Legion Helvete marque le grand retour de Tsjuder sur le devant de la scène après quelques années d’absence. Le nom du groupe est tiré du film norvégien The Pathfinder. « Tsjuder » était également le nom d'une tribu ancienne du Nord de la Russie.
Tsjuder est un groupe de Black Metal formé en 1993 à Oslo par Nag, chanteur et bassiste du groupe et Berserk, qui occupaient le poste de guitariste. L’année suivante ils étaient rejoints par Drauglin pour s’occuper des guitares. Les norvégiens se sont dissous en 2006 et reformé cette année. Ils étaient à l'affiche du Hellfest cette année.
En avril 2004, Tsjuder signait déjà avec Season of Mist et y sortait son troisième album studio, Desert Northern Hell. L’année suivante le groupe partait en tournée à travers toute l'Europe avec Carpathian Forest. Durant cette tournée, le groupe a filmé ces prestations sur un DVD Live Norwegian Apocalypse, sorti en 2006. Cette même année le groupe se séparait...
C’est vrai qu’on les retrouve comme si c’était hier. Le groupe est resté le même, Nag et Draugluin sont les maitres d’œuvre des riffs pour 1/4 chacun, le reste étant le travail en commun des 2 compères. Les paroles, choses peu communes ont été écrites de 1993 à 1995. La musique est toujours marquée par les années 90’, c’est indéniable : c’est brut, satanique, malsain et primitif.
Alors, si vous les aimiez avant vous les aimerez toujours en 2011. A la Hellfest cette année, ils avaient enflammé la Rock hard Tent en nous donnant un avant gout de ce qu’ils pouvaient nous refaire sur disque.
Ça commence d’emblée avec les riffs assassins de «The Daemon Throne » qui vous cisèlent les tympans. C’est du rentre-dedans très puissant où la voix de Nag imprime sa haine dans vos pensés les plus cachées. C’’est une course contre la mort qui est lancée. Le titre est parfait tant les musiciens maitrisent leurs instruments. Pas de temps mort tout comme les paroles qui commencent dès les premières secondes.
Tsjuder n’est pas revenu pour nous proposer du changement dans son style. Les caractéristiques du groupe sont toujours là. Les riffs sont toujours aussi puissants et malsains, la voix est toujours aussi agressive et haineuse. Les avalanches de notes vous tombent sur la tête et vous agressent jusqu’à la dernière note.
La Légion de l’Enfer (« Helvete » signifie « Enfer » et non le pays du fromage fondu, du chocolat et des lingots d’or) continue tout au long de l’album sa marche forcée vers les extrêmes de sa musique.
Le Black Metal à l’ancienne mais extrêmement bien produit est toujours là avec ces breaks lugubres et oppressants comme sur « Fra en Råtten Kiste » qui enchaine juste après le premier titre. Les riffs sont tranchants, les blastbeats sont de mise…du Tsjuder quoi !!!
C’est l’apocalypse qui se déroule devant vos yeux : les solos de guitares stridentes, la batterie qui déboule sans crier gare qui pourraient vous donner une attaque d’apoplexie. Ce qui est bien aussi c’est sur « Dauðir » et son break très Black ‘n' Roll qui nous pousserait à faire une bonne séance de slam dans le métro aux heures d’affluence ou de créer un Circle Pit au milieu d’une boutique remplie d’objets en porcelaine. Ou comme sur « Blod og Aske » de faire sautiller un Panzer relié à votre cou en headbanguant comme un damné.
« Slakt » vous fouette le corps avec du barbelé en fusion, vous déchire, vous crache au visage pour vous abandonner sur le bas côté de la route sans vie pendant que Nag pousse des cris rauques. « Vårt Helvete » clôture l’album avec ses 10 minutes (1/4 de la durée du disque) et des ambiances macabres, insufflant à nouveau ce mid-tempo bien approprié pour retranscrire l’univers torturé du groupe.
Bon c’est vrai que les titres sont dans la même essence, mais dites moi ce que vous voulez entendre lorsqu’on achète un disque des norvégiens ? C’est du Black Metal pur et dur qui ravira les fans adeptes des premiers groupes qui se retrouvaient dans la cave du local d’Euronymous à Oslo au début des années 90’. Ce lieu de rencontre de l’Inner Circle se prénommait… « Helvete ».
Lionel / Born 666