Accept (+ The New Roses) au Trianon (06.12.2015)

C’est finalement au Trianon, deux jours avant la date annoncée initialement, que s'est jouée la date parisienne de la légende du heavy allemand, Accept - les tragiques évènements du 13 novembre dernier ayant rendus le Bataclan tristement impraticable. D’ailleurs, le groupe de Wolf Hoffmann se déplacera brièvement dans l’après-midi pour rendre un hommage aux disparus. Rappelons que c’est justement dans cette salle que le groupe avait joué à guichet fermé lors du premier passage de a tournée Blind Rage Tour le 8 octobre 2014.

 

Par chance, ni l’état d’urgence ni le préfet n’ont annulé le second baroud d'Accept dans un Trianon peu habitué à recevoir des groupes de metal. En effet, ouvert en 1804 et reconstruit en 1902, le Trianon est un mélange de style Napoléon III et d'architecture classique 1900. Il est encore aujourd’hui l’un des derniers théâtres à l’italienne de Montmartre et reste classé monument historique de Paris. Bref, un décor classieux mis à disposition de hardos ébahis. On insiste également avec un grand merci aux organisateurs qui se sont battus pour maintenir l’événement dans la capitale. La salle quoique faiblement remplie, ravis les joyeux fêtards et amoureux de heavy qui n’ont qu’une envie, faire la fête - la nauséabonde chape de plomb psychologique imposée par les kamikazes n’ayant que trop duré.
 

The New Roses

 

Afin de se mettre en bonne condition, le fond sonore proposé en apéritif pour les premiers arrivants se fait sous le signe du rap !!! Saurons-nous un jour s’il s’agissait d’une blague ? Pour cette seconde partie de tournée, Accept a choisi de proposer en ouverture de leur show, un autre groupe allemand, The New Roses. L’accueil qui leur est fait se veut très chaleureux malgré l’énorme différence de style musical entre les deux groupes. Le chanteur/ guitariste possède une belle voix rocailleuse. Son chant est impressionnant de rigueur et chacun des musiciens maîtrise ses parties à la perfection. Mention spéciale au guitariste soliste qui nous gratifie de soli limpides, efficaces et sans esbroufe. Qualité que nous pourrions également attribuer au batteur, carré et précis. Il convient de préciser qu’il s’agit de qualités de base quand on ne connaît pas la discographie d’un groupe et qu’on le découvre sur scène. Concernant le bassiste, dont c’est l’anniversaire ce soir, le groupe quittera la scène au son d’un "Happy Birthday" repris par un public globalement content de la prestation des jeunôts.
 

Petite anecdote, le chanteur rappella fièrement que le dernier titre de la soirée figure dans un épisode de la série télé Sons Of Anarchy !!! Fait d’arme plutôt amusant pour un groupe allemand singeant à la perfection tous les tics stoner et hard US. The New Roses réussit en cinq titres seulement à chauffer la salle pour les maîtres de cérémonie.
 

Accept


Du hard-rock est revenu dans les enceintes de la salle pour faire patienter. Et ce n’est pas au son du "Barbeuk" de Seth Gueko que le groupe et son staff s’affairent derrière les rideaux de la scène. D’aucun trouvent ça dommage. Mais quand retentit le "Given The Dog A Bone" d’AC/DC, nous devinons qu’il s’agit du dernier morceau avant la messe. Rampe d’amplis, batterie maousse, le show des allemands peut commencer. En toile de fond, le buffle vénère que l’on retrouve également sur la pochette de leur dernier album surplombe l’assistance. L’heure n’est plus aux comparaisons, l’ère Udo est belle et bien finie, Mark Tornillo ayant trouvé sa place depuis un petit moment déjà. D’autant que la set-list de ce soir fait la part belle au nouveau répertoire du groupe (2010-2014) puisque pas moins de onze de cette période titres étaieront le show.

Le déroulé du spectacle de ce soir est d’une redoutable efficacité, le son est limpide, les soli sont joués à la note près et il n’y a aucun temps mort. Peter Baltes et Wolf Hoffmann, les deux membres historiques d’Accept, tiennent les rennes d’une main de fer avec le sourire aux lèvres. Pas de discours, pas de parlotte inutile, le groupe assure deux heures de spectacle non-stop. Le son de la salle est parfait, on en vient à regretter qu’elle n’ouvre pas plus souvent ses portes aux barbares que nous sommes. La joie se lit sur les visages d'un public qui n’hésite pas à reprendre les refrains tels des hymnes devant les trois frontmen que sont Mark, Peter et Wolf.

Les classiques du groupe font mouche à intervalles réguliers, de "London Leatherboys" à "Restless And Wild" ou "Fast As Shark" et son intro ethnique. Certains classiques ont disparus au détriment de tubes 80’s mais le rythme effréné auquel s’adonnent les musiciens font passer la pilule. L’ordre et le choix des titres ont changé depuis le dernier passage d'Accept au Bataclan. Ce qui semble être la moindre des choses. Cependant, sans les nommer, certains groupes ne s’embarrassent pas avec ce genre de détail.


 

Un rappel de quatre titres conclura la soirée en beauté avec "Metal Heart", "Son Of A Bitch" et surtout le final "Balls To The Walls" téléphoné, mais que tout le monde attendait. Les Allemands reviennent sur le devant de la scène sous les ovations du public, brandissant un drapeau français. Un simple geste, pas de blabla, pour exprimer qu’au-delà de la fête qu’ils viennent de nous offrir ce soir, ils compatissent avec un Paris meurtri.
 

La messe est dite. Ce fût du Grand Art.


Report par Sébastien

Setlist :
Stampede
Stalingrad
Hellfire
London Leatherboys
Living for Tonite
Restless and Wild
Midnight Mover
Dying Breed
Final Journey
Shadow Soldiers
Flash Rockin' Man
Bulletproof
Fall of the Empire
No Shelter
Princess of the Dawn
Dark Side of My Heart
Pandemic
Fast as a Shark

Rappel :
Metal Heart
Teutonic Terror
Son of a Bitch
Balls to the Wall

 

Photos © 2015 Nidhal Marzouk - www.nidhal-marzouk.com
Toute reproduction interdite sans l'autorisation écrite du photographe.

 



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