UDO, l’artisan du Metal de sortie à Paris
On ne l’avait pas vu depuis 9 ans. Le braillard connu pour avoir marqué l’histoire du Metal avec Accept revient enfin à Paris pour montrer qu’il n’a pas perdu son envie de botter des derrières. Et c’est tout le Divan du Monde qui s’est retrouvé impressionné par cette déferlante de Heavy Metal classique et imparable dont l’ami Dirkschneider, son bras droit Stefan Kaufmann et les trois jeunots ont le secret. Et ce malgré l’ouverture improbable, assurée par Sevenfield.
Sevenfield
La formation de metalcore norvégienne aura bien du mal à convaincre le public présent. Il faut dire que le son médiocre et les compos banales ne jouent pas en faveur des 5 scandinaves. Ils ont reçu quelques applaudissements polis, et un très faible nombre de spectateurs enthousiastes. Malgré cela, Sevenfield a tenu son set jusqu’au bout, faisant fi du faible nombre de personnes présentes et de l’indifférence générale. Au moins, personne ne les a hués. Leur musique était ce qu’il y avait de moins compatible avec le heavy old school d’UDO. Le choix de la première partie aurait mérité qu’on lui porte plus d’attention. Dommage pour eux, Peut-être qu’ils trouveront un groupe plus adapter pour les soutenir dans leur carrière. Mais trêve de simagrées, et place à la machine de guerre allemande !
Setlist :
From Ashes I Bloom
Energized Liar
New Horizon
Section 8
Erratic
U.D.O.
Et c’est parti pour deux heures de headbang intense ! C’est bien connu, Udo Dirkschneider et sa bande ne font pas dans la dentelle, et ils comptent bien le montrer ce soir. Un concert intense et quasiment sans temps mort attend les fans avides de riffs gras et de rythmiques martiales.
Ce qui frappe en premier, c’est le plaisir fou que prend le groupe sur scène. Les musiciens affichent tous une banane communicative. Ils se font des blagues entre eux aussi, à se pousser sur scène ou à être pris de fous rires. C’est un groupe uni qui communique aisément sa joie d’être devant ses fans. Le contact est facile, Udo ne se perd pas en grands discours mais arrive à se mettre le public dans la poche sans problème, en faisant reprendre les moments forts de chacun des 19 morceaux joués ce soir. Mais il n’est pas le seul. En effet, son lead guitariste Igor Gianola, lors de son solo qui allie talent et mise en scène comique, n’hésite pas à descendre dans la fosse pour faire le tour des fans et jouer près de chacun.
Si notre ami guitariste n’a pas le génie de Wolf Hoffman, il montre qu’il se débrouille très bien avec son instrument et n’a aucun mal à jouer l’ensemble des solos de manière convaincante. Les autres musiciens ne sont pas en reste. Stephan Kaufmann, ancien batteur d’Accept, tient la guitare rythmique à merveille, épaulé par le bassiste Fitty Wienhold. Pas de fioriture chez ces colosses, mais un jeu carré et précis, « à l’allemande ». Francesco Jovino n’est pas en reste, et manie baguettes et pédales sans aucune difficulté, son solo en fin de set le prouvera.
Le tout est servi par un son réglé à la perfection. Pas de crachotements ou d’erreurs dans le mix, tous les instruments sont clairs et audibles. Mais attention, son propre ne veut pas dire propret. L’épaisseur des guitares et basse est rendue à merveille, et toute la rugosité Heavy Metal si chère à Udo est bien là.
Et le heavy metal sera servi au kilo ce soir-là. 19 morceaux plus implacables les uns que les autres, qui retracent la carrière du nain allemand dans son ensemble. La période Accept est représentée par 6 morceaux. On trouve les indispensables "Balls To The Wall" et "Metal Heart" comme les épiques "Princess Of The Dawn" et "Neon Nights". Mais les titres d’U.D.O. ne manqueront pas de fédérer, "Heart Of Gold" et "Two Faced Woman" en tête. On voit que les titres du petit dernier Rev-Raptor, au nombre de 3, se mêlent bien à l’ensemble et arrivent à convaincre ceux qui ne l’avaient pas encore goûté.
A 59 ans et plus de 30 ans de Heavy Metal derrière lui, Udo n’est toujours pas rouillé. Si le génie n’a pas marqué sa carrière solo de la même manière qu’Accept, il montre qu’il n’a jamais abandonné, même quand le genre était en perte de vitesse et quand le succès se faisait plus timide. Véritable artisan du Metal, Udo sert ses compos avec sincérité et envie de contenter ses fans. La communion n’en est que plus forte.
Udo reste, plus que jamais, une icône du Metal.
Setlist :
Rev-Raptor
Dominator
Thunderball
Leatherhead
Independence Day
Screaming for a Love-Bite (reprise d’Accept)
Heart of Gold
Vendetta
Princess of the Dawn (reprise d’Accept)
I Give As Good As I Get
Guitar Solo
Neon Nights (reprise d’Accept)
Break the Rules
Man and Machine
Drum Solo
Living on a Frontline
Up to the Limit (reprise d’Accept)
Two Faced Woman
Rappel 1 :
The Bogeyman
Metal Heart (reprise d’Accept)
Rappel 2 :
Balls to the Wall (reprise d’Accept)
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Photos : © 2011 Nidhal Marzouk / Yog Photography
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