On avait laissé le combo parisien Penumbra en 2003 avec Seclusion, leur troisième album. Quelle fût donc notre surprise de revoir la formation, de retour avec un nouvel opus en cette fin d’année … Intitulé Era 4.0, celui-ci fait figure de nouveau départ pour la troupe, avec un nouveau line-up, ainsi qu’une nouvelle direction musicale, à peine dissimulée par la pochette.
Sur cette nouvelle galette, on pourra donc découvrir Loïc, guitariste arrivé dans l’aventure en 2004, Arathelis (ex-The Old Dead Tree) à la batterie, et surtout, une certaine Asphodel au chant … La demoiselle n’est d’ailleurs pas une inconnue au bataillon, puisque celle-ci était la vocaliste, entre autres, de Pin-Up Went Down, dont la première réalisation, 2 Unlimited avait fait pas mal de bruit à sa sortie.
Si Penumbra propose toujours un metal aux accents gothiques et dark, il est désormais moins symphonique qu’auparavant, et s’aventure dans des contrées plus synthétiques, flirtant souvent avec l’indus et l’electro, et une nouvelle influence assez palpable pointe naturellement le bout de son nez, celle de Darkseed, et notamment la période Astral Adventures et Ultimate Darkness, les deux derniers opus à figurer Stefan Hertrich, alors tête pensante des Allemands.
Grâce à ces nouvelles influences, la musique de Penumbra gagne en dynamisme. Les vocaux de Jarlaath n’y sont pas en reste. La plupart de ses interventions sont d’ailleurs passés sous un filtre allant en adéquation avec la musique, et le rendu est assez convaincant. Le frontman y exploite d’ailleurs une palette très vaste, allant du chant clair aux vocaux robotisés en passant par des tonalités plus agressives, on fait difficilement plus complet. En comparaison, les interventions d’Asphodel font un peu pâle figure, celle-ci se concentrant sur des vocalises bien plus traditionnelles.
Era 4.0 est un opus très varié. Passant de l’opener « Insane »aux sonorités très indus appuyés par des riffs syncopés typiques du genre, un « Charon » aux tonalités plus cyber metal doté d’un break aéré du plus bel effet, ou encore à un single très efficace qu’est « Save My World » au refrain des plus entêtants, les Parisiens démontrent qu’ils sont à l’aise avec leurs nouvelles sonorités. On y remarque également que la production est tout à fait correcte et adaptée au style, ce qui ne gâche rien.
Cela dit, des pistes comme « Eerie Shelter » s’avèrent plus classiques. Il faut entendre par-là que les tonalités plus modernes y sont moins développées, au profit d’un metal symphonique classieux, les rapprochant des premières œuvres de After Forever ou Epica. « Exhumed » est une ballade lancinante sur laquelle l’on croirait entendre Sharon Den Adel (Within Temptation) lors de l’introduction, tandis qu’un titre comme « Avalon » développe une ambiance plus black metal à travers les riffs des couplets et un chant hargneux.
Avec Era 4.0, le groupe réussit son pari. Les fans de la première heure ne devraient pas bouder cette sortie tant on y retrouve les éléments qui ont fait la marque de fabrique Penumbra. Les nouvelles influences devraient même leur apporter un nouveau public, et les amateurs des références citées plus haut se doivent de poser une oreille sur cette galette fort bien ficelée.
