Dix ans d’existence et deux albums au compteur dont le récent Alive. L’occasion était trop belle pour rencontrer la charmante Lucia, accompagnée pour l’occasion de Maël, leur nouveau guitariste. Nous avons « tapé le bout de gras » de façon détendue afin de faire le point sur l’actualité du groupe. Changement de line-up, aléas de la vie d’artiste, nous avons également parlé de l’essentiel : de musique et de plaisir.
Akentra est né de ta rencontre avec Steve, votre batteur, peux-tu raconter comment ça s’est passé ?
Lucia : Tout ça remonte à 2006. Nous avons été très vite rejoints par Stéphane, le bassiste avec qui j’avais déjà travaillé dans d’autres formations. Par contre nous avons eu énormément de mal à recruter un guitariste. Pourtant les compos étaient là et nous désirions enregistrer un EP 5 titres. Nous avons donc fait appel à Didier Chesneau et Aymeric Ribot (Headline) ce qui nous a permis de mettre le pied à l’étrier et de faire connaitre Akentra. A la suite de ça, il nous a fallu trouver nos propres guitaristes, Thomas et Habib avec lesquels nous avons enregistré Asleep (2010) notre premier album. Aujourd’hui, nous sortons Alive mais je dois te prévenir qu’Habib a quitté le groupe. Il avait du mal à combiner sa vie personnelle et sa vie professionnelle nous avons donc fait appel à Maël pour le remplacer.
Peux-tu revenir sur votre rencontre avec Didier Chesneau et Aymeric Ribot ?
L : Didier est un ami de longue date de Steve, c’est donc par ce biais que nous avons été amené à le rencontrer. En plus, nous travaillions dans le studio de Didier, et nous désirions garder une trace de notre travail, même s’il nous manquait guitaristes et claviériste. Nous voulions que le projet avance. Didier et Aymeric se sont donc gentiment proposés et ils ont travaillé à part entière sur le projet avec nous.
Akentra est-il le premier nom de groupe que vous ayez trouvé ?
L : Je me souviens que nous avions une longue liste de noms et que nous en avons beaucoup parlé à l’époque. Nous avions tous proposé des choses et Akentra est un nom qui nous est venu en tête assez rapidement et il a fait l’unanimité. Nous avions également sondé nos proches et ils trouvaient la tonalité du nom intéressante. Et puis, Akentra est une plante carnivore qui représente bien notre dualité, le côté agressif des guitares opposé au chant féminin.
Quelles sont selon toi, les différences entre vos deux premiers albums, Asleep et Alive ?
L : Alive est plus collégial et colle mieux à l’identité du groupe. A vrai dire, sur Asleep, nous avions repris et réarrangé les morceaux de notre EP. De plus, Habib et Thomas y ont joué des morceaux qui ne venaient pas d’eux. Tandis que sur Alive, chacun a vraiment pu mettre sa patte. Les garçons amorcent les compos, ils arrivent avec plein d’idées et ensuite quand émergent les différentes parties, je compose les textes et travaille sur les mélodies vocales.
Pourquoi avoir attendu quatre longues années entre ces deux albums ?
L : Nous avons travaillé en plusieurs temps sur les morceaux d’Alive. Nous les avons laissés mûrir, nous sommes revenus dessus à plusieurs reprises. C’est vrai que nous avons vraiment travaillé en profondeur sur cet album et puis il ne faut pas se leurrer, il y a également la question financière qui rentre en jeu. Sortir un album, le presser, l’enregistrer, ça coûte cher. Il nous donc aussi fallu attendre pour réunir les fonds nécessaire à son élaboration.
On peut en déduire que l’album est prêt depuis un bout de temps déjà ?
L : Pas sous sa forme définitive mais en effet les titres existent depuis un moment déjà. En fait, l’album est sorti de façon confidentielle en avril 2014. Nous avions fait aussi un appel au don pour nous permettre d’enregistrer le disque et cette sortie était avant tout pour remercier les fans en échange de leur participation. Ça nous semblait naturel.
Maël : Quand l’album a été fini, nous ne savions pas sous quel délai nous pourrions organiser la promo. C’était assez frustrant, d’un côté le disque était prêt et de l’autre côté nous voulions contenter les fans. L’envoyer aux gens qui l’attendaient nous a semblé le mieux.
Vos pochettes d’albums s’éloignent de tous codes inhérents au genre metal, est-ce une volonté de votre part ?
L : J’avais à chaque fois une idée précise de ce que je voulais et je travaillais dans ce sens avec la photographe. Ensuite, je soumettais les différents clichés au groupe. Jamais nous ne nous sommes dit « Tiens, on va faire une pochette metal »… ce sont seulement des photos qui nous plaisent et qui au final reflètent qui nous sommes.
Lucia, est-ce toi le modèle sur la pochette d’Alive ?
L : Oui.
On ne te reconnait pas...
L : C’est fait exprès (rires).
J’ai une question misogyne à te poser, qu’est-ce que ça fait d’être une femme dans un groupe d’hommes ?
L : Bah c’est moi qui fais la vaisselle (rires). Ça ne fait rien, c’est juste naturel, j’aime bien être en compagnie d’hommes. Et puis j’ai toujours préféré travailler avec des hommes, les choses me semblent plus directes et plus simples. Et puis comme ça, je suis la Princesse (rires).
Les metalleux serait-ils plus gentlemen que les autres ?
L : Je le pense sincèrement. Même si tu as parfois affaire à un mec bourré qui te gueule « A poil !! », je préfère en rire. Et puis sache que lorsqu’Habib était encore dans le groupe, c’est souvent à lui qu’on gueulait à poil et ça me faisait rire aussi. Dorénavant, ce sera le rôle de Maël. Il a décidé de remplacer Habib, c’est comme ça...
A ce sujet, Maël, comment se passe ton intégration dans le groupe ?
Maël : Je suis le bébé de la bande, j’ai intégré le groupe alors que j’étais encore en terminale. J’ai commencé à travailler avec Steve sur d’autres projets et c’est ainsi qu’au fur et à mesure j’ai rencontré les autres membres d’Akentra. Alors quand Habib est parti, c’est très naturellement qu’ils m’ont proposé de venir jouer avec eux. Tout s’est fait tranquillement, sans pression. J’ai dû me concentrer sur les gimmicks récurrents du groupe pour voir ce que je pouvais leur apporter sans non plus m’imposer. Je crois qu’il nous a été bon de prendre notre temps pour mon intégration. Akentra est vraiment un groupe collectif, on se porte les uns les autres.
Vous portez l’étiquette de « groupe à chanteuse », qu’est-ce que ça vous fait ?
L : Je trouve ça péjoratif. Personne ne parle de « groupe à chanteur » !!! C’est absurde. Si j’avais été un garçon, j’aurai quand même chanté (rires).
Maël : Personne n’irait dire qu’Arch Enemy est un groupe à chanteuse !!!!
Pour conclure, pourriez-vous me dire quelles sont tes influences musicales ?
L : J’assume complétement mes influences pop. Mes goûts vont d’Alanis Morissette à Lacuna Coil en passant par MyPollux.
Et toi Maël, qu’est ce qui te plaît en ce moment ?
M : J’ai acheté deux disques dernièrement et ce sont deux tueries. Les deux disques sont sortis chez Verycords, le dernier No One Is Innocent et le dernier Mass Hysteria. Je les passe en boucle. L’autre point commun de ces disques, c’est Fred Duquesne à la production. Ce mec est un tueur, tout ce qu’il touche, il en fait de l’or.
L : Pour notre premier album, nous avions évoqué de lui confier le mixage.
Ah ouais ? Et vous n’avez pas essayé de le contacter pour Alive ?
L : Il est hors budget maintenant et c’est normal, il bosse énormément et sa notoriété est croissante.
M : J’ai pris le train en marche, je n’ai pas écouté les albums quand ils sont sortis mais je suis un fan absolu de Watcha son premier groupe. Et puis tous les autres qui appartenaient à cette même scène, Pleymo, Enhancer. Et Silmarils aussi…
Espérons qu’il vous lise, il pourrait vous faire une ristourne, sait-on jamais !!!
L : Peut-être ! (rires)
Merci à vous pour votre temps, et à bientôt sur scène !
L : Merci à toi !