"Detoxed est né pendant l’été 2009. L'idée était simple : jouer du Metal énergique et mélodique. Spontané et sophistiqué à la fois. Des refrains qui marquent les esprits et des riffs à se décrocher le poignet. Un groupe qui se situerait quelque part entre In Flames et Strapping Young Lad"
En partant de ce postulat simple que l'on peut lire dans le pack promo de ce nouveau groupe nous proposant au passage son premier EP, le constat semble évident. Il ne reste donc plus qu'à prêter une oreille attentive à cette première sortie prévue le 25 octobre prochain et intitulée It Was Written in Blood.
Avant cela, parlons de qui se cache derrière ce projet. Eilera, ça vous dit quelque chose ? Ce projet folk rock metal à chant féminin dont nous avons déjà parlé ici en chronique et là en interview, en plus de les avoir vus en première partie de Skyclad... Quel est le rapport avec un groupe dit de thrash/melodic death metal tel que Detoxed ? Son fondateur et guitariste Loïc Tézénas bien sûr ! Un guitariste talentueux qui s'est donné les moyens d'explorer un style musical différent en s'entourant pour l'occasion de musiciens tels que Laurent 'Styx' Py (chant), David Fantoni (guitare & backing vocals), Benoit Salaville (Basse) & Camille Lecup (Batterie) autour de sa bonne ville de Montpellier. Et si on vous dit que ce premier effort a été mixé et masterisé au Tower Studio par Brett Caldas-Lima (alias monsieur Kalisia), la boucle est bouclée.
Avec un tel son des plus ravageurs, on ne peut que s'en mettre plein les oreilles et ce dès les premières secondes du titre d'ouverture "The Great Vacuity of Modern Life". Sans concession, nous sommes envoyé dans le monde du bon gros death thrashisant, tantôt mélodique tantôt technique, proposant ainsi un savant mélange entre la scène suédoise (surtout au niveau du refrain) et les tourments riffiques d'une scène française bien réputée dans le genre. Ca file bon, juste et droit, on en vient à regretter d'emblée de ne voir figurer que 4 chansons sur cet EP.
"Voilà comment Detoxed voit le Metal : Toujours intense tout en restant accrocheur." ... Non, la présentation officielle du groupe ne ment pas. Intense et sans répit, c'est ainsi que le mini disque défile entre nos oreilles, la frénésie du headbang à peine masquée. Le chant de l'ami Laurent Py exprime tout un potentiel à la fois diabolique et résolument dénué de tout complexe ; une vraie tornade vocale ne cesse de tournoyer au-dessus de compositions ciselées et finement travaillées, d'un death screamé glaçant Devin Townsendiens à des growls bien dark en passant par un grain thrashisant à la Dagoba - ce n'est d'ailleurs pas pour rien que quelques passages du second morceau "Mark of Impunity" nous rappellent un peu le combo marseillais, notamment sur sa fin quasi-indus.
Sur "Fighting the Dark Days", voici que notre cher vocaliste semble se décrocher la mâchoire et s'arracher les cordes vocales. Toute une performance, Laurent constituant un point fort inédiable pour Detoxed - tout ce qu'il faut pour la réussite d'un groupe dit "extrême" quand on y pense (surtout s'il est capable de reproduire tout ceci en live, nous voici pleinement curieux)... Le quintet décide ainsi de refermer ce premier chapitre (ou l'introduction d'une carrière que l'on espère riche et longue) par un morceau éponyme qui ressemble très fort à un véritable fer de lance. Si le côté hymnesque ressort facilement via l'utilisation d'un chant clair accompagné d'une mélodie caractéristique, on sent les montpelliérains plein d'idées et d'envies expérimentales toutes en atmosphère. On manque parfois de partir sur un trip à la Sybreed avec des touches Fear Factorysantes, mais on reste finalement sage pour conclure cet EP dans la droite ligne d'une galette très vite digérée.
Deux très légers regrets donc au final : que ceci soit un peu court pour pouvoir véritablement juger sur la longueur dans un style où le premier LP reste déterminant, mais aussi ce petit manque de personnalité qui ne nuit cependant en rien aux déferlements jouissifs d'une musique ici maîtrisée et emballante. En ce point, ce dernier minuscule reproche (qui n'en est pas vraiment un pour un groupe qui démarre) nous renvoie au premier et nous rend très impatients quant à la suite. En ce sens, l'ouverture finale proposée par le dernier morceau aux breaks plus marqués tend à nous rendre optimistes, on peut ainsi légitimement croire aux chances d'un jeune groupe qui est prêt à tout donner. En attendant de pouvoir juger tout cela sur scène, passage obligé vers la renommée.
A suivre donc. Et de très près...
Note : 4/5