Lost Society – Braindead

Lost Society avait frappé un grand coup sur la planète thrash avec Fast Loud Death en 2013. Ils avaient aussi un peu déçu le public avec Terror Hungry l'année suivante. Même si ce dernier restait bon, les très jeunes finlandais ont bien compris que précipitation ne rimait pas avec perfection. Cette fois-ci il y aura eu quasiment deux ans d'attente avant la sortie de Braindead et la patience dont les fans ont fait preuve leur est bien rendue.

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Le quatuor a d'abord sorti un premier single «I Am The Antidote» qui laisse les thrashers assez perplexes. Le morceau est lent, le chant est différent d'avant, heureusement le solo vient sauver tout ça. Ce sont les réactions à chaud que l'on a pu lire sur les réseaux sociaux en tout cas. Ce titre n'était peut être donc pas un excellent choix de single pour tenir les fans en haleine. Quoi qu'il en soit, ça reste un excellent morceau avec ce solo complètement fou et une ambiance pesante.

Le reste de l'album n'est pas à l'image de ce single, la plupart des titres sont rapides et contiennent des riffs assassins qui ne manquent pas de nous rappeler quelques perles de Megadeth, Pantera, Kreator et autres groupes mythiques du genre. Il y a vraiment un gros travail de composition sur l'ouvrage, chaque piste fait preuve d'une âme thrash renversante. C'est comme si on faisait un bond en 1985, pendant l'âge d'or du thrash metal et que cet album venait de sortir, mais avec une bonne production et un mixage de qualité.

La plupart des morceaux ont une construction assez «progressive», un peu comme Metallica savait le faire. C'est a dire de la rapidité pour ensuite ralentir et accélérer à nouveau.  La seule exception est «Hangover Activator», qui lui est rapide du début à la fin dans la pure veine du thrash énervé. Aucun moment répit avec ce titre dans lequel on se prend tout dans la face d'un coup en à peine plus de trois minutes.

Le minutage est aussi une chose à regarder. Alors que Terror Hungry était (trop) long et nous faisait perdre le fil à certains moments, ici Lost Society reviennent aux bases qu'ils avaient posées avec Fast Loud Death, à savoir un album court (environ 40 minutes) et contenant moins de titres. Parmi les 8 morceaux qui composent Braindead, trois dépassent les six minutes, du jamais vu pour Lost Society. Et vu la qualité de ces titres, ce ne sont pas juste des rajouts de riffs par-ci, par-là, pour combler le vide, bien au contraire.

Comme dit plus haut, le chant de Samy Elbanna a changé depuis les anciens albums. On remarque une prise de maturité et plus de puissance, cela vient sûrement de l'âge du jeune chanteur (20 ans). Certains fans sont un peu déboussolés depuis qu'ils ont entendu «I Am The Antidote», mais ce changement élève indirectement Lost Society à un rang supérieur. On sent vraiment une prise de maturité, chaque solo de guitare de Samy et Arttu Lesonen est réfléchi et colle parfaitement au morceau. On atteint un degré de virtuosité assez impressionant pour de si jeunes musiciens, et surtout un sens de la mélodie et de l'harmonie développé à souhait. La rythmique basse / batterie est lourde et bien maîtrisée, ce qui apport une énorme plus à cet album. Mirko Lehtinen (basse) et Ossi Paananen (batterie) participent donc pleinement à la prise de puissance du combo finlandais. 
  
Braindead est donc un album très réussi par le quatuor finlandais. Aucun morceau en dessous d'un autre, une qualité de composition impressionnante pour des musiciens dont l'âge oscille entre 20 et 22 ans. Une petite touche de nostalgie lorsque certains passages des chansons nous rappellent un bon "Battery" de Metallica, "Skin O' My Teeth" de Megadeth ou encore "Alison Hell" d'Annihilator. Si Lost Society avait été créé en 1981, dans la Bay Area de San Francisco,  nul doute qu'il ferait aujourd'hui partie du «Big 4 of Thrash Metal» en présentant un album aussi monstreux que Braindead. Mais ce n'est pas le cas et tant mieux, parce que Lost Society apporte une touche de fraîcheur dans le monde actuel du thrash, tout en préservant un côté old-school en ne cessant de s'améliorer.

A noter, les gros coups de cœur pour «Riot» et «Hollow Eyes». 

NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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