Hváll, bassiste de Vreid

Hváll est un artiste accueillant du haut de son double mètre ; le bassiste est impressionnant et le gailalrd passe dans les loges du Divan du Monde pour trouver un endroit agréable pour l’interview, proposant quelques bières et se prêtant facilement aux photos pour illustrer l’entretien.

Lionel / Born 666 : Tout d’abord, comment se passe votre tournée jusqu’à présent ?

Hváll : Ca se passe très bien. On a commencé en Norvège. On a eu un excellent accueil là-bas d’autant plus que notre nouvel album Sólverv vient de sortir, donc trois shows puis direction le Danemark et la Hollande. C’était aussi ahurissant, mais le meilleur show c’était en Angleterre, morceauxw au Damnation Festival à Leeds. C’est donc une tournée qui commence sous les meilleurs auspices.

Lionel : Peux-tu nous présenter Sólverv?

Hváll : On va en jouer certains morceaux ce soir et ensuite des titres tirés de chaque album : c’est important de le faire pour les fans qui aiment chacun de nos albums, sans oublier le dernier. Ce sera donc un mélange d’anciens et de nouveaux titres.

Lionel : A-t-il été difficile de le faire, de trouver l’inspiration ?

Hváll : Non pas vraiment. J’ai passé un long moment dans le chalet familia,l dans un endroit très reculé, pour créer l’album. J’y ai retrouvé d’anciennes idées que je n’avais pas encore sorties avant. Alors avant de chercher de nouvelles idées, j’ai travaillé sur les anciennes et des nouvelles sont apparues, ce qui le rend le disque intemporel.
 

Hváll


Lionel : Vous l’avez enregistré dans votre studio 1184 ?

Hváll : Oui, c’est là qu’on l’a enregistré, mais je l’ai écrit dans le chalet familial, un petit endroit que je possède.

Lionel : J’imagine à l’écoute de cet album que la communication doit être naturelle entre les musiciens, au vu de la complexité des titres…

Hváll : Je pense qu’on est très chanceux mais bon,  je présente mes idées à Steingrim (batteur) et je ne sais pas ce qu’il peut en penser. Ensuite on en parle, comme on le fait en ce moment pendant cette interview. Donc tu vois ce que cela peut donner (rires). Ca aurait été plus difficile avec d’autres musiciens, car on est tellement sur la même longueur d’onde qu’on n’a pas besoin de parler longtemps ensemble pour savoir ce qu’on veut, on n’a pas besoin de répéter longuement ensemble car on sait ce qu’on veut faire pour avancer.

Lionel : Pouvons-nous considérer que l’influence, le thème, l’ambiance de cette album est la résultante de votre dernière tournée qui mettait en avant des titres de Windir pour la tournée Vreid/ Sognametal ?

Hváll : Bien sûr que cela a eu une influence. Mais bon j’ai aussi écrit beaucoup de titres de Windir et de Vreid par le passé. Et cette tournée a mis en évidence la grande cohésion qui existait entre les musiciens. Une histoire de 20 années d’existence. Je voulais donc que cette album soit le reflet non seulement d’aujourd’hui, mais aussi de toute notre carrière.

Lionel : Quel était ton sentiment quand tu jouais sur scène des titres de Windir ?

Hváll : C’était une chose fantastique et surtout lorsqu’on a joué à Paris l’année dernière. Gros show, très bonne accueil et durant le Hellfest aussi, où les gens chantaient les parties de guitares pendant de longues minutes. C’était une très bonne chose. Jamais on aurait imaginé jouer à nouveau des titres de Windir en une telle occasion, mais on l’a décidé avec le frère de Valfar car on voulait garder ses morceaux vivant et faire quelque chose de spécial pour l’occasion. Au début, on voulait le faire sur deux festivals et ensuite on s’est dit qu’il y avait aussi d’autres personnes qui ne pouvaient pas se déplacer sur ces festivals, donc on a décidé de faire des clubs pour jouer ces titres devant ces fans loyaux.

Lionel : Peut on dire qu’avant cet album vous jouiez plutôt dans une veine black n’ roll?

Hváll : C’est clair qu’avec cet album on est plus dans une philosophie black metal que ce qu’on avait pu faire par le passé. Il y a toujours eu une grosse influence du black metal dans notre musique mais ici, on a une atmosphère assez spéciale car on a ressuscité d’anciennes idées. Alors au lieu de trouver notre inspiration en dehors de ce qu’on faisait, on a regardé en nous ce qu’on faisait depuis 20 ans. Ce que je trouve fascinant, c’est qu’on a le même batteur, le même guitariste, le même chanteur depuis le début. Tout ceci nous a permis de nous concentrer sur nous-même et de mettre en œuvre ce qu’on a développé depuis tant d’années. Prenons ce qu’on a fait par le passé, et voyons ce qu’on peut en faire pour l’avenir…
 

Strom & Hváll


Lionel : C’est clair. D’autant plus que vous parlez énormément sur Sólverv de votre héritage…

Hváll : Absolument, c’est très important pour moi. On a grandi ensemble. Si on n’avait pas joué dans le même groupe, on serait resté les meilleurs amis. Moi et Steingrim on a grandi à 200 mètres l’un de l’autre. On reste les meilleurs amis pour le restant de notre vie. Et pour continuer, nos familles sont en relation depuis 700 ans. On a le même destin, la même vie. Donc pouvoir créer quelque chose d’unique ensemble au niveau musical cela représente quelque chose d’unique pour moi.

Lionel : Sans oublier l’influence de la vallée de Sogndal où il y a eu de nombreuses batailles.

Hváll : C’est cette ambiance qui en ressort, car je ne vis plus dans cette endroit depuis quelques années, seul mon chalet y est et j’y trouve mon inspiration. J’ai emmené ma famille là-bas, et ils y trouvent une certaine sérénité. Cela m’aide à trouver une paix intérieure pour vivre. C’est un lieu de paix et de tranquillité, et c’est un lieu où je peux m’investir à 100% pour créer de la musique.

Lionel : Et puis-je ajouter, sans dire de bêtise, que c’est aussi l’endroit où l’on a retrouvé le corps de Valfar (ancien chanteur de Windir) sans vie après 3 jours de disparition…

Hváll : Oui… c'est l’endroit où l’on a grandi, son corps a été retrouvé à 20 minutes de marche de mon chalet. C’est le même endroit. Rien sur Sólverv ne peut briser ce souvenir. Ce souvenir est très fort, mon père y est mort il y a 10 ans en même temps que Valfar, et en plus il avait construit ce chalet de ses mains. On n’oubliera jamais ces moments ainsi que les liens entre mon père et Valfar, et on a envie de transmettre tout les bons moments qu’on a vécu à la génération suivante. On a tous des enfants, et ils sont eux aussi amis, et lorsqu’on est en tournée, on ressent toute cette communauté interagir.

Lionel : Si on se projette vers l’avenir, après des I krieg ou V, on peut imaginer qu’après Sólverv vous allez retourner sur des thèmes qui parlent de la deuxième guerre mondiale ?

Hváll : Pour moi c’est impossible de te répondre. J’adore l’histoire et ce qui touche à la deuxième guerre mondiale. J’adore m’y plonger pour trouver l’inspiration. Mais je ne pense pas en avoir terminé avec mes sentiments concernant Sólverv, donc c’est difficile pour moi de me projeter sur l’album suivant. J’ai des idées que j’ai commencé à mettre sur des lignes mélodiques mais les paroles ne sont pas encore posées.

Lionel : Vous aviez eu des problèmes avec la censure à l’époque des sorties de I krieg et V, pour leur pochette mettant en avant un soldat allemand pendant la Seconde Guerre Mondiale ?

Hváll : Non, on n’a jamais eu de problème. Beaucoup de gens l’on pensé mais les paroles expliquaient des faits historiques. Tu sais, en Norvège il y a beaucoup de livres qui relatent ces histoires de la Deuxième Guerre Mondiale, c’est assez populaire mais je sais que c’est moins évident dans d’autres pays. Donc nous, on ne voulait pas faire dans la controverse, ce n’est pas une chose politique et on écrit sur des faits qui se sont déroulés et que certaines personnes ont peut-être oublié. Ensuite certaines personnes sont venues me voir pour me dire qu’ils avaient exploré encore plus certaines choses de la guerre grâce aux paroles, car ils ne connaissaient pas ces faits historiques. Chacun trouve son chemin, se fait sa propre opinion, et je n’ai pas de réponse si ce n’est que les gens doivent ouvrir leur esprit.

Lionel : Je comprends, je reviens de Hongrie et je vois aux travers des gens comment le passé peut être lourd…

Hváll : Oui je voyage beaucoup et je suis allé en Croatie, en Serbie, en Bosnie, et la guerre chez eux s’est terminée il y a seulement 20 ans… et ils essaient de laisser le passé derrière eux pour aller de l’avant… Mais ce n’est pas facile pour tout le monde, car certains on perdu des proches, des membres de leur famille, des frères... On ne peut pas laisser le mythe être plus fort que l’histoire elle-même. On ne peut pas laisser certaines choses sous silence, il faut en parler.


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Lionel : Bon, aujourd’hui on aura une setlist seulement composée de titres de Vreid…

Hváll : Oui bien sûr, mais on ne sait pas ce que l’avenir nous réserve, et peut-être que l’on jouera des morceaux en hommage à notre frère Valfar

Lionel : Sur cette tournée êtes-vous parfois tête d’affiche, comme vous l’aviez fait avec Kampfar il y a quelques années, lors du Black Path Tour ?

Hváll : Sur cette tournée on a décidé d’avoir le même temps de jeu que Keep of Kalessin mais on leur a laissé le choix de clôturer la soirée, pour des raisons pratiques, car on pense qu’il est parfois plus pratique d’arrêter de jouer quand il n’est pas encore trop tard… (rires)

Lionel : Si je me souviens bien, vous aviez été nominé tous les deux aux Grammys awards?

Hváll : Oui bien sûr (rires), je sais que c’est difficile de comprendre dans de nombreux pays que des groupes de black metal puissent être nominés ainsi en Norvège.

Lionel : C’est clair, tu ne peux pas imaginer ce qu’il y a chez nous (rires)… Quand vous êtes en tournée vous avez le temps de visiter ?

Hváll : Oui à chaque fois, car c’est très « chiant » de rester dans un bus. Par exemple, comme on avait du temps hier soir, on s’est fait un super diner à Paris. Quand on a un jour de repos, on essay*ie de se transformer en touriste pour visiter. Je pense que c’est important car si on ne faisait que bus/concert/bus on en aurait rapidement ras le bol. On aime rencontrer les gens et discuter avec eux.

Lionel : Que penses-tu des nouveaux groupes qui émergent en Norvège ?

Hváll : La scène n’est pas si compacte que ça, et je pense qu’on a des groupes pour encore de nombreuses années : les gros groupes tirent les plus modestes, il y a de l’entraide.

Lionel : Vredehammer est une belle découverte…

Hváll : Ils sont fantastiques et c’est pour cela qu’on les a pris sur cette tournée.

Lionel : Et toi quand tu étais jeune, quels sont les groupes qui t’ont influencé ?

Hváll : Mes groupes préférés étaient ceux des années 70, Alice Cooper, Black Sabbath, ensuite ça été le thrash metal…

Lionel : (lui montrant son T-shirt) Slayer … ? (rires)

Hváll : Bien sûr, (rires) et ensuite la scène black metal qui m’a donné envie de créer de la musique…

Lionel : J’ai mis une très bonne note à Sólverv, j’imagine qu’au travers du monde votre album est très bien accueilli…

Hváll : Les chroniques sont fantastiques, c’est ahurissant, on ne peut pas se concentrer là-dessus en tournée, mais on apprécie énormément, car au-delà des critiques les auditeurs l’aiment aussi…

Lionel : Et pour la question « à deux balles ». As-tu quelque chose à dire aux fans de France ?

Hváll : Paris est une des meilleures villes, on y est toujours bien accueilli, les gens aiment notre musique, le merchandising fonctionne bien et lorsqu’on commence à élaborer une tournée européenne, Paris fait parti des premières villes auxquelles on pense. J’adore tourner en France, et je suis sûr qu’on fera d’autres dates l’année prochaine chez vous…



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