La meute est de retour ! Après avoir plus ou moins surpris avec un premier essai presque convaincant, le trio Ritchie Kotzen, Bill Sheehan et Mike Portnoy revient avec un Hot Streak déjà moins fade et bien plus énergique. Les dés sont jetés, voyons le résultat !
Si vous avez déjà pu jeter une oreille sur le premier album éponyme de la formation, n'attendez pas de grand changement sur le fond. La base reste identique, soit un hard rock teinté d'influences diverses comme du blues, jazz ou métal selon les compositions. Par contre, le principal regret exprimé lors du premier album, soit la lenteur globale des titres et le possible ennui ressenti, s'estompe ici assez vite. A l'image du premier titre "Oblivion" (encore plus convaincant qu'"Elevate", l'opener de The Winery Dogs), le ton est donné d'entrée, et cette fois on ne rigole plus. En résumé : on accélère, on développe, avec des riffs bien plus cohérents, des refrains appuyés de chœurs tout à fait appropriés et très réussis, voilà ce que l'on attendait !
Même si les morceaux ont dans l'ensemble, passé la seconde, la structure générale reste des plus simple mais efficace, l'éternel couplet, refrain, couplet, refrain, solo, refrain. A la différence que cette fois-ci, les refrains ont eu droit à un traitement de faveur, et restent en tête étonnement vite pour la première moitié de l'album ("Captain Love", "How Long", ou encore l'excellent "Ghost Town"). Les passages planants sont toujours au rendez-vous, les accords ouverts et le chant de 'sieur Kotzen y sont pour beaucoup dans l'histoire.
Un peu moins de démonstration technique (surtout dans la première moitié de l'album, encore une fois), mais tout de même. Les musiciens se font plaisir assez souvent lors des breaks ou des solos, et au final quelques passages auraient pu une fois de plus passer à la trappe sans problème pour gagner encore en efficacité, les morceaux étant plutôt longs (autour des cinq minutes en moyenne).
Il n'empêche que l'on passe de très bons moments avec cet album. L'intro de "Spiral" et sa partie basse psychédélique planante, le riff groovy accompagné du jeu de charley de Mike Portnoy sur "Hot Streak", ainsi les deux ballades "Fire" (accoustique) et "Think It Over" (blues plutôt tranquille), chaque morceau possède un petit quelque chose qui le rend à part, beaucoup de relief ayant été apporté depuis le premier essai du groupe. Histoire d'enfoncer le clou, l'album se termine par "The Lamb", pièce de presque sept minutes très sympathique. Côté mixage, la basse rauque de Bill Sheehan recule, laissant place à une guitare beaucoup plus ronde et prenante. L'ensemble sonne donc moins sec tout en gardant de la puissance, vous pouvez montez le son !
Essai enfin réussi ! Non pas que le premier était foncièrement mauvais, mais on attendait autre chose de ce trio. Et voilà un album qui montre que le groupe s'est remis en question, mais sans renier l'idée de base de The Winery Dogs. Une très bonne surprise, que vous pourrez constater en live début 2016 à Paris !