommanderai pas nécessairement à des non-initiés. Les rhythmiques et les mélodies ont été plus que respectées, d'ailleurs j'en profite pour baisser mon chapeau à Daniel Arvidsson (chant/basse) et Emil Ahlman (batterie) pour cette session rhythmique de malade. Bref, les Mammoth Storm n'étaient pas là pour faire de la figuration et ont très bien préparé le terrain pour ce qui allait suivre.
AHAB
C'est donc sur une musique de fond nautique que les quatre membres de Ahab débarquent sur la scène du Glazart. Faisant la part belle à leur excellent dernier album, The Boats Of Glen Carrig, Ahab avait donc pour mission de nous transporter dans les méandres du monde de Poséidon. "Bonsoir mes amis, nous sommes Ahab d'Allemagne. Bienvenue dans notre croisière" nous lance Daniel Droste, le capitaine en chef du paquebot, dans un français plus que correct juste avant d'entamer "The Divinity Of Oceans".
Toute la salle est comme subjuguée par la prestation hors-norme du quartet de Stuttgart. Un set parfait, puissant et riche en gros riffs, notamment grâce à une sesion rythmique (Stephan Wandernoth à la basse et Cornelius Althammer à la batterie) qui s'allie à merveille avec les guitares de Christian Hector et de Daniel Droste. Mention spéciale à "The Hunt" qui a retourné le Glazart, à son annonce des plus amusantes ("C'est notre dernière chanson mais il nous reste dix minutes...") et à "Antartica The Polymorphess" qui a clotûré le concert.
S'il fallait une preuve pour démontrer par A + B que Ahab est sans doute l'un des groupes de doom les plus impressionants du moment, alors je mentionnerai sans aucun doute ce concert du 2 novembre 2015.
Setlist:
The Weedmen
The Divinity Of Oceans
Like Red Foam (The Storm)
The Giant
To Mourn Job
The Hunt
Antartica The Polymorphess