En ce vendredi 6 novembre, le Bataclan n’est pas rempli mais il est empli de la joie et de l’insouciance du public. Le Bataclan était beau en ce 6 Novembre et c'est de cela dont il faut se souvenir. Promis, 50 Boulevard Voltaire, tu n'as pas terminé de voir des circle-pits, des moshs, des cheveux voler dans tous les sens et des cordes de Ronnie James Dio s'élever le plus haut possible. "Flotte mais jamais ne sombre" et la joie de retrouver Children Of Bodom en headliner pour promouvoir le petit dernier de la fratrie des Finlandais, I Worship Chaos. En préambule de la déferlante de riffs du combo finnois, ce sont les anglais de Sylosis qui prennent la scène les premiers.
Sylosis
Après une très bonne prestation au Hellfest sur la Mainstage 1 et un Dormant Heart qui permet à Sylosis de garder sa casquette de groupe ne sortant que des opus de qualité, c’est avec un grand plaisir que nous avons pu assister à la performance du combo britannique.
Le concert commençant extrêmement tôt en raison d’une soirée étudiante à partir de 22h au Bataclan, nous manquons malheureusement le début de set de Josh Middleton et sa bande. C’est le titre "Fear The World" issu de Monolith qui résonne à notre arrivée, la fosse est calme mais on distingue quelques fans dans l’assemblée. Le balcon du Bataclan étant fermé, c’est donc avec seulement un millier de personne que cette soirée se déroule. Il faut dire que le mois de novembre est un vrai casse-tête tant les dates s’enchaînent.
Sur scène, c’est très carré, peut-être trop même. Les musiciens sont parfaitement immobiles et autant ce n’était pas dérangeant au Hellfest (sûrement dû à la découverte en live) autant en salle, c’est plus problématique. Heureusement le son est idéal et on peut chantonner dans son coin les titres de Sylosis. C’est d’ailleurs un petit best-of auquel nous avons le droit avec chaque album représenté au moins deux fois. Permettant au public ne connaissant pas le combo de voir l’évolution proposée en termes d’écriture par Sylosis.
Les titres de Dormant Heart sont toujours aussi envoûtants, l’enchaînement "Mercy" – "Servitude" aidant à la cohésion de l’ensemble. Sylosis aura sûrement convaincu quelques personnes mais c’est une performance quelque peu en demi-teinte à laquelle nous avons assisté ce soir.
Children Of Bodom
Il est 20h tout juste passé quand Children Of Bodom fait son entrée sur la scène du Bataclan. Backdrop à l’effigie de I Worship Chaos caché par une sculpture représentant le COBHC (Children Of Bodom Hate Crew pour les non-initiés), le combo finlandais débarque sur "I Hurt". Car oui, cette tournée est l’occasion pour Alexis Laiho et sa bande de faire découvrir au public son dernier album en date, I Worship Chaos. Un album très bon qui signe le retour sur le devant de la scène de Children Of Bodom, amorcé sur Halo Of Blood. Au total ce sont trois titres du dernier opus qui seront joués ce soit dont l’excellent morceau éponyme.
Pour le reste de la setlist, c’est un véritable best-of que nous délivre Children Of Bodom. On en prend pleins les esgourdes, ça balance du solo venu de nulle part et Alexis Laiho est, à l’image du Hellfest, dans une bien meilleure forme depuis qu’il a réglé quelques-uns de ses soucis avec l’alcool. Janne Wirman (clavier) est fortement mis à l’honneur ce soir avec une setlist bien axé sur les titres dans lequel il apparait, et quand il ne joue pas, c’est son levé de coude qu’il fait travailler.
Les trois titres de I Worship Chaos passent haut la main l’épreuve du live même si on sent bien que le public ne s’échauffe vraiment que sur les titres les plus connus comme "Hate Me!" ou "Angels Don’t Kill". Un public qui reste quand même capable d’être bouillant déclenchant deux wall of death sur "Downfall" et "In Your Face", de quoi donner le sourire à Alexis Laiho.
De la même manière que pour Sylosis, Children Of Bodom bénéficie d’un son au poil qui met tout le monde à l’honneur même si c’est bien sûr Alexis Laiho qui est le plus mis en avant. Contrairement à la date du Zénith 2013, le chant du frontman est parfaitement audible et celui-ci est dans une relative bonne forme vocale. Jaska Raatikainen est lui toujours aussi impressionnant derrière ses fûts et il se permet même de jouer avec son comparse Janne Wirman sur "Lake Bodom" ou les deux compères s’amusent à s’échanger les baguettes de celui-ci ! Un peu de fun dans cette déferlante de riffs, ça ne fait de mal à personne.
Sur scène, c’est tout de même un peu statique. Il est vrai que ce n’est pas ce que l’on recherche le plus chez Children Of Bodom mais cela n’enlève pas ce sentiment d’avoir à faire à des robots programmés juste pour jouer. En revanche, Alexi Laiho est toujours aussi volubile quand il s’agit de motiver les troupes et de récolter des cris de la part du public. Toujours les mêmes phrases et le même discours, mais à l’image de son compère du mot « fuck » Corey Taylor (Slipknot), c’est efficace et ça galvanise une foule totalement acquise à la cause du blondinet.
Avec un titre par album ayant le mot "Bodom" à l’intérieur, il était évident que ceux-ci allaient ressortir dans la setlist et effectivement ce fut le cas avec le magistrale "Bodom Beach Terror", peut-être le meilleur titre jamais composé par les Finlandais, mais aussi "Lake Bodom", "Silent Night, Bodom Night" et "Bodom After Midnight".
Après 1h25, Children Of Bodom peut se retirer avec le sentiment du devoir accompli. Un concert qui suit la tendance positive amorcée depuis le Hellfest 2015 et qui ne présage que du bon pour le futur. Et ce concert il était magnifique parce qu'il fallait voir les sourires dans la salle, les éclats de rires du public qui sortait de la fosse totalement vanné par les efforts demandés, la fraternité entre un public de passionnés. Voilà ce qu'il faut se rappeler de ce concert et de tous ceux ayant eu lieu pour le moment au Bataclan. Merci Children Of Bodom.
Setlist:
I Hurt
Are You Dead Yet?
Bodom After Midnight
Morrigan
Halo of Blood
Bodom Beach Terror
Everytime I Die
Hate Me!
Lake Bodom
I Worship Chaos
Angels Don't Kill
Blooddrunk
Silent Night, Bodom Night
Hate Crew Deathroll
Downfall
Encore:
In Your Face
Merci à Philippe Bareille et Music Waves pour les photos. Merci au Bataclan et à Nuclear Blast pour l'accueil et les accréditations.