Gamma Ray (+ Neonfly & Serious Black) au Trabendo (05.12.2015)

Le doute planait encore, la période étant plus propice aux annulations de concerts dans la capitale. Mais arrivé devant la salle, pas de doute, Gamma Ray montera sur scène. Et ce concert avait de quoi être attendu, tout d'abord pour fêter 25 ans de carrière, mais également pour accueillir un petit nouveau dans la bande. Largement débattu par la communauté, entre déception et attente sur le choix d'un chanteur à part entière, Gamma Ray devra convaincre encore une fois. Et ils y arriveront sans problème.

 

Neonfly
 


Le Trabendo est déjà assez rempli lorsque Neonfly tente d'arriver sur scène, trop souvent encombrée pour les premières parties. Le matériel posé en avant scène laisse à peine plus d'un mètre et demi d'espace vital pour jouer, pas facile d'évoluer dans ces conditions. Et lorsque le matériel décide de ne pas suivre (aucun son pour le pauvre Andy Midgley à la guitare solo), c'est un groupe visiblement un peu crispé qui se présente pour sa première date sur Paris.
 


Pourtant une fois le premier titre passé et les soucis résolus, l'accueil du public aidant, Neonfly réussit à convaincre avec un heavy mélodieux plutôt bien fichu. Les musiciens se montrent talentueux, avec un chanteur charismatique et droit dans ses bottes, des riffs agréables et un batteur au style pourtant beaucoup plus hardcore (il fût batteur de Periphery pour une tournée, avec également beaucoup de collaborations dans le même style comme Chimp Spanner) mais apportant un regain d'énergie indéniable.
 


Formation d'origine britannique, c'est pourtant un français qui officie derrière les fûts et qui souhaite prendre la parole. Boris Le Gal prend donc le micro, ému aux larmes, fier d'être sur scène chez lui malgré les événements récents, et invite tout le public à se faire des câlins. Une Marseillaise lancée par le public viendra clore ce petit intermède fraternel et émouvant.

Neonfly, c'est aussi des plumes. A partir du titre ''Heart of the Sun'', le groupe chausse casque à plumes et brassards, présents dans le clip ''Highways to Nowhere'', issu de leur dernier album Strangers in Paradise. On gardera le souvenir d'une prestation sympathique, des titres convaincants malgré les conditions 'spartiates' habituelles au Trabendo pour les premières parties. Le combo quitte la scène et rejoint le public pour discuter et profiter de la suite.

Set-list :

Whispered Dreams
The Enemy
Drummer speech + La Marseillaise
The Revenant
Heart Of The Sun
Highways to Nowhere
Morning Star

 

Serious Black
 


Place au super groupe formé par Roland Grapow de Masterplan, composé actuellement d'Urban Breed au chant, Bob Katsionis et Dominik Sebastian aux guitares, Mario Lochert à la basse et Thomen Stauch à la batterie (Jan Vacik étant absent sur scène). Après avoir moyennement convaincu avec un album écrit en une semaine, les ex-Blind Guardian, Firewind, ou encore Helloween essayent de redresser la barre avec une petite heure de set.
 


Sans avoir beaucoup plus de place que Neonfly, le groupe tente le contact avec le public et en ce sens, cela fonctionne bien. Urban Breed chante au plus près de la fosse, Mario Lochert et ses mimiques amusantes à la Benny Hill, les guitaristes pas avares en sourire... Devant le nombre étonnant de jeunes enfants au plus près de la scène, les musiciens n'hésitent pas à leur distribuer baguettes et médiators en main propre, pour leur plus grand bonheur.
 


Si scéniquement le combo assure, on peut une nouvelle fois leur reprocher leurs titres qui sentent plus que le réchauffé. Qui ont pourtant l'air de plaire au public du Trabendo ce soir là ! Aidés par un son très correct, le groupe arrive à faire chanter le public sans forcer. Rien de tel qu'un petit intermède composé d''I Was Made for Loving You'' de Kiss et du classique ''Rock You Like A Hurricane'' de Scorpions pour enfoncer le clou !

On passe tout de même un bon moment même sans être fan des morceaux, le show étant maîtrisé et très énergique. Mais si les titres comme ''High and Low'' (et son refrain copié de ''Ministry of Saints'' d'Edguy) ou ''Older and Wiser'' sonnent bien, c'est en grande partie dû à Urban Breed, irréprochable derrière son micro (un des points forts de l'album). Sans être le groupe de l'année, Serious Black a le potentiel scénique, il ne manquera que des morceaux réellement incontournables pour finir de nous convaincre.
 


Set-list :

Temple of the Sun (bande)
Akhenaton
Trail of Murder
Older and Wiser
Sealing My Fate
I Was Made for Loving You / Rock You Like a Hurricane
Setting Fire th the Earth
Listen to the Storm
High and Low
I Seek No Other Life

 

Gamma Ray
 


Grand coup de balai sur la scène ! Le champ de bataille est maintenant libre, batterie surélevée et mur d'amplis blancs. Quelques titres de Maiden pour patienter et les lumières s'éteignent, la fosse se compresse près des barrières avant l'arrivée des quatre premiers musiciens. Car malgré l'arrivée de Franck Beck au chant depuis quelques jours, c'est bien Kai Hansen qui débute le show seul au micro.

Beaucoup de remarques dès le début du set : le son est un gros cran au dessus par rapport aux premières parties ! La proximité avec les amplis et la scène maintenant dégagée rendent le son tout de même plus ample et plus agréable à l'écoute. Sur scène, et c'est une habitude avec Gamma Ray, le contact avec le public est extraordinaire. Et vas-y que je te serre la main, et que je te laisse jouer de la basse, et un petit sourire en plus, avec un petit médiator ? Pas de soucis. Kai armé de sa guitare rose aux gros yeux a pris un sérieux coup de vieux, sa mode hippie du moment (bandeau dans ses cheveux longs coiffés en pétard et vêtements pendants) n'aidant pas vraiment à la rajeunir.

Il n'empêche, et malgré l'arrivée d'un chanteur supplémentaire, c'est lui qui est en avant et Kai assume parfaitement son rôle, peut être même plus qu’auparavant. C'est avec le titre "Fight" qu'il présente le nouvel arrivant, et on comprend très vite que le choix Franck Beck fût le bon. Malgré la peur logique des fans purs et durs, c'est tout à coup un nouveau groupe qui se présente !

Kai détaché de son micro se rapproche encore un peu plus du public, assume la majorité des solos (reléguant clairement Henjo Richter au second plan), paraît bien plus détendu, sans oublier de soutenir son collègue au chant à de très nombreuses reprises ! Des couplets, quelques refrains, voire quelques morceaux entiers, le frontman ne lâchera pas le micro tout de suite, et c'est tant mieux ! Pas d'inquiétude avec Franck Beck, car malgré un chant clairement différent, bien plus axé dans les aigus et une rythmique en général plus basique, sa maîtrise des morceaux est indéniable. Fini la galère pour Kai, les parties chant les plus techniques seront assurées avec brio.

La set-list balaye l'ensemble de la carrière du groupe avec des classiques mais également des petites perles et une bonne surprise pour la date parisienne. ''Empathy'', ''One With The World'' ou encore ''Dethrone Tyranny'' et son introduction ''Induction'', autant de titres assez peu joués ces dernières années. Les indétrônables ''I Want Out'' (et son petit jam reggae maintenant habituel), ''Somewhere Out in Space'' ou ''Send Me a Sign'' conservent encore et toujours leur place dans le show. A noter également le medley ''Rebellion in Dreamland'' (et ses éclairages bleu-blanc-rouge) / "Heavy Metal Universe" / "Ride the Sky'' qui permet de gagner du temps sur un concert déjà bien chargé. Un seul titre du dernier album en date sera joué ce soir, ''Master of Confusion'', ''Avalon'' ayant été retiré pour laisser place à un ''Land of the Free'' plutôt approprié en ces temps-ci, et on ne regrette pas vraiment l'échange. On aurait par contre aimé voir sauter les dix minutes interminables de solos de batterie / basse, remplacés par un titre de la même durée comme ''Armageddon'' ou ''Blood Religion'' par exemple.

Malgré ces remarques (et les quelques pains d'Henjo cloîtré dans son coin), c'est un réel plaisir que de retrouver un groupe gagné par un nouveau souffle. Les fans ne s'y trompent pas et créent une ovation entre chaque morceaux, hurlent les refrains, pogotent lors des titres les plus rapides, à tel point que comme beaucoup de concert au Trabendo, la température grimpe très vite et une bonne partie de la fosse se retrouve sans t-shirt, imitée par Dirk Schlächter et Michael Ehré.

Pas de temps mort, beaucoup de bonne humeur et quelques blagues entre les morceaux, une présentation amusante de chaque membre (Kai insiste sur le statut de sauveur de Franck Beck, qui semble presque gêné) et après des rappels plus que bruyants, voilà déjà la fin d'un show de presque deux heures ! ''Send me a Sign'' termine le set avec un long final, de très nombreux remerciements et une dernière distribution de goodies.

Au final, une nouvelle excellente prestation des allemands, beaucoup de fraîcheur avec l'arrivée d'un nouveau membre et un avenir qui s'éclaircit ! Le renouveau sera sûrement au rendez-vous pour la suite sans toucher aux bases de Gamma Ray. Le choix d'un chanteur supplémentaire se révèle (du moins en live) un compromis plutôt bénéfique, avec un fondateur jamais très loin du micro et de retour au premier plan. On attend le nouvel album avec impatience !

Set-list :

Welcome
Heaven Can Wait
Last Before the Storm
Fight
One With the World
I Want Out (reprise d'Helloween)
Valley of the Kings
The Silence
Drum & Bass Solo
Induction
Dethrone Tyranny
Empathy
Master of Confusion
Medley : Rebellion in Dreamland / Heavy Metal Universe / Ride the Sky
Somewhere Out in Space
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Land of the Free
Send Me a Sign

Crédit photo: Nidhal Marzouk.
Utilisation interdite sans accord du photographe.



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