Le Glaz’art prend désormais des allures de maison de campagne du Black Metal en accueillant à nouveau les norvégiens de Taake. En moins d’un an les murs on accueilli la 6ème édition du Black Metal is Rising, Shining, Inquisition, Aura Noir,…
En cette période d’Ovalie l’affiche est « All Blacks Metal » avec Taake bien sur mais aussi deux jeune formations, Donn The Philosophy et Byfrost.
D’abord le petit rituel des metalleux de boire un coup devant la salle, avant d’y pénétrer pour découvrir un Glaz’art assez vide et froid pendant le concert de Donn The Philosophy.
DONN THE PHILOSOPHY
Un trio anglais qui joue trop sur la mise en scène (lumière et backdrops latéraux) mais faisant dans un Black Metal des plus classiques avec un son déplorable. Bref ils se tiennent droit comme des piquets et ne nous font pas vibrer.
Les gens commencent à rentrer et c’est tant mieux.
Hoest se promène dans la salle et n’hésite pas à boire des coups avec tout le monde. Moi aussi et j’essaie de lui poser des questions mais le gars est plus que malin et me dit qu’il ne fait jamais d’interview. Glups, heureusement qu’il n’avait pas mis ses lentilles en me le disant dans le blanc des yeux !
BYFROST
Ayant aimé leur dernier album il me tardait de les voir sur scène. Ce que l’on peut dire c’est que les Byfrost sont à l’aise comme si ils avaient 20 ans de métier. Sur scène les norvégiens assurent bien avec un son plus qu’honorable. Ils sont communicatifs et énergiques, la sueur coulant sur leur très beaux tatouages. Heavyharms (chant & guitare) et RIP Meister (basse) changent souvent de place pour nous faire apprécier leurs talents. Ils ne révolutionnent pas le genre mais savent faire partager avec son auditoire un bon moment.
Désormais le Glaz’art est bien rempli, la chaleur à l’intérieur nous fait oublier la fraicheur de l’automne. Ça sent la prestation qu’il ne faut pas rater.
TAAKE
Taake, c’est un mythe, une valeur sûre en live, un moment inoubliable comme à chaque fois. Alors le public joue des coudes pour être le plus proche de la scène afin d’être en osmose, voir en communion totale avec Hoest qui s’est maquillé d’un blanc cadavérique et a chaussé ses plus belle lentilles rendant ses yeux vitreux tel un cadavre qui serait resté trop longtemps dans l’eau au fond d’un Fjord.
Il débarque sur scène avec son vieux perfecto, torse nu en dessous. En entamant par « Nordbundet » le nouveau titre phare tiré du dernier album. Une tuerie sur scène, c’est envoutant, on sent de la tension dans le public.
Ses gants en cuir tiennent le micro comme une boule de pétanque, prêt à vous exploser la tête avec. La musique est puissante, les solos sont hyper audibles.
Les épaules voutées, Hoest déambule sur les planches tel un animal féroce prêt à vous dévorez en nous envoyant un « Over Bjorgvin Graater Himmerik IV » très puissant.
Sur « Du ville ville Vestland » il se déchaine, headbangue, communie avec son public, se penche au dessus d’eux, tourne la tête dans tout les sens. C’est violent, bien interprété, dans un bain de lumière bleue et blafarde.
Ces nouveaux musiciens on bien apprit les partitions, ils jouent parfaitement et le son est excellent. Hoest en chef d’orchestre du Black Metal Norvégien donne tout sur scène. Il vit ses titres à 200 %.
Il prend ses bras derrière son dos au dessus de la tête, les retourne pour prendre sa position favorite le faisant ressembler à un pantin désarticulé.
Quelle énergie à revendre qu’il a ce Hoest. Une bête de scène bougeant dans tout les sens. Une osmose totale entre lui et son public. Ça pousse très fort dans le pit. On se sent maltraité dans ce pogo qui sent la sueur aigre. Alors pour faire de photos ce n’est pas évident… Le public est conquis. Ses musiciens jouent parfaitement bien et reproduisent parfaitement en live les compos du Norvégien.
On plonge dans toute la discographie du Taake avec des titres tirés de Hordalands Doedskvad, de Taake, Over Bjoergvin Graater Himmerik et du dernier album avec aussi « Fra vadested til vaandesmed » et « Du ville ville Vestland ».
Il s’accroche au plafond pour se pencher encore plus loin au dessus du public. « Nattestid Ser Porten Vid Part I » est joué en fin de concert sauf que là Hoest ne s’explose pas le front comme l’année dernière.
En rappel on a le droit à « Dødsjarl » avec un interlude au Banjo (il faut reconnaitre que le son de l’instrument claque et blaste fort, on le retrouve aussi sur certains titres du dernier excellent album Noregs Vaapen).
Taake quitte la scène avec la reprise de GG Allin que l’on retrouve sur le split CD qu’il partageait avec Sigh, Swine of Hades, The Meads of Asphodel et Thus Defiled.
Le public est lessivé, ébahit, heureux et a du mal à s’en remettre. Il ne reste plus qu’à partir dans la nuit noire dans un quartier charmant et bucolique plus que rassurant…
Lionel / Born 666