Album sorti le 9 septembre 2011 chez Indie Recordings
On avait tous tous le souvenir ému de l’excellent Dragons of the North sorti en 1996, soit trois ans après la création du groupe et on attendait beaucoup du retour des Vikings de Haugesund en Norvège après de longues années d’absence.
Cela fait donc plus de 8 ans que l’on avait plus entendu parler d’Einherjer. Les musiciens travaillaient sur leur autre projet, trash celui-ci appelé Battered mais l’envi de replonger dans leur univers nordique guerrier et épique a été plus fort. Ainsi après de longues années d’absence c’est avec un grand plaisir que l’on découvre un album frais, Payen rempli d’embrun de 6 titres pour 41 minutes.
Ce qui marque d’emblée avec Norrøn qui sort chez Indie Recordings c’est la production qui y est très soignée. Matt Hyde (Slayer, Monster Magnet) a mixé l’album et cela se ressent. Ça donne un côté plus contemporain, plus moderne au Viking Metal d’Einherjer. Car il est maintenant difficile de sortir du lot quand on voit le nombre de formation estampillé Pagan, Folk, Viking Metal.
Roulement de tambour, rythme tel une attaque de Viking débarquant en terre inconnue…c’est comme cela que débute « Norrøn Krakt ». Le mid-tempo et les paroles scandées en norvégiens me font penser un cours instant à Khold, mais ici on est en terre païenne. C’est épique, long, très long (plus de 12 mn). Les chœurs vous emportent et on n’ose pas imaginer ce que cela peut donner en concert…
Le titre est découpé en plusieurs parties, un peu structuré comme une œuvre cinématographique retraçant l’aventure de la puissance des Nordiques. On ressent le travail de composition qui n’a pas du être évident et pourtant on ne tombe pas dans le cliché propre à ce style musical.
A la fin du titre on entend les vagues brisantes qui viennent s’écraser sur des rochers. A n’en pas douter ce titre est un chef d’œuvre, moderne tout en restant dans l’esprit Viking.
Ici tous les titres sont chantés en Norvégien, la voix écorchée parfois comme sur le dernier titre « Balladen Om Bifrost » est très prenante. D’autant que les chœurs viennent soutenir cette mélodie à la guitare acoustique. La chanson est assez poignante et mélancolique.
Sur « Naglfar » on retrouve à nouveau nos chœurs. Ils sont puissants et nous entrainent dans les sillons d’un drakkar perdu dans les brumes du Groenland. Au loin on entend des sons de cloches. La musique est simple avec son rythme binaire mais le titre est époustouflant.
« Varden Brenne » est tout ce qu’on aime dans le Pagan, chœurs de guerriers, envolés lyriques, rythme spartiate, petite mélodie à la guitare qui vous emmène dans une nature encore vierge, petit solo folk… que du bonheur, tout comme « Atter På Malmtings Blodige Voll » qui lui est encore plus rentre dedans. Ajoutez à cela "Alu Alu Laukar" , reprise fun et martiale du groupe post-punk Ym:stammen, et on peut dire que la coupe est pleine.
Les norvégiens avec cet album donnent un ton moderne à leur Pagan Folk Viking Metal…Ils ont muri et cela est une bonne chose. Avoir fait du trash pendant leur stand-by et s’être entourés d’une production américaine a donné un autre relief à leur musique.
Einherjer dévaste tout sur son passage comme une rivière en crue. Oui ! Les tsunamis norvégiens descendent des fjords…
Lionel / Born 666
