En quittant le groupe en fin d'année 2015, le chanteur CJ McMahon avait mis en lumière une triste réalité, celle de l'impossibilité de vivre de sa musique, même pour un groupe de la renommée de Thy Art Is Murder. Il eu alors tout juste le temps de sévir dans un dernier album incroyable, Holy War, sorti le 26 juin 2015.
Après l'excellent Hate, sorti en 2012, les Australiens de Thy Art Is Murder s'étaient placés au sommet de l'échelle dans cette scène deathcore souvent décriée mais au combien talentueuse. Les formations sont multiples et aux qualités bien existentes, mais peu sont de leur trempe. Le groupe n'est pas considéré comme un des pionniers du genre, au côté de Whitechapel et Suicide Silence notamment, sans raison.
La formation australienne frappe fort avec ce Holy War, qui se veut plus mélodieux et recherché que son prédécesseur. La hargne est toujours intacte, la rapidité et la puissance s'alliant avec des tempos plus lents. Sur un titre comme "Fur and Claw", on retrouve ce schema avec ce moment de rupture, où l'ambiance s'assombrit, avant de repartir dans la folie.
Si cet enchaînement est typique de la scène deathcore actuelle, Thy Art Is Murder n'en est pas moins un de ses symboles les plus probants. Sur "Light Bearer", premier single révélé avant la sortie de ce nouvel opus, l'introduction se veut posé avant de démarrer avec un même leitmotiv. Puis une césure se fait au niveau des guitares, avec ce son et cette façon très spécifique au genre.
Mais le deathcore, ce n'est pas seulement des screams et des breakdowns en veux-tu en voila totalement inutiles. C'est beaucoup plus que ça, et Thy Art Is Murder l'a depuis longtemps bien compris.
Dans "Coffin Dragger", la prédominance va à la batterie, qui se veut omniprésente et toujours plus lourde, avant de léguer son moment de gloire aux deux chanteurs présents sur ce morceau, CJ et Winston McCall de Parkway Drive en invité de marque.
A première vue, on pourrait penser que cet album ne comporte pas de réels tubes comme Hate, qui comportait entre autres des titres comme "The Purest Strain Of Hate" et "Reign Of Darkness". Et pourtant, la chanson éponyme "Holy War" est sans doute l'un des meilleurs morceaux jamais composé par les Australiens. On sent toute la rage de Thy Art Is Murder tout au long de ce véritable hymme. Les couplets aux riffs puissants ouvrent sur un refrain où CJ McMahon se lâche et ravage tout sur son passage, hurlant des paroles ô combien contestataires.
Les paroles, justement. Elles se veulent virulentes, envers ce monde en guerre constante où la religion ("Die For Christ, Die For Allah, Die For Jerusalem, Die For Torah") fait perdre la tête à certains êtres humains, où la mauvaise interprétation par certaines personnes (dans un contexte très contemporains...) amène à ce que ces différences d'opinions nous déchire et entraine notre perte à tous ("We Will All Die For Nothing"). Et c'est une constante de cet album, où la formation s'est penché sur des paroles très dures envers l'humanité, comme par exemple "Absolute Genocide" qui à pour sujet la détérioration de la Nature par l'action des humains.
Holy War est sans conteste l'album le plus abouti et le plus réussi de Thy Art Is Murder. Si Hate jouissait d'une reconnaissance non contestée et non contestable, son successeur lui fera rapidement de l'ombre tant l'ensemble de ces compositions se révèlent être un cran au dessus de tout ce qui se fait actuellement. Les Australiens ont alors sorti, sans aucun doute la dessus, le meilleur album deathcore de 2015.
Tracklist :
1. Asbolute Genocide
2. Light Bearer
3. Holy War
4. Coffin Dragger
5. Fur And Claw
6. Deliver Us To Evil
7. Emptiness
8. Violent Reckoning
9. Child Of Sorrow
10. Naked And Cold
11. Vengeance (bonus track)