Mortis Mutilati, Verlies, P.H.T.O. et Hecate au Cirque Electrique (16.01.2016)


La jeune association Ondes Noires a organisé une soirée orientée black metal ambiant dans la petite salle du Cirque Electrique le samedi 16 janvier 2016 dernier.

Si l’espace n’est pas très volumineux, l’endroit convient parfaitement à une soirée intimiste.

Très sincèrement, j’ai toujours pensé que les meilleurs concerts de metal se déroulaient en huis-clos, loin des grandes scènes des festivals.

L’affiche est modeste de par sa dimension presque exclusivement parisienne, sans gros groupes, mais est néanmoins très bien construite et de qualité.

En plus, la bière est bonne, le tout pour une entrée à 8 €. Que demander de plus, à part peut-être d’autres soirées de ce genre…
 


Hecate:

Le premier groupe à monter sur scène pratique un black metal qui sait être pesant et oppressant, mais néanmoins capable de belles accélérations. Le chant de Veines Noires est déchirant et torturé, comme il se doit.
 


L’ambiance lumineuse de la salle, si elle est certes très modeste au niveau technique, rend plutôt bien pour le public. En effet, la lumière rouge infernale et le vert blafard, s’associent bien à une ambiance ténébreuse. En ce qui concerne la prise de photos, c’est une autre histoire : l’obscurité omniprésente associée à ces couleurs saturant les capteurs rendra l’exercice difficile tout au long de la soirée.

Mais nous sommes là pour la musique, n’est-ce pas ?

Hecate est un groupe originaire de Tours qui a à son actif un album tout à fait respectable, et qui mérite donc d’être écouté Chroniques d’un Autre Temps. Musicalement donc, la formation ne révolutionne certes pas le genre, mais offre une prestation tout à fait intéressante.
 


Durant le show, un ami du groupe, visiblement éméché et très fan, n’a d’ailleurs pas hésité à chanter à plusieurs reprises avec le micro de la scène, voir même à monter sur elle.
En considérant le relativement jeune âge du groupe, on peut donc noter sur un calepin leur nom et se rappeler de suivre leurs prestations et productions futures avec un certain optimisme…

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P.H.T.O. :

Après une courte pause, alors que la salle est bien remplie, les membres de P.H.T.O. entrent sur scène.
Le public se rendra rapidement compte que le rythme a ralenti, et que si l’ambiance torturée et les cris déchirants sont encore présents, les influences du groupe sont plus à rechercher dans un black metal atmosphérique et dépressif, avec des passages très lents.
 


Une mention spéciale pour la tenue de Saddy, le chanteur, dont le pull est à la friperie ce que la rouille est à l’aviation, à savoir à la fois l’avenir et le signe d’une certaine négligence voire d’un déclin annoncé.
Ceci dit, cette notion de déchéance illustre à merveille l’ambiance musicale du groupe. On sent l’âme partir dans les méandres du néant, mais sans pour autant éprouver la moindre tristesse car elle est si futile...
 

 

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Verlies:

On sent poindre la seconde moitié de la soirée avec les lillois de Verlies. A cette heure, la tenue de soirée est exigée, le groupe arbore donc des chemises, apportant la preuve s’il en fallait une, que l’on peut faire du black metal et apprécier l’esthétisme.
Un peu de délicatesse, bordel ! Et les groupes précédents feraient bien de s’en inspirer, entre la bière des premiers, et le mélange douteux dans une bouteille en plastique des seconds, voilà enfin un groupe qui a la classe.
 


Plaisanterie mise à part, Verlies pratique un black metal, alternant les passages plus classiques et saccadés avec des morceaux atmosphériques frôlant un metal acoustique, avec cerise sur le gâteau, des chants en français.

L’ensemble n’est pas pour autant dénué d’une certaine puissance, d’ailleurs une corde casse sur une guitare dès le début du show.
Comme le dira un spectateur à côté de moi : « mais c’est vachement bien ce truc ! ».
 

 

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Mortis Mutilati :

La tête d’affiche de la soirée a tenu sa place. Mortis Mutilati a su rapidement créer une ambiance propice à la célébration mortuaire d’un black metal plus classique, certains diront plus true, tout en laissant libre place à de vastes plages mélodiques et une rythmique poussant au headbanging sur un mid-tempo agréable à l’oreille.
 


L’aura de la mort planait sur la salle. Il faut dire que les quatre rats dépecés accrochés de ci de là sur la scène et au frontman ont contribué à cette ambiance nécrotique. Les rats, bien que vidés de leurs entrailles, commençaient à sentir juste assez pour avoir un concert (du moins tout devant la scène) en odorama !
 


En effet, la chair morte possède ce fumet inimitable que la Nature a élaboré pour prévenir les vivants qu’il ne fallait pas s’approcher d’une source potentielle de danger, ou au contraire, pour guider les charognards vers leur prochain repas.
Or, le fan de black metal est certainement souvent plus proche de la seconde catégorie que de la première.

Quoiqu’il en soit, le groupe exécute avec efficacité son set, à la lueur des chandelles allumées sur les amplis à l’arrière de la scène.
Le concert s'achève sur un morceau plus punk et bordélique, avec en guest-star le chanteur de Verlies.

En ce qui me concerne, je vais de ce pas me jeter sur la discographie du groupe.


En conclusion, je ne dirais qu’une chose : grâce à des associations comme Ondes Noires par exemple, il existe sur Paris, et ailleurs, des soirées pour 8 malheureux euros. Profitez de la chance que vous avez… Et vous savez ce qu’il reste à faire pour soutenir une scène française souvent de qualité…


Thomas Orlanth

 

Photos : © 2016 Thomas Orlanth  - galeries complètes sur le site internet: www.thomasorlanth.com / Facebook . Toute reproduction interdite sans autorisation spécifique du photographe.

 



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