Throes of Dawn – The Great Fleet of Echoes (2010)

Cinq ans après, toujours ces échos...
 

Throes of Dawn est l'archetype même du groupe aux atmosphères sombres qui a su grandir et évoluer au fil du temps. D'un passé plus black metal brut bien que toujours teinté de mélancolie posée, les Finlandais ont su créer sur ce cinquième album sorti en 2010 une atmosphère aérienne unique teintée de prog et d'un "dark metal" des plus varié. The Great Fleet of Echoes, ou l'histoire d'un voyage entre vibrations cosmiques et noirceur éthérée...

Si le précédent opus Quicksilver Clouds annonçait déjà la couleur avec un changement de style clairement marqué, les ex-black metalleux n'offrent ici aucune concession. Le temps d'une oeuvre majeure et léchée à l'extrême, empruntant ses influences aussi bien à Pink Floyd qu'à Killing Joke en passant par Anathema ou autres Tiamat. La liste pourrait être longue à ce niveau, mais The Great Fleet of Echoes est de ces albums qui assume ses emprunts tout en les embriquant dans une sonorité unique qui fait la personnalité d'un Throes of Dawn magnifié et évolué à l'extrême.

Throes of Dawn chronique

Tout est quasi parfait sur ce disque, si ce n'est peut-être l'uniformité globale et le manque parfois d'accroche qui rebutera certains à la première écoute. Mais si on insiste, on ne peut qu'avoir envie d'y revenir et ce sans fin, avec plusieurs angles d'écoutes possibles. Car ce CD fonctionne aussi bien en totale immersion qu'en musique de fond, une rareté qui pousse à la curiosité. Et si les fans de départ ont été pas mal perturbés malgré la présence (certes clairsemée) de voix black, ceux qui ont découvert le groupe avec cette galette ont vite été conquis. Puis surpris à la lecture de leur biographie et l'écoute des précédentes sorties. Cependant, si on a l'envie ferme d'un voyage éthéré et mélancolique, l'écoute d'un tel album se fait sans le moindre mal et devient vite même une nécessité.

L'hommage à Pink Floyd quasi constant attirera également les proggeux, du très hantant "Soft Whispers of the Chemical Sun" jusqu'à la conclusion "Blue Dead Skies" qui se veut clairement un hommage déguisé au "Goodbye Blue Sky" des grands ainés, sans oublier Porcupine Tree ou autres groupes plus modernes comme sur le splendide "Lethe". Niveau clin d'oeil, on pourra aussi citer la voix d'Henri "Kaamos" Koivula souvent proche d'un Jaz Coleman (notamment sur "Velvet Chokehold", oeuvre majeure rappelant les grandes heures de Killing Joke) sur ses envolées claires, mais aussi une réminiscence d'effets sonores très Tiamat et son album Wildhoney sur le break de "Chloroform". Ou comment consacrer le dark metal au sommet, sans oublier d'en forger un ensemble dramatiquement fédérateur et profondément ennvirant. Si l'on excepte quelques rares longueurs (peut-être sur le morceau éponyme et sa structure assez complexe), on tient là l'un des albums majeurs du genre sorti post-2000.

Après cette oeuvre qui a consacré le groupe au firmament de sa maturité musicale, on attend désormais la suite afin de savoir si Throes of Dawn est capable d'aller encore plus loin, vers de hautes sphères quasi infinies. Et cela tombe bien, car après plusieurs années de silence dues à un emploi du temps très chargé dans la vie de chaque musicien, cette nouvelle offrande est désormais enregistrée et semble sur le point de voir le jour. Si tout va bien en 2016. Affaire à suivre...
 

NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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