Lisez ces mots interdits si vous voulez découvrir l'univers de Morton, formation de Heavy et Speed Metal venue tout droit d'Ukraine... Puissante, mélodique, gothique, telle est la musique de Morton. Le combo est mené par un leader charismatique, Max Pasechnik Morton, jeune producteur de groupes dans son pays et chanteur de talent. Ce dernier se découvre peu à peu des envies de composer sa propre musique, celle qui lui correspond le mieux, à savoir le Heavy Metal. Tout au long de mes recherches, c'est le profil d'un jeune homme charismatique, talentueux et sérieux qui se dévoile. Un artiste dont il faut parler, tout d'abord pour vous faire découvrir de nouveaux talents internationaux, mais également parce que Morton est une petite bombe qui rejoindra peut être un jour le panthéon des groupes de Heavy Metal. Une fraîcheur innocente venue d'Ukraine qui va ravir les fans du genre...
Max Morton se débrouille d'abord tout seul et donne naissance à une démo dans son propre studio d'enregistrement de Kiev intitulée Grimoire, sortie en 2010. Puis, dans l'expectative de rencontrer un public, il s'entoure de bons amis et musiciens pour faire de Grimoire un album à part entière qu'il pourra jouer en live. Il en reprend ainsi quelques titres et entame un travail acharné en espérant créer un premier album remarquable. Un travail de titan quand on sait que le bébé, Come Read the Words Forbidden ne comporte pas moins de treize titres mélodiques. Un premier album qui a de la consistence ! Après Symphony X, Adagio ou Kamelot, les Ukrainiens en remettent une couche.
Après une première (longue) écoute de Morton, on ne peut que s'incliner devant le travail monumental dans l'écriture des morceaux, de la musicalité tant au niveau des solis de guitare que des arrangements. La très bonne production de l'album ne fait que servir les intérêts de tous ces éléments. Une entrée en matière très agréable donc, avec des titres déjà chers à mon coeur, comme « Calling for the Storm » qui ne saurait exister sans ces claviers très présents, racontant l'histoire d'un magicien qui se joue de mère nature. Ce titre introductif est suivi par « Eaglemark » qui pose (toutes?) les cartes sur la table d'entrée de jeu... Ces deux morceaux sont très classiques du genre Speed Metal, mais régaleront toutes les oreilles par leur mélodies entraînantes, bref, Max Morton a prémâché ces titres pour nous permettre une écoute agréable mais sans surprise... Il n'y a plus qu'à se poser et écouter...
Mais comment parcourir un album d'une telle carrure sans ressentir quelques nausées ?... A quoi se raccrocher durant les onze titres restants ? Un univers ? Une mélodie ? Une voix ?
Tout l'intérêt du Metal symphonique en général et du Speed Metal en particulier c'est de puiser dans la force, la puissance, tant au niveau des riffs de guitares, des rythmiques, que des ambiances en général. Ici, en revanche, dans des morceaux à la rythmique surtravaillée comme « Brotherhood of Light », la surenchère devient pesante et on se demande sérieusement si l'on arrivera à bout de cet album.
Ainsi en permière partie de l'album seul le titre « Sleeping King » et « Calling for the Storm » renvoient une certaine atmosphère malgré, en ce qui concerne « Sleeping King », une structure de chanson très simple et une batterie affigeante.
Le talent de chanteur dans ses prestations vocales, qui est indéniable mais suscite quelques remarques, se dévoile surtout pendant la sublime ballade « We are the shades », qui raconte l'histoire d'un voleur des temps médiévaux, ou encore sur « Oblivion » écrite en 2009. L'émotion alliée à la technicité font de ce titre un extrait d'album incontournable et une porte vers la seconde partie de l'album qui s'avère, finalement, intéressante. Le timbre de la voix de Max est cristallin, déterminé, assez mature. Le vocaliste n'a aucune crainte de monter dans les aïgus et domine assez bien la plupart des morceaux. Il déclare ne pas avoir suivi de cours de chant particuliers et chanter avec spontanéité et émotion. Cependant, à mon goût, Max devrait travailler d'avantage les interprétations, pour faire passer plus d'émotions au travers des histoires fabuleuses qu'il raconte.
De la même manière, ne vous attendez pas à un album au concept pensé à l'avance. Tout d'abord, et je me répète, parce que l'album reprend tout simplement les titres de l'EP Grimoire, et si les titres sont assez travaillés, la structure globale de l'album n'a pas été vraiment réfléchie à l'avance.
Ainsi, on se laisse porter par les superbes morceaux d'inspiration Heavy comme « Oblivion », dont le solo pourra vous faire frémir. « Werewolf Hunt » également est un titre superbement exécuté, une petite merveille de Speed Metal, révélateur de tout le potentiel du groupe. Les claviers sont encore omniprésents, mais le titre a plus de nerfs, plus d'intensité...à l'exception de la voix. Toujours sans transition, on enchaîne avec « Hard Witch », qui est, comme son nom l'indique, un morceau aux sonorités Hard Rock assez poussées.
Avec une transition assez maladroite, « Azrael », c'est sur le sombre titre « Weeping Bell », que vous éprouverez des frissons. La noirceur et la profondeur du concept de Morton, savamment dosée, se lit dans les paroles, et pour la première fois sur ce titre, « Weeping Bell », dans la musique. L'univers de Morton se dévoile ainsi discrètement. Il est évident que Morton doit approfondir ce registre, à l'instar des français d'Adagio par exemple. Il faut simplement laisser à Morton le temps de poser ses marques et de prendre du temps pour composer un second album afin de pouvoir lui donner la mention « excellent ». Read the Words Forbidden se contentera d'un « très bien » !
Katarz
Découvrez la superbe vidéo pour le titre "Sleeping King".
Playlist :
01. Calling For The Storm
02. Eaglemark
03. Brotherhood of Light
04. Sleeping King
05. Losing Faith
06. We Are The Shades
07. Oblivion
08. Grimoires
09. Burning Prisoner
10. Werewolf Hunt
11. Black Witch
12. Azrael
13. Weeping Bell