Rotting Christ – Rituals

You may Sakis the bride
 

Après une tournée qui a vu le combo grec revenir à ses racines, un black metal efficace, mais plutôt classique, en rejouant ses anciens albums sur scène, il est maintenant tant pour Rotting Christ de nous proposer son douzième album studio. Reprenant là où la formation s’était arrêtée après les excellents, Aealo (2010) et Κατά τον δαίμονα εαυτοÏ (2013) qui ont véritablement donné une seconde jeunesse au groupe, ce Rituals propose encore une nouvelle étape dans l’évolution de la bande à Sakis Tolis.

Cet opus n’aura pas pu mieux porter son nom puisqu’à l’écoute des dix titres, les Grecs nous plongent dans une ambiance sombre, presque inquiétante avec des paroles et un chant souvent incantatoire digne de rites païens. Comme sur l’album précédent, le jeu de guitare simple, mais toujours inspiré invite au headbanging. Les mélodies ainsi créées tranchent avec les moments plus mystiques, comme c’est le cas dès le "In Nomine Dei Nostri" d’ouverture qui commence a cappela, Sakis scandant des paroles ensuite reprises par un chœur. C’est seulement après une vingtaine de secondes que les instruments rentrent en jeu, créant une rythmique black metal hypnotisante à laquelle Rotting Christ nous a maintenant habitués. Le tout se fait avec un son puissant qui est l’un des gros points forts de l’album.

Si le groupe est grec, il n’hésite pourtant pas utiliser différentes langues pour donner vie à ses idées. Comme sur Kata Ton Daimona Eaytoy (qui voyait notamment l’utilisation de paroles en espagnol sur "P'unchaw kachun - Tuta kachun") ,Sakis ne se contente pas de l’anglais (bien que toujours majoritaire) et va même jusqu’à utiliser du… français ! En effet, "Les Litanies de Satan" ne reprend rien de moins que le poème du même nom écrit par Baudelaire et extrait du célébrissime recueil Les Fleurs du Mal. Evidemment, le chanteur grec ne pratiquant pas le français, c'est un invité qui s'y colle: Vorph de Samael qui fait un boulot remarquable. Et tant que l'on parle de guest, mentionnons la présence de Nick Holmes (Bloodbath, Paradise Lost) pour les spokens words sur "A Voice Like Thunder".

Ce Rituals poursuit donc sur la même voie que Kata Ton Daimona Eaytoy, son prédécesseur direct, en creusant un peu plus la veine sombre et oppressante des compositions du groupe. Pour cela, Rotting Christ utilise divers artifices pour créer les ambiances voulues. Que ça soit les vocalises à la limite du chuchotement et les nappes de claviers de "Apage Satana" qui lui donnent un côté cinématique, le chant scandé telle une prière de "Ze Nigmar" ou bien encore les cris féminins que l’on peut entendre durant "Elthe Kyrie".

En conclusion, Rituals est un album à l’ambiance certes plutôt sombre et oppressante, mais qui réserve de nombreuses surprises à l’auditeur attentif. Au fil des écoutes, on découvre de nouveaux détails dans chaque titre, créant ainsi une richesse et une atmosphère… rituelle ! Aucun doute que ces nouvelles compos feront encore un malheur en concert. Sakis et son groupe on a nouveau frappé très fort et se révèlent indéniablement comme un combo incontournable de la scène extrême.

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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