Déchaînez-vous !
A peine deux ans après un Delivering the Black salué par la critique et meilleur succès commercial du groupe à ce jour, les heavy power metalleux de Primal Fear reviennent avec leur dixième opus Rulebreaker à paraître le 25 janvier chez Frontiers Records. Quid de ce disque forgé avec un troisième guitariste et un nouveau batteur dans un line-up quelque peu remanié ?
Si la formule ne change pas d'un pouce avec une musique tantôt heavy, tantôt power, bercée d'une touche hard rock bien sentie, toujours composée par le très inspiré Magnus Karlsson / Mat Sinner et parfaitement taillée pour la voix de l'excellent Ralf Scheepers, Primal Fear effectue une petite mue avec le travail de trois guitaristes différents permis par le retour au bercail du co-fondateur Tom Naumann venant prêter main forte à Magnus et Alex Beyrodt. Si le changement de batteur ne marque pas de véritable modification ultra perceptible si ce n'est un rythme plus groovy qui sert la ballade "The Sky Is Burning", le trio de gratteux s'en donne à coeur joie et permet notamment la naissance d'un splendide morceau de 11 minutes, "We Walk Without Fear", et sa partie solo magistrale où chacun s'en donne à coeur joie. Si vous cherchiez l'effet de surprise, arrêtez vous sur ce titre... si vous espériez un vrai retour au source avec l'un des membres originels, portez-vous sur la conclusion "Raving Mad" co-composée par Tom. Pour le reste, embarquez-vous en terrain conquis !
Car oui, Primal Fear fait du Primal Fear et le fait toujours aussi bien, si ce n'est même mieux qu'un précédent album certes bon mais qui manquait peut-être d'un petit quelque chose comparé à un Unbreakable assez irréprochable. Sans sourciller, le combo allemand enchaîne tube sur tube qui font vriller les cervicales et gueuler les voisins tant vous vous surprenez à mettre le son à fond. Dès l'entame du jeu, "Angels of Mercy" met les choses au point avec une intro type War of the Worlds (le film avec Tom Cruise) et un riff dévastateur. Sur ce point, chaque morceau ou presque bénéficie d'une rythmique guitare de grande qualité, parfaitement portée par la basse certes discrète mais efficace de Mat Sinner qui alourdit le tout et les fûts d'un Francesco Jovino fort bien intégré.
A vrai dire, le début de l'album est un quasi sans faute. Par exemple, le single "The End is Near" constitue un parfait petit hymne power martial qui rentre directement en tête, et que dire de ce "In Metal We Trust" qui deviendra vite un des grands classiques du groupe. Seul léger bémol, le second titre mis en avant "Bullets & Tears" est peu être un poil en retrait même si les fanatiques de Helloween ou Judas Priest y trouveront leur compte. Niveau influence, si on peut citer ces deux groupes majeurs ou encore les légendaires grands frères Accept, rajoutons aussi une source de Scorpions qui se ressent notamment sur le morceau éponyme pas loin d'un "We Built This House" (dernier opus des Scorps) dans le feeling. Le tout étant parfaitement porté par un Ralf Scheepers au top de sa forme et qui n'hésite pas à dépasser ses limites comme sur "Constant Heart" et ses aigus perçants en refrain. Chacune des mélodies vocales est parfaitement engagée dans nos esgourdes, tant est si bien qu'on ne s'ennuie à aucun moment.
Au final, à part quelques rares passages un peu moins convaincants, comme sur "The Devil in Me" un poil (trop) lourd et moins engageant, la sauce prend plus que jamais et Primal Fear nous offre là un de ses meilleurs albums studio. Parfaitement taillé pour le live, il devrait offrir de grands moments en concert, et cela tombe bien puisque que le désormais sextette se produira pour deux dates en France les 9 (Colmar) et 10 (Paris) février. Réservez donc sur votre calendrier !
Note réelle : 8.5/10