Firespawn – Shadow Realms

L.G Petrov n’est pas resté inactif depuis le split d’Entombed. Il a fondé son héritier direct, Entombed A.D. en compagnie de Victor Brandt (bassiste d’Entombed, puis d’Entombed A.D.) et désormais les deux compères se retrouvent le temps d’un side-project prometteur, Firespawn. Et autour de ce duo, se greffent des musiciens influents de la scène suédoise comme Fredrik Folkare (Unleashed) ou encore Matte Modin, talentueux batteur de Raised Fist et ex-Dark Funeral. A ces musiciens reconnus s’ajoute également Alex Impaler (Necrophobic) à la basse, qui co-signe une partie des textes.

Autant dire qu’en voyant le CV des musiciens, nous n’avons pas affaire à des débutants dans le domaine. Et c’est sans surprise que l’on découvre à l’issue du premier titre, « The Emperor », un death metal typé suédois, caractéristique de la scène de Stockholm des années 90, la touche de modernité en plus.

Firespawn, Shadow Realms, Death Metal, Sweden, Entombed, Petrov

Cette impression plane sur l’ensemble des onze titres constituant cet opus. Firespawn, et sa tête pensante Vicktor Brandt (qui passe à la guitare sur ce side-project), ont fait le pari de titres courts, concis et efficaces, basés sur le riffing (« Necromance », « Infernal Eternal ») et une approche sonore brute. Côté chant, Petrov ne dénote pas avec le style vocal qu’il a contribué à développer tout au long de sa carrière avec Entombed. L’aspect brutal de la musique du combo suédois est bien mis en avant par une production qui trouve le bon équilibre entre modernité et bestialité (« Infernal Eternal »). Cette texture sonore pourra certes rebuter les puristes du genre au premier abord, mais elle a le mérite de respecter l’efficacité des compositions et de mettre en avant le chant de Petrov et les guitares de Brandt et Folkare.

Firespawn a également compris que la vitesse d’exécution des morceaux (qu’il pratique sur « Spirit of the Black Tide » par exemple) n’était pas l’élément essentiel et privilégie sur certains titres des tempi lourds et martiaux (« Imperial Burning », « Lucifer has Spoken ») qui devraient être de véritables défouloirs dans les salles de concerts. De plus, les soli de guitare de Brandt et Folkare sont toujours bien exécutés et servent réellement les titres (« All Hails »).

Mais former un groupe après tant d’année relève de la prise de risque et c’est peut-être la raison qui a poussé le compositeur à intégrer des influences proches du death metal des origines, rappelant par moments Cannibal Corpse, et permettant aux musiciens de Firespawn de sortir de leur zone de confort. Par moment, des textures sonores à base de reverb semblent s’immiscer pour donner plus de profondeur aux compositions (« Lucifer has Spoken », le refrain de « Necromance ») et une guitare acoustique vient également apporter une respiration bienvenue dans la tracklist, au cours du court instrumental « Contemplate Death ».

Firespawn, LG Petrov, Death Metal, Swedish,

Ainsi, Firespawn parvient à dévoiler une certaine diversité dans les titres de cet opus, évitant l’ennui de l’auditeur. Au rang des reproches, on peut tout de même souligner la production très massive et compressée, qui bien qu’efficace, a tendance à fatiguer rapidement.

Mais globalement cet opus est réussi, efficace et certainement taillé pour la scène. Les fans ayant été déçus par le premier album d’Entombed A.D. devraient se pencher sur cette nouvelle entité, qui si elle s’éloigne peu à peu de l’école suédoise, garde ses codes et permet à Petrov et Brandt de s’aventurer sur d’autres terrains. Désormais, il reste aux Suédois à prouver leur talent en live, en souhaitant que malgré les emplois du temps bien chargés des musiciens, Firespawn parvienne à instaurer une activité artistique pérenne.

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



Partagez cet article sur vos réseaux sociaux :

Ces articles en relation peuvent aussi vous intéresser...

Ces artistes en relation peuvent aussi vous intéresser...