Doro rules l’Alhambra
Après avoir rappelé au public français son talent lors du dernier Hellfest, la "Metal Queen" Doro Pesch revient à la capitale, dans une ambiance plus intimiste, celle du théâtre de l’Alhambra. Et à la chanteuse allemande de démontrer une fois de plus sa maîtrise totale de la scène. On ne pourra malheureusement pas en dire autant du groupe qui assurait la première partie, Merendine.
Merendine
Formation italienne qu’on pourrait rapprocher du Thrash Metal et du Metalcore, Merendine se révèle être un choix curieux en tant que première partie pour Doro. Nos amis pâtissiers (la merendine est une sorte de brioche fourrée italienne) semblaient certes heureux d’être là et bien à ce qu’ils faisaient, seulement le public n’a pas ou peu réagi à leurs compos qui semblaient relativement plates et peu aventureuses. Les 5 thrashers avaient fait quelques efforts en termes de show, en arrivant chacun avec un masque de V (de V pour Vendetta). Entrée en matière sympathique, mais on ne peut pas en dire autant des chorégraphies improbables du chanteur Luca Zandarin, qui se sont révélées comiques. Reste maintenant à savoir si c’était l’intention de base. Dommage pour eux, ils semblaient en vouloir. Malheureusement, quand la musique et le public ne suivent pas… Mais assez de regrets et place maintenant à la "Metal Queen".
DORO
C’est après une brève introduction que la belle Doro Pesch et sa bande font trembler l’Alhambra avec "Earthshaker Rock". Et d’un coup, l’atmosphère dans la salle change. Tous les fans présents semblent happés par la présence du groupe, et surtout de la charismatique chanteuse. Toute en cuir et le poing levé, elle a réussi sans peine à ce que le public lui mange dans la main.
Il faut dire que sa joie d’être sur scène était communicative. Très généreuse en sourires et en compliments, elle montre sans cesse à quel point elle tient à son public. Entre interventions sincères, regards complices et efforts pour parler français, la metalleuse allemande n’a plus rien à prouver sur sa maitrise de la scène, sur le plan humain comme sur le plan musical.
En effet, la setlist a été choisie de manière à ce qu’il n’y ait pas de temps mort. La part belle était faite à Warlock, dont les chansons sont largement les plus nombreuses. Ce que veulent les fans, c’est du old school, et à Doro d’accéder à ce souhait avec tout le plaisir du monde. Beaucoup de Triumph & Agony, avec les éternels "All We Are" et "Für Immer", et des classiques en pagaille, comme "Burning Witches" ou "True As Steel". Les hommages étaient aussi de la partie. Doro a repris "Egypt (The Chains Are On)" du regretté Ronnie James Dio et le tube "Breaking The Law" de Judas Priest. Autre preuve de sa proximité avec son public, la chanteuse a demandé au public de choisir la dernière chanson de son set. Le tube "Metal Tango a gagné.
Vocalement, Doro montre encore une fois qu’elle assure comme personne. Son grain Rock n’Roll est toujours présent, et n’empêche en rien sa voix d’être puissante et gorgée de feeling. Côté groupe, tout était carré. Les compos de Doro ne sont pas les plus techniques, mais les musiciens assuraient leurs parties sans problème, et en jouant aussi avec le public, sans pour autant marcher sur les plates-bandes de la Reine. De plus, le son de l’Alhambra faisait honneur à leur talent, en offrant un rendu clair et puissant des plus agréables.
Si Doro ne remplit malheureusement pas les stades et n’a pas sorti que des albums indispensables, sa persévérance est impressionnante. 27 ans à servir la cause, avec une passion et une niaque rarement égalées. La "Metal Queen" fait partie de ces figures de proue du Metal, qui ne démordent pas et dont le respect s’impose de lui-même. Doro fait partie de ces artisans du metal, ces passionnés qui, s’ils n’ont pas inventé le fil à couper le beurre, ont su offrir des compos solides sur une période impressionnante.
La musique de Doro prend toute sa valeur sur scène, grâce à tous ces éléments, cette personnalité sincère et charismatique, et ce sentiment de communion entre les fans. Son statut de Reine du Metal est amplement mérité.
Setlist :
Earthshaker Rock
I Rule the Ruins
Fight for Rock
Running From the Devil
Burning the Witches
The Night of the Warlock
Egypt (The Chains Are On) (reprise de Dio)
Hellbound @
Metal Racer
True as Steel
Raise Your Fist
Für immer
Wacken Hymne (We are the Metalheads)
Without You
Haunted Heart
Drum Solo
You're My Family
Breaking the Law (Reprise de Judas Priest)
All We Are
Metal Tango
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Photos : © 2011 Nidhal Marzouk / Yog Photography
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