« Lourd, lourdeur, lourdement… »
Le doom a toujours eu sa place dans le cœur des amateurs de guitare et de cheveux secoués depuis les années 70, et le mélange unique entre sons sursaturés, lourdeur et lenteur, chant plus ou moins clair, mais toujours lointain, attire toujours autant un certain public.
Conan est donc loin d’avoir inventé quoi que ce soit, mais exécute avec brio son œuvre.
Leur troisième album studio nous prouve la maturité du groupe.
Celui ne va pas surprendre les fans des Anglais : de la lourdeur, encore de la lourdeur, et toujours de la lourdeur !
En fait, étymologiquement, Conan devrait être un groupe de heavy metal, mais comme le terme était déjà pris pour désigner un autre style musical, on doit les classer dans un stoner/doom metal puissant et imagé.
Les titres s’enchaînent, avec ce son caractéristique qui nous plonge dans la contemplation.
La musique du groupe gagne à être écoutée dans une cave ou mieux encore une caverne donnant sur une désolation. Certes, cette dernière configuration reste rare de nos jours, surtout si on veut une bonne sono capable de mettre en valeur les basses sans trop grésiller.
D’ailleurs, le groupe lui-même défini son style comme du « caveman battle doom », définition avec laquelle je suis donc plutôt d’accord.
Les titres s’enchaînent, toujours avec ces riffs dignes d’un Candlemass ou d’un Witchfinder General, avec en prime, la lenteur et la lourdeur d’un vieux Forest Of Equilibrium de Cathedral. Mais Conan n’est pas juste un mélange de diverses influences, Conan est quelque chose de primaire.
Judicieusement placée en milieu d'album, la chanson « Revengeance » vient sortir l’auditeur de sa transe, en assénant des coups de matraques à travers une batterie déchaînée et une violente accélération de la ligne de rythmique, du moins dans sa première moitié, avant de revenir à une vitesse plus en accord avec le doom. Bien entendu, nous ne sommes pas soudainement devant un morceau de death metal qui blaste, et le chant est toujours sur cette tonalité psychédélique et lointaine typique de Jon Davis.
Quoiqu’il en soit, ce titre sonne comme un rappel qu’inexorablement, le destin vous rattrape toujours.
L’album est suffisamment varié, malgré de longs morceaux, pour éviter l’écueil principal de ce genre de musique : la lourdeur finissant par atteindre les paupières et provoquer une certaine lassitude.
En tout cas, Revengeance est certainement un album qui mérite toute l’attention d’un fan de doom !
Revengeance, sorti le 29 janvier 2016 chez Napalm Records.
Playlist:
1. Throne Of Fire (4 :39)
2. Thunderhoof (9 :57)
3. Wrath Gauntlet (8 :56)
4. Revengeance (6 :22)
5. Every Man Is An Enemy (7 :00)
6. Earthenguard (12 :06)
Total : 49 minutes
Thomas Orlanth
