Actifs depuis 2005, les Allemands de Varg sortent en ce début d'année 2016 leur cinquième album. Le groupe est caractérisé depuis ses débuts par une musique éclectique, variant à chaque nouvel effort. Das Ende Aller Lügen ne déroge pas à la règle en s'axant très clairement dans une veine metalcore.
Disponible en allemand et en anglais, c'est dans leur langue d'origine que l'on s'est intéréssé au dernier album de Varg. Le choix est double. Premièrement, la langue d'origine, bien entendu, qui illustre parfaitement les intentions du groupe. Puis l'intensité qui en découle, et l'on se rend compte que la langue de Goethe amène un plus à cette formation et à ses compositions.
Varg commence en fanfare. C'est avec leur premier exrait, livré en novembre 2015, que l'album démarre. L'intro "Der Große Diktator" -où l'on retrouve ici un des thèmes chers de la formation, c'est-à-dire leur profond anti-nazisme et racisme en général- sert d'ouverture au tube "Das Ende Aller Lügen". Titre éponyme, il se caractèrise par des riffs puissants où une rythmique douce vient contraster avec ce son lourd, qui est d'ailleurs une constante de cet opus. Freki, au chant, beugle, offrant une énergie sans pareil à "Das Ende Aller Lügen". Ici, ce n'est pas le timbre du chant qui est à mettre en avant, mais plutôt la hargne qui s'en ressent.
On entendrait presque une dimension live dans cet album. Si elle était déjà perceptible avec "Das Ende Aller Lügen" et ses "Hey", elle se retrouve dans "Revolution" et ses "woah" en continue, qui ferait penser à un bon All That Remains, notamment dans la puissance donnée aux accords. Pour autant, on pointe là également une faiblesse de cet opus. Celle d'une similitude entre plusieurs chansons, où l'on retrouve deux même sorte de rythmiques, une lourde et une plus douce, mélodique.
Et c'est souvent le refrain qui en pâti. Les couplets se veulent lourds, comme dans la bonne tradition metalcore. "Wintersturm" en est le parfait exemple, tant il illustre la mouvance du genre. Des riffs violents, un refrain plus posé et un solo final -le vrai gros solo de l'album à vrai dire-. Pour autant, cela n'est pas une mauvaise chose car un morceau comme "Wintersturm" ou encore comme "Dunkelheit" sont de véritables réussites dans cet opus. Elles sont clairement des gros tubes metalcore, et l'on entendrait presque une chanson de Parkway Drive dans l'instrumental de "Dunkelheit".
Pour autant, les Allemands de Varg ne se cloisonnent pas dans ce genre qu'ils ont l'air d'affectionner. Le groupe essaye de sortir des sentiers battus avec plus ou moins de réussite. Celle-ci est au rendez-vous avec "Einherhjer", où l'intro nous entraine d'emblée dans une ambiance pagan. Cela donne un contraste non négligeable et surtout nécessaire à un Das Ende Aller Lügen qui souffrait un peu de diversité. Mais le moins bon est aussi à déplorer, sur le titre "Totentanz" notamment, qui se veut redondant et qui en devient lourd.
Varg avec ce Das Ende Aller Lügen offre un album aux inspirations plutôt metalcore. Pour autant, ils restent à leur image de groupe touche à tout en essayant de varier leurs intentions, chose louable et qui amène à une conclusion globalement positive. Das Ende Aller Lügen est un bon album qui doit être écouté mais qui est loin d'être mémorable.
Tracklist :
1. Der Große Diktator
2. Das Ende Aller Lügen
3. Revolution
4. Streyfzug
5. Achtung
6. Deukelheit
7. Totentanz
8. Einherjer
9. Wintersturm
10. Ascheregen