Alice Cooper invite le Zénith dans son cauchemar
Après 6 ans d’absence de la capitale française, Alice Cooper fait son grand retour à Paris pour le « No More Mr. Nice Guy Tour », cette fois-ci au Zénith. Spectacle granguignol, musiciens au top et un Vincent Furnier qui n’en finit pas d’épater les foules, malgré son âge. Pour démarrer le carnage, ce sont les anglais de The Treatment qui s’y sont collés.
The Treatment
Jeune groupe venu tout droit de Cambridge, nos rockeurs de The Treatment en veulent ! Entre sautillements, headbangs et cris suraigus, chaque membre déploie une énergie incroyable sur scène. Malheureusement pour nos jeunots, le son ne suit pas, et la basse avale le lead guitar, qui nous empêche de profiter des solos de Tagore Grey. C’est bien dommage, car leur rock un peu hard semble tout à fait efficace, et fonctionne très bien sur bon nombre de personnes présentes au Zénith, qui se remplit peu à peu au fur et à mesure de la prestation des apprentis docteurs. Si l’originalité des compos n’est pas au rendez-vous, le groupe mérite tout de même un meilleur traitement sonore. Espérons pour eux que la fée décibel sera plus clémente à l’avenir. Mais le temps n’est pas aux simagrées, et après leur départ de la scène, un rideau à l’effigie d’Alice Cooper est dressé, et aux fans d’attendre son arrivée.
Setlist
Drink, F**k, Fight
Shake The Mountain
The Coldest Place On Earth
Road Rocket
Departed
Nothing To Lose But Our Minds
Way Of The World
ALICE COOPER
Le rideau tombe et c’est un Alice Cooper au sommet d’un gigantesque escalier qui interprète "The Black Widow". Etincelles dans ses mains, gardes en costume de squelette en bas des marches, et décor en haillons, c’est à un grand show que les parisiens vont voir ce soir.
Le public pourra donc apprécier le Boa constrictor sur les épaules du Coop’ pendant "Is It My Body ", le monstre géant à l’effigie du chanteur sur "Feed My Frankenstein", le meurtre d’un photographe durant "Wicked Young Man", et une décapitation à la guillotine d’Alice Cooper à la fin de celle-ci.
Si le public en prend plein les yeux ce soir, on remarquera tout de même que l’aspect spectacle est moins poussé qu’à la précédente tournée, Theater of Death, qui avait valu un passage au Hellfest 2010 et à Marseille la même année. Pour le No More Mr. Nice Guy Tour, c’est bien la performance musicale qui est mise en avant, avec un solo de la belle Orianthi Panagaris, ou encore un allongement de "Halo Of Flies" à la basse et à la batterie.
Un changement de style pour la tournée, qui va de paire avec une refonte du personnel. De la tournée précédente, il ne reste que le bassiste charismatique Chuck Garric, qui montre toujours autant de hargne pendant "I Love The Dead". Aux guitares, on retrouve Orianthi Panagaris, qui a notamment ouvert pour Steeve Vai et joué pour Michael Jackson, Tommy Henriksen, plus connu pour ses talents de compositeurs qui ont servi à de nombreux artistes (dont Meat Loaf, Lou Reed, ou encore Lady Gaga), et Steeve Hunter, qui a assuré la guitare pour Alice Cooper pendant les années 70. A la batterie, c’est Glen Sobel (Sixx A.M.) qui remplace Jimmy DeGrasso. Tous ces musiciens de talent ont été servis par un son exemplaire, qui mettait bien en avant l’ensemble de leurs qualités d’interprètes.
Côté setlist, tout a aussi été repensé. C’est presque la moitié des chansons qui change. Si les classiques tels que "Poison" ou "School’s Out" n’ont pas été retirés, on assiste au retour de tubes comme "Brutal Planet" et "Hey Stoopid", et au retour de titres plus rares comme "Clones (We’re All)" ou encore "Muscle Of Love". Si l’ensemble des périodes de la carrière d’Alice Cooper est balayé, on regrettera que le dernier album, Welcome 2 My Nightmare ne soit représenté que par son single, "I’ll Bite Your Face Off". On notera le clin d’œil au classique de Pink Floyd, "Another Brick In The Wall", joué pendant "School’s Out".
Côté public, si l’ensemble était impressionné parle show et le talent des musiciens, on remarque que peu maîtrisaient l’ensemble de la carrière du maître, et que certains titres étaient joués devant un public assez silencieux. Cela n’empêchait pas cependant aux murs du Zénith de trembler pendant les refrains des classiques "I’m Eighteen" ou "No More Mr. Nice Guy".
C’est donc une habitude chez lui, Alice Cooper a offert au public parisien un grand show, dans lequel il a su faire cohabiter classique et nouveautés, a su étonner sans oublier ce qui plait. Un grand artiste, l’exemple du Rock n’Roll théâtral.
Setlist :
Vincent Price intro
The Black Widow
Brutal Planet
I'm Eighteen
Under My Wheels
Billion Dollar Babies
No More Mr. Nice Guy
Hey Stoopid
Is It My Body
Halo of Flies
I'll Bite Your Face Off
Muscle of Love
Guitar Solo
Only Women Bleed
Cold Ethyl
Feed My Frankenstein
Clones (We're All)
Poison
Wicked Young Man
I Love the Dead
School's Out
Rappel :
Elected
Photos par Man Alive! et Luigi Orru
