Déjà plus de 20 ans que Draconian s'est fait une petite place dans le monde du goth-doom européen en ayant notamment marqué les esprit en 2011 avec l'excellent A Rose For The Apocalypse. Toute aussi excellente, Lisa Johannson a depuis quitté le navire souhaitant se consacrer à sa famille et son travail. Quatre ans plus tard, les Suédois reviennent avec un album copieux de plus d'une heure, une nouvelle voix féminine très convaincante et un album quelque peu brouillon et un cran en dessous de son prédécesseur.
Tantôt comparé à Syrenia, Theatre of Tragedy puis Paradise Lost, Draconian est ce genre de formation qui au fil des années a réussit à se construire une solide fan base sans jamais vraiment tout éclater sur son passage. Un constat bien dommage quand on repense à la petite merveille d'écriture et d'atmosphère qu'était A Rose For The Apocalypse. Aussi faut-il rappeler que ce Sovran est synonyme de changement pour Draconian puisque Lisa Johannson est partie vers d'autres horizons en 2012, après dix ans de service.
Derrière le micro, on trouve désormais Heike Langhans, jeune femme originaire d'Afrique du sud. Première bonne nouvelle : la demoiselle fait le boulot et le fait très bien. L'alternance entre sa voix vraiment enivrante et les growls enragés d'Anders Jacobsson offre cette sensation, chère au genre, de voyager entre délicatesse et tristesse. On le remarque d'entrée avec la très atmosphérique "Heavy Lies The Crown". Plus "énergique" (on parle de doom/goth), "The Wretched Tie", permet d'apprécier des musiciens talentueux et la qualité de certains passages.
C'est d'ailleurs un peu le problème de ce Sovran. Si à maintes reprises Draconian propose des idées excellentes, telles que l'intro de "Stellar Tombs" ou les dernières minutes de "Dishearten", ces bons moments sont quelque peu noyés dans une masse assez conformiste. Dans ses grandes lignes, l'album propose une musique sympathique mais sans originalité particulière. De plus, l'album est long. 1h10 environ et des morceaux n'allant pas en dessous des six minutes à l'exception de l'excellent bonus track "With Love and Defiance" où l'on apprécie le superbe solo de guitare.
Complexe, long et pas forcément toujours cohérent, Sovran s'adresse avant tout aux fans de Draconian et aux inconditionnels du genre qui verront ici une production des plus correctes. Cela grâce à des musiciens en places, une nouvelle chanteuse convaincante et une production propre. Bien que léger au niveau des prises de risque et de son originalité, Sovran a probablement trouvé sa place dans quelques foyers et a surement permis au groupe sympathique qu'est Draconian de rester un acteur honnête de la scène gothique.