Machine Head au Zénith de Paris (23.11.2011)

Machine Head fait venir l’enfer au Zénith

Après une longue tournée pour promouvoir The Blackening, Machine Head revient à la charge pour promouvoir son dernier album, Unto The Locust. Les thrashers n’ont rien perdu de leur énergie et de leur rage. Si les fans applaudissent à tout rompre la performance du groupe, les premières parties, Darkest Hour, DevilDriver et Bring Me The Horizon, font moins jaser.

Darkest Hour

C’est le groupe de death metal mélodique Darkest Hour qui ouvre le bal. C’est devant un Zénith à moitié vide que les américains joueront leur set. Le peu de personnes présentes n’ont pas donné au groupe un accueil des plus mémorables. Si l’énergie était là, le groupe se montrait assez distant par rapport au public. De plus, leurs compos, fortement inspirées par In Flames, n’arrivent pas à activer la machine à headbang. La faute à un cruel manque d’originalité et à un côté quelque peu pataud. Les envies mélodiques du groupe ne sont pas à blâmer, mais mériteraient d’être plus accrocheuses. Un groupe qui reste entre deux genres, pas assez burné pour les amateurs de sensations fortes, et pas assez marqué mélodiquement pour qu’on chante leurs chansons sous la douche. Dommage pour eux, qui espéraient récolter des fans en tournant avec Machine Head, groupe qui arrive à brasser un bon nombre de personnes.

Darkest Hour

Setlist :

The World Engulfed in Flames
No God
Violent by Nature
Convalescence
Your Everyday Disaster
Love as a Weapon
Doomsayer (The Beginning of the End)

DevilDriver

Après un très bref changement de plateau, ce sont les démons de Santa Barbara qui viennent réveillé le public parisien. Au programme, set bourré d’énergie de la part d’un groupe qui ne fait pas de compromis. Contrairement à leurs prédécesseurs, les thrasheux de DevilDriver ont trouvé leur voie. Avec leur thrash groovy, les musiciens arrivent sans problème à se mettre le public dans la poche. Il faut dire qu’ils ont l’avantage d’être la première partie la plus proche de Machine Head. Au-delà de ça, le groupe maîtrise la scène à merveille, et veille à ce que son public ne s’endorme pas en demandant continuellement des circle pits. La voix rocailleuse de Dez Fafara (ex-Coal Chamber) se fond à merveille avec la musique agressive et impitoyable de nos américains, qui enchainent des chansons plus brutales les unes que les autres. Une prestation courte, mais réussie, qui aura mis un bon nombre de spectateurs d’accord, si bien qu’on aurait bien demandé quelques minutes supplémentaires.

DevilDriver

Setlist :

End of the Line
Head on to Heartache (Let Them Rot)
Dead to Rights
You Make Me Sick
Not All Who Wander Are Lost
Before the Hangman's Noose
I Could Care Less
Clouds Over California

BRING ME THE HORIZON
 

C’est maintenant au tour des anglais de Bring Me The Horizon de faire leur entrée sur la scène du Zénith. Si leur metalcore sucré trouve quelques amateurs massés aux premiers rangs, force est de constater qu’ils sont loin de faire l’unanimité. On peut en effet entendre des huées des uns qui accompagnent les applaudissements des autres entre les chansons. Il faut dire que leur look a de quoi laisser pantois le thrasher de base. Avec leurs coupes tendances et leurs vêtements dernier cri, nos metalleux de Sheffield ne peuvent qu’avoir de la peine à séduire les amateurs de sueur et de bière. Leur musique, certes énergique, est malheureusement assez anarchique, si bien que rien ne ressort de l’ensemble. Quand le groupe tente quelques fantaisies, comme une intro typée dance pour "Football Season Is Over", il atterrit dans le mur. La voix du chanteur Oliver Skyes n’arrange pas le tout. Entre growls hésitants et chant clair mal assuré, le jeune frontman peine à interpréter ses parties. En plus de cela, la distance qu’entretient le groupe avec le public n’arrange rien. La communication a bien manqué, que ce soit de la part du chanteur entre les titres ou des musiciens qui se tiennent loin du bord. On regrettera donc que Bring Me The Horizon n’ait finalement pas apporté grand-chose à cette soirée.
 

Bring me The Horizon

Setlist :

Diamonds Aren't Forever
Alligator Blood
Fuck
Sleep With One Eye Open
Football Season Is Over
Blessed With A Curse
It Never Ends
Chelsea Smile

MACHINE HEAD

Place maintenant au clou de la soirée, Machine Head. Un an et demi après leur dernier passage au Zénith, les voilà décidés à botter des derrières parisiens une fois de plus. C’est avec leur intro habituelle, le titre d’Ozzy Osbourne, "Diary Of A Madman", que le groupe fait son entrée en scène devant un décor qui se colore progressivement d’un rouge sang, et commence à interpréter le titre d’ouverture de leur dernier bébé, "I Am Hell (Sonata in C#)".

Première chose qu’on peut constater : le son est le pire de la soirée. Alors que les premières parties avaient eu un son tout à fait correct, ce sera très laborieux pour Machine Head, et les deux premiers titres en feront les frais. La faute à une grosse caisse réglée trop fort, qui en plus saturait. Cela se révèle problématique quand on connaît le goût de Dave McClain pour l’utilisation de la double-pédale. Fort heureusement, ce désagrément sera réglé au cours de la soirée, et le reste du set bénéficiera d’un son acceptable, sans jamais atteindre la clarté et la perfection du rendu de leur concert en février 2010.

Passé cet écueil, on voit que Machine Head maîtrise toujours aussi bien l’art du live. L’interprétation musicale est très bonne, si bien qu’on pardonnera à notre paire de guitaristes Robb Flynn et Phil Demmel les quelques pains qu’ils laisseront sur certains des nouveaux titres. Leurs duels sont toujours aussi impressionnants, que ce soit sur les titres récents comme "Be Still And Know", ou sur les morceaux déjà rôdés, comme "Aesthetics Of Hate". Côté rythmique, ça tabasse sévère avec l’éternel colosse Adam Duce à la basse, qui a toujours ce son rond et puissant. La frappe précise et destructrice de Dave McClain n’est pas en reste, et il interprète toujours ses parties avec une aisance déconcertante.

Mais l’art du live, ce n’est pas seulement la technique. Robb l’a bien compris, et sait toujours aussi bien user de son charisme dans ses interventions. Il est clair que le monsieur est chez lui, il apostrophe la foule comme ses invités, et n’hésite pas à blaguer avec en lançant ses verres de bières à qui veut bien l’attraper. Spontanés et sincères, ses compliments seront bien entendu par la foule, qui n’hésitera pas à applaudir le groupe à tout rompre.

Robb Flynn

Le public parisien, très énergique, ne démordra pas ce soir et enchainera les circle pits. Malgré la violence apparente de cette pratique chère aux thrashers, l’ambiance bonne enfant règne, et les bousculades s’échangent dans la bonne humeur générale. Le public téméraire de Machine Head ne fait pas dans la dentelle, mais il n’est jamais question de mauvais esprit.

Le set encourage évidemment les circle pits, avec tout un tas de classiques qui font remuer le Zénith entier, comme "Old" ou "Ten Ton Hammer". Les nouveaux titres, au nombre de 5 ce soir, ne dépareillent pas et sont très bien accueillis, comme le sulfureux "This is The End" ou aussi "Darkness Within", qui sera la très juste séquence émotion du concert. On regrettera tout de même un manque de prise de risques. En effet, les titres qui ne sont pas issus du dernier album sont les titres qui reviennent le plus souvent dans les setlists du groupe, et ont tous été joués lors de la tournée précédente (à l’exception de "The Blood, The Sweat, The Tears"). On remarquera d'ailleurs que le rappel, composé des excellents "Halo" et "Davidian", était exactement le même que lors de leur dernier passage à Paris.

Mais cela n’a pas empêché à nos thrashers de la Bay area de donner une fois de plus un excellent concert, devant un public parisien toujours aussi avide de riffs acérés et de rythmiques à faire headbanguer un guillotiné. Espérons que la fée décibel sera plus clémente la prochaine fois, et que le groupe offre quelques surprises a ses fans qui en veulent toujours plus.

Public

Setlist :

Intro : Ozzy Osbourne – Diary of A Madman
I Am Hell (Sonata in C#)
Be Still and Know
Imperium
Beautiful Mourning
The Blood, the Sweat, the Tears
Locust
This Is the End
Aesthetics of Hate
Darkness Within
Old
Declaration (Intro tape)
Bulldozer
Ten Ton Hammer

Rappel :

Halo
Davidian

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Photos : © 2011 Nidhal Marzouk  / Yog Photography
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.
 



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