Pitbulls in the Nursery (+ WILD + Architect of Seth) à  Caen (30.01.2016)

Une fois n’est pas coutume, c’est la province qui a été régalée en cette fin de janvier avec une affiche très alléchante. Du death metal en Normandie, ce n’est pas commun, si bien que le public caennais s’est déplacé en masse pour cette soirée au Portobello. La salle (ayant ouvert très récemment) affiche complet ce samedi soir, ce qui n’est guère étonnant vu le plateau de qualité proposé. Cette date marque la première représentation d’Architect of Seth depuis 2008, et la première depuis la sortie de The Persistance of Scars, son premier album. La suite n’en est pas moins alléchante puisque W.I.L.D a fait fort en prévoyant de jouer l'EP sorti pour ses dix ans de carrière, EP qui nous avait d’ailleurs marqué au sein de la rédaction. Enfin, Pitbulls in the Nursery est venu se produire afin de promouvoir son nouvel album, Equanimity, devant un public caennais aux anges.

Architect of Seth

Dès l’entrée dans la salle du Portobello, on remarque que les caennais d’Architect of Seth ont mis les petits plats dans les grands. Deux ankhs inversées trônent de part et d’autre de la scène, pour immédiatement nous rappeler l’univers égyptien qui plane au-dessus des compositions du duo. De plus, des projections accompagneront le set du groupe, en diffusant tantôt l’artwork de l’album, tantôt des images en noir et blanc qui renforcent l’immersion dans le death technique d’AoS.

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L’introduction de "LFDY" résonne dans la salle et le duo se lance dans un titre d’ouverture qui frappe fort d’entrée. Le son est bon, le growl de Pyromancer nous rappelle les grandes références du genre, quelque part entre Patrick Mameli (Pestilence) et Chuck Schuldiner (Death). Les plans d'une grande technicité ne prennent pas le pas sur la musicalité et sont joués par le duo qui ne semble pas souffrir de la difficulté.

Malheureusement, après un départ sur les chapeaux de roue, un problème technique vient frapper le combo qui doit interrompre provisoirement son set(h). Une fois le souci réglé (malgré un matériel récalcitrant sur quelques titres), les choses repartent de plus belle et les meilleurs extraits de The Persistence of Scars sont interprétés. Le public en profite d’ailleurs pour lancer des pogos et des moshpits, ce qui amuse YK (guitare), sourire aux lèvres.

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Cette première date est l’occasion d’écouter en avant-première deux nouveaux titres. « Mes Mains qui se Perdent » aux accents doom est particulièrement lent et malsain, rappelant par instants le Colored Sands de Gorguts. « Fortress of Injuries » est plus proche des compositions du premier opus, mais donne clairement envie d’en entendre d’avantage.

Le final, constitué d’ « Engender of Confusion » et « Teacher of Nocturna », voit le public caennais faire un accueil monstrueux au groupe, et il est certain que c’est la première fois que des pogos et des moshs se forment dans cette petite salle du Portobello.

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C’est un set solide qu’Architect of Seth a délivré, malgré quelques soucis techniques récurrents. On a hâte de voir la formation sur de nouvelles dates et d’en entendre d’avantage.

Setlist Architect of Seth

LFDY
Transhumance Astrale
Tears Empty of Sadness
Mes Mains qui se perdent
Fortress of Injuries
Engender of Confusion
Teacher of Nocturna

W.I.L.D

W.I.L.D est venu fêter son anniversaire à Caen. En effet, à l’occasion de leur dix ans d’existence, le combo  nordiste a publié l’année dernière Happiness is not Allowed, un EP en téléchargement gratuit, au sein duquel certaines figures emblématiques du metal français sont venus participer. W.I.L.D a décidé d’interpréter l’intégralité de cet EP au cours de ce concert au Portobello (bien entendu, sans les invités de prestige présents en studio).

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L’idée est excellente tant les six compositions sont efficaces et taillées pour la scène. Dès « Inside », le public peut en juger. Contrairement à Architect of Seth plus tôt, W.I.L.D joue avec des lumières fixes toutes allumées, ce qui donne immédiatement un côté chaleureux, proche d’une salle de répétition. Jérôme (chant) est particulièrement en voix et balance un chant à mi-chemin entre le thrash et le death. De leur côté, les deux guitaristes Fred et Mathieu proposent des riffs qui groovent, quelque part entre les premiers Machine Head et Pantera. D’ailleurs, W.I.L.D propose un répit dans l’interprétation de son EP et se lance dans l’interprétation de « Mouth for War » de Pantera, fort bien interprétée.

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D’autre part, il est amusant de constater la bienveillance du vocaliste envers un spectateur particulièrement éméché qui ne cesse de renverser les retours et de s’écrouler sur la scène. Plutôt que de s’énerver, Jérôme enchaîne les titres et W.I.L.D préfère faire parler la poudre. Le public est d’ailleurs une fois de plus totalement réceptif et aura montré une belle énergie tout au long de la soirée. C’est d’ailleurs un très bon accueil qui est fait au titre « Paranoid Schizophrenia » lorsque le leader annonce que sur la version studio, c’est Julien Truchan de Benighted qui partage le micro avec lui.

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Avec un set d’environ trois quart d’heure, W.I.L.D a pu transformer sur scène la réussite d’ Happiness is not Allowed, proposant un concert à la fois festif et carré, bien aidé par un public largement à la hauteur.

Setlist W.I.L.D

Inside
Oi Type X
Buried Memory
Eternal Cycle
Erynies
Mouth for War (Pantera cover)
Paranoid Schizophrenia

Pitbulls in the Nursery

La soirée ayant lieu en province, il n’y a pas de couvre-feu imposé comme pour certaines salles parisiennes. C’est donc à 23h30 que Pitbulls in the Nursery monte sur les planches du Portobello, devant un public qui commence à fatiguer légèrement après s’être autant dépensé au cours des deux parties précédentes.

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C’est le long titre « Crawling », issu d’Equanimity le nouvel opus des Franciliens qui ouvre ce concert. Le public peut ainsi découvrir en live les nouvelles sonorités plus éthérées et progressives que le quintet distille dans son death metal. Si votre serviteur n’est pas friand de cette évolution musicale, il faut bien avouer que Pitbulls in the Nursery cherche à proposer quelque chose de neuf et ne reste pas sur ses acquis.

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Le son excellent permet d’apprécier comme il se doit le tandem basse/batterie qui groove de façon impressionnante. D’ailleurs, Francesco Ugarte, le bassiste, tire clairement son épingle du jeu et propose des plans de basse en slapping très intéressants. Malheureusement, les titres proposent des cassures rythmiques subites qui surprennent le public, qui ne sait plus s’il doit headbanguer férocement ou écouter religieusement.

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On regrette également que Tersim, le vocaliste, ne soit pas plus communicatif. Ce dernier, caché sous sa capuche, est totalement concentré, que ce soit lors des passages les plus brutaux comme les plus éthérés mais il faudra attendre la fin du set pour le voir aller à la rencontre du public.
Techniquement irréprochables, Pitbulls in the Nursery a peut-être subit la fatigue croissante du public, mais reçoit malgré tout un très bon accueil entre les titres. Au bout d’une heure, les Franciliens saluent et quittent la scène devant un public ravi de la soirée. D’ailleurs, les trois groupes ont certainement dû apprécier l’expérience puisqu’ils partageront à nouveau l’affiche le 2 avril prochain à Douai. Bravo au Portobello qui a pris le risque d’une telle programmation. Le public et les artistes ont su se sont montrer à la hauteur de l’événement.

Setlist Pitbulls in the Nursery

Crawling
Rule the Plight
Calibrated
Reality
Insiders
The Oath
Lunatic Factory
Your Dream’s not mine

Photographies : © Arnaud Dionisio/Ananta 2016
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe



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