Phantasma – The Deviant Hearts


Phantasma, un projet intriguant et excitant qui se dévoile devant nos yeux. Avec un trio à la baguette d’habitués du Power et du Sympho, Phantasma mérite en tout cas l’attention de chacun. Composé par Georg Neuhauseur et Oliver Philipps, avec la plume et la voix de Charlotte Wessels, The Deviant Hearts est une véritable surprise et un vent de fraîcheur dans le monde de l’Opera Rock !

En préambule du concert parisien de Delain, nous avons eu la chance de nous entretenir avec Charlotte Wessels à propos de ce nouveau projet qu’est Phantasma. Nous avons donc appris que c’est Georg Neuhauseur (Serenity) et Oliver Philipps qui en sont à l’origine, et que ce dernier travaillant beaucoup avec Delain avait proposé à Charlotte de venir écrire les titres, la nouvelle et bien sûr poser sa voix. C’est ainsi que The Deviant Hearts, premier opus de Phantasma se dévoile à nous avec déjà un premier très bon point, une pochette magnifique dessinée par l’excellent Marco Mazzoni.

Hydre à trois têtes, Phantasma voit aussi un joli paquet d’invités garnir son panier. C’est ainsi que se succède au chant Tom Englund (Evergrey), Chloe Lowery (Trans-Siberian Orchestra) et Dennis Schunke (Van Canto).

Il revient à "Incomplete" la tâche d’ouvrir cet opus avec la voix chaleureuse de Charlotte Wessels puis celle de Georg Neuhauseur qui lui succède. "Incomplete" est un morceau qui repose entièrement sur le piano et c’est une constante de cet album avec énormément d’intros au piano, notamment sur "Runaway Gray" et "The Lotus And The Will" mais aussi distillé à l’intérieur de chacun des morceaux. Attention, nous parlons bien ici de piano et non pas de synthé comme nous pouvons avoir l’habitude dans le monde du metal symphonique par exemple.

La complémentarité entre la voix de Charlotte Wessels et celle de Georg Neuhauseur est saisissante. Ici pas de dualité du type « Beauty & The Beast » mais des titres dans lesquels les deux protagonistes semblent avoir une vraie conversation et où les émotions sont palpables. C’est relativement flagrant sur le titre éponyme, The Deviant Hearts, d’autant plus que le chant est sublimé par la puissance de l’orchestre symphonique ainsi que par l’emploi de la guitare acoustique.


Bien que ce soit un projet à part pour nos trois musiciens, on ne peut s’empêcher de trouver des ressemblances avec la musique proposée par leur groupe respectif. N’importe quel personne ayant déjà écouté Delain saura retrouver des moments lui faisant penser à la musique des Néerlandais, par exemple sur "Enter Dreamscape" dont les aigus de Charlotte Wessels font penser au titre "Sleepwalkers Dreams" sur l’album Lucidity.

Capable de nous émouvoir, The Deviant Hearts est aussi capable de réveiller l’âme de headbanger qui sommeille en tout metalleux. Avec Chloe Lowery du Trans-Siberian Orchestra en chef de fil vocal, "Try" est le titre le plus heavy mais aussi le plus épique de l’album. La puissance de la voix de la chanteuse Anglais mêlée à la mélodie déployée par l’orchestre symphonique font de "Try" un hit. Morceau final et aussi single choisit pour assurer la promotion de l’album, "Let It Die" de son côté est soutenu par la partie orchestrale mise très en avant et par l’étalage vocal de Charlotte Wessels.

On ne peut pas reprocher à The Deviant Hearts sont découpage tant l’album n’est pas touché par la linéarité. Les morceaux se suivent et ne se ressemblent pas, pour le bonheur de l’auditeur.

Nous avons beaucoup parlé du chant mais ne passons pas sous silence l’excellent travail fourni sur les mélodies et notamment celles de guitare. On notera quelques très bons solos comme sur "The Lotus And The Willow", "The Sound Of Fear" ou encore "Carry Me Home". Justement, parlons de "Carry Me Home" qui apparaît comme un petit ovni sur cet album. Dès l’intro, on se croirait être retourné tout droit dans les 70s aux USA tant le titre sent le classic rock à plein nez, et ce n’est pas le bridge qui nous fera dire le contraire. C’est en tout cas sur ce titre que Dennis Schunke, vocaliste chez Van Canto, fait son apparition.

En plus des influences évidentes évoquées plus haut, on retrouve aussi un peu du côté théatral de Nightwish à l’époque d’Imaginaerum notamment sur "Miserable Me" ainsi que du Within Temptation sur la partie orchestrale de "Novaturient". Mais plus qu’un simple album de metal symphonique, The Deviant Hearts est bien un véritable Opera Rock au sens premier du terme. En plus de la participation d’une chanteuse du Trans-Siberian Orchestra, on sent que l’influence des Américains n’est jamais très loin. Moins grandiose, moins de moyen mais une volonté d’apporter plus qu’une simple musique mais un univers à part entière.

Ce premier opus de Phantasma est une véritable réussite sur le plan musical comme vocal. Le trio WesselsNeuhauseurPhilipps a réussi un travail admirable en sortant de leur zone de confort respective pour aller rendre hommage aussi à leurs premiers amours notamment Nick Cave pour Charlotte Wessels ou Queen pour Georg Neuhauseur. The Deviant Hearts est à mettre en toutes les oreilles même ceux moins enclins à aimer le metal symphonique à la base.

NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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