Volbeat gare sa cadillac au Bataclan
Les Danois les plus américains du Monde (après Lars Ulrich) ont décidé de faire une halte à Paris pour botter un bon millier de derrières français dans le cadre de leur tournée « Route 666 ». Sueur, gros son et Rock n’roll étaient bien entendu au rendez-vous. Et qui de mieux pour commencer la fête que Clutch, groupe de stoner américain qui ne fait pas dans la dentelle ? Retour sur une soirée haute en couleurs.
CLUTCH
Après un passage en première partie de System of a Down et au Hellfest en juin dernier, Clutch s’attaque maintenant à une scène plus petite, qui lui offre plus de proximité avec le public. On remarque qu’un certain nombre de personnes avaient fait le déplacement spécialement pour eux. Cela montre une certaine notoriété qu’a acquise le groupe dans nos vertes contrées. Devant tant d’acclamations, le chanteur Neil Fallon doit donc redoubler d’énergie pour se faire entendre. En effet, si le talent du groupe n’est plus à prouver, le gros bémol de leur prestation vient de leurs balances. Ne sont distinctement audibles que la basse et la batterie. Le chant tente de surnager péniblement, et la guitare est complètement noyée. N’en déplaise au bassiste Dan Maines et son talent indéniable, ne pas pouvoir profiter pleinement des compos abaisse complètement l’intérêt de la prestation. Ce qui est forte dommage, étant donné l’apparente joie du groupe d’être sur scène. Espérons que les balances seront mieux faites la prochaine fois.
Setlist :
Who Wants To Rock?
Gravel Road
Abraham Lincoln
The Mob Goes Wild
Nouvelle chanson
Big News I
Subtle Hustle
50,000 Unstoppable Watts
Electric Worry
One Eye Dollar
VOLBEAT
Place maintenant aux Danois survoltés de Volbeat ! Après avoir passé à fond les ballons "Born To Raise Hell" de Motörhead pour bien exciter la foule, les voici qui rentrent sur l’intro de "Find That Soul", enchaînée avec la groovy "Hallelujah Goat", devant un public définitivement acquis à sa cause. La fosse restera en délire du début à la fin du show sans temps mort. Les refrains facilement mémorisables sont repris en chœur par tout le Bataclan, et les fans réagissent au quart de tour dans les moments les plus énergiques, qui sont légions ce soir.
Au groupe de montrer sa domination scénique en alliant énergie et prestation de qualité. En quatre beaux diables, nos musiciens montrent que la scène, c’est chez eux. A force de headbangs lorsque qu’il ne chante pas, Michael Poulsen perd sa coiffure gominée dès le second titre. Ses lieutenants Anders Kjølholm et Thomas Bredahl, respectivement à la basse et à la guitare, ne dépareillent pas et sautent comme s’ils voulaient que la scène se dérobe sous leurs pieds. Derrière ses fûts, Jon Larsen ne fatigue pas une seconde et frappe comme un sourd pour compenser son immobilité forcée.
La communion avec le public est totale, et au groupe de jouer sans arrêt avec ses fans. Michael Poulsen, très à l’aise dans son rôle de frontman, communique sans arrêt avec le public, de manière très spontanée. Pour preuve, le groupe entamera une reprise de "I Disappear" de Metallica, qui sera suivie par un Medley de reprises diverses suite à la demande d'une fan. Notons que James Hetfield et Robert Trujilo étaient présents en gradins. De quoi revigorer nos Danois, fans devant l’éternel des maîtres de la Bay Area.
Cela n’empêche cependant pas au groupe de montrer sa maîtrise instrumentale, avec les solos bien sentis de Michael et Thomas, et une rythmique solide de la part de nos indéboulonnables bassiste et batteur. Contrairement à Clutch, le rendu sonore est tout à fait correct, avec tous les instruments audibles. Si le tout monté assez fort, il ne sature pas et le bataclan peut profiter de la prestation dans des conditions tout à fait acceptables.
Côté setlist, les quatre albums du groupe sont représentés. Le dernier album, Beyond Hell, Above Heaven, domine la soirée, avec le tube "Heaven Nor Hell", ou encore le très punk "Thanks", pendant lequel seront invités des fans sur scène pour chanter avec le groupe, et avoir quelques minutes de gloire. Le second album du groupe, Rock The Rebel, Metal The Devil est aussi très représenté, avec des classiques comme "Sad Man’s Tongue" ou "The Garden’s Tale", sur laquelle Thomas Brendahl se charge des parties chantées en Danois, avec une voix bien élevée au whisky. On notera, qu’en plus du medley de reprises évoqué plus haut, le groupe s’amusera également à reprendre deux titres de Queen, "We Will Rock You" et "I Want To Break Free", et finira le concert sur un medley instrumental de "Eye of the Beholder" de Metallica et sur la perle thrash "Raining Blood" de Slayer.
Avec un set riche d’une vingtaine de titres, soit 1h40 de concert sans temps mort, on peut dire que la bonne humeur règne dans le Bataclan ce soir. Pour Volbeat, pas besoin de gros décor ou d’artifices scéniques. Leurs personnalités et instruments suffisent pour se mettre le public parisien dans la poche. Une tournée qui montre à quel point le groupe a gagné en notoriété. Volbeat, un futur grand ? C’est ce qu’on leur souhaite.
Setlist :
Find That Soul / Hallelujah Goat
Guitar Gangsters & Cadillac Blood
Mr. & Mrs. Ness
Heaven nor Hell
Sad Man's Tongue
The Mirror and the Ripper
Mary Ann's Place
Medley de reprises : Metallica - I Disappear / Motörhead - Ace of Spades / Slayer - South of Heaven / Napalm Death / King Diamond
A New Day
The Garden's Tale
The Human Instrument
Medley Queen : We Will Rock You / I Want to Break Free
Radio Girl
Rebel Monster
Still Counting
River Queen
16 Dollars
A Warrior's Call
Fallen
Thanks
I Only Want to Be with You (Reprise de Dusty Springfield) / Boa [JDM]
Pool of Booze, Booze, Booza
Medley instrumental : Metallica - Eye of the Beholder / Slayer - Raining Blood
Un grand merci à Céline Réveiller pour les photos.