HateFest à  l’Alhambra (04.12.2011)

HateFest – Alhambra – Paris le 4 Décembre 2011

Kataklysm, Triptykon, Marduk, Milking The Goatmachine, Azarath et LostDreams 

 

Une très belle affiche éclectique avec du Black, du Death, du Doom et du Grind nous accueille en ce début de mois de Décembre … après tout, dans Hatefest il y a le mot festival, et comme tout bon festival il y a le mélange des genres afin de créer une bonne « Atmosphère » chère au Xème arrondissement de Paris.

« Atmosphère… Atmosphère… Est-ce que j'ai une gueule d'atmosphère ? » Comme disait Arletty dans l’Hôtel du Nord, sur le Canal Saint Martin… sur le quai Jemmapes juste en face de la salle…

Pour moi ce soir c’était une première que de pénétrer (un dépucelage quoi !) dans ce théâtre. Belle salle en pente descendante vers la scène, ce qui donne une bonne vue pour tous les spectateurs. Le seul point faible c’est le bar « buvette » improvisé trop petit et peu chaleureux tandis que la salle fumeur et le marchandising se trouvent à l’étage où ils devraient plutôt y installer un grand bar avec un grand choix de bière, de serveuses Topless, lumière tamisée, mais cela n’engage que moi…

 

LOSTDREAMS (AUTRICHE)


Comme prévu, LostDreams monte sur scène à 16H30 dans une salle peu remplie pour le moment. Les autrichiens font dans un Deathcore des plus banals. Ils ont pourtant de bonnes mélodies comme sur « Wage of Disgrace » qui laisse le guitariste nous envoyer d’excellents solos. Mais l’alchimie ne prend pas. Ce qui est amusant c’est de voir le chanteur Stefan Traunigau et ses growls puissants être très rapidement essoufflé tout en remontant entre chaque titre son pantalon bien trop large pour lui.
 

Ils finissent par « Death Machine » et « Loco Motive » qui prouvent tout de même que leur guitariste Andreas Maierhofer maitrise pleinement son instrument. Pour l’originalité des morceaux on repassera.

 


 

AZARATH (POLOGNE)


De nombreuses personnes étaient venues pour Azarath et cela s’entend dans la salle. Le son est fort et un peu brouillon au départ, mais qu’en déplaise aux puristes, l’ambiance monte d’un cran avec le Black Death Metal des polonais. Ils jouent bien sûr de nombreux titres de leur dernier album sorti cette année, Blasphemers' Maledictions avec « Arising The Black Flame », « Supreme Reign of Tiamat » ainsi que « The Abjection » et « Harvester of Flames ».

Les musiciens ont enfilé cartouchières, bracelets à clous, chaines autour du cou, pantalons de cuir à lanières ainsi que pendentifs antichrétiens comme un Christ retourné ainsi qu’une croix renversée sur les flans de Necrosodom au centre de la scène.

 


Accroché à sa guitare, il crache ses paroles avec forces et motivations, les yeux révulsés par tant de haine à vivre dans un pays si catholique. Ils échangent peu entre les morceaux et restent concentrés sur le temps qui leur est alloué. On apprécie le travail d’Inferno (Behemoth) derrière les futs qui rythme la cadence infernale soutenue par le groupe car leur set est vraiment trop court (30 minutes).

C’est clair que les polonais ont marqué les esprits avec leur Metal blasphématoire et brutal.
Ça blaste, c’est violent et d’une rapidité extrême mais les titres n’omettent jamais de nous mettre une touche de mélodie caractérisant le style du groupe.
 

On ne remerciera jamais assez Jean-Paul II d’avoir été élu Pape en représentant son pays comme un pays catholique faisant face au bloc de l’Est, et saupoudré son pays de paroles saintes afin de voir émerger plus tard, en réaction au représentant du Christ sur Terre, des groupes comme Behemoth, Vader ou Azaroth.

L’effet de la bière sur la vue ou marketing décalé…? Pendant l’entracte en me dirigeant vers le stand de marchandising je découvre un masque de chèvres…

 

MILIKING THE GOATMACHINE (ALLEMAGNE)


Les allemands débarquent sur scène comme des dingues avec la musique de Rocky en fond sonore (ou les Grosses Têtes pour les auditeurs de RTL) en tapant sur des pots de lait, avec un Grindcore/deathcore surpuissant élevé au lait de chèvres. Car Milking The Goatmachine portent des masques de chèvres sur scène. Le batteur/chanteur porte lui aussi un masque mais plus approprié car tout en tapant comme un furibond sur sa batterie, il doit aussi crier comme un dingue dans son micro.
 

Indéniablement ils savent mettre de l’ambiance, ça part dans tous les sens. Les musiciens changent de place toutes les 20 secondes et même le guitariste Goatfreed Udder qui a une surcharge pondérale conséquente portant un short de Basket XXXXL ne se laisse pas abattre et saute sur les planches de l’Alhambra au risque de terminer au sous-sol.

 

Ils n’ont vraiment pas peur du ridicule, ni du loup qui fera une courte apparition pour essayer de dévorer une petite biquette. Avec eux ça commence sérieusement à bouger beaucoup plus dans le pit, les titres sont courts, parfois même très courts n’excédant pas la minute. Ils bougent la tête comme des fous, headbanguent dans tous les sens sans arrêt. On aura passé un bon moment bien décalé, assez jouissif avec un groupe qui ne se prend pas trop au sérieux mais qui sait envoyer son Brutal Grind/Death bien lourd en finissant sous un nuage de confettis.

 

Lionel / Born 666

 

MARDUK (SUEDE)

C'est donc dans une salle surchauffée et surexcitée que Miss Pologne débarque, bien préparée (...70 cl de pure) pour ce concert de Marduk, un mythe, l'un des meilleurs groupes de Black sur le marché.

Sans surprise, les Suédois apparaissent sur scène comme à leur habitude, en faisant la gueule, mais le public est coopératif et chaud, et ne ratera aucune occasion de scander les morceaux en rythme ou de faire un petit slam ou un petit pogo au centre de la salle.

Marduk nous préchauffe d'abord avec « On darkened wings », comme pour célébrer leurs débuts...

 

Le son est vraiment excellent et met en valeur les riffs possédés de ce titre. La voix de Mortuus se réaffirme comme étant l'une des meilleures du genre, et celui-ci n'hésite pas à crier dans la direction du public entre les morceaux, pour récolter plus d'énergie encore. Il manie sa voix comme un instrument, et la qualité du set s'en ressent.

Quant à Morgan Hakannsson, il fusionne comme d'habitude avec sa guitare qu'il quitte rarement des yeux... Toujours très pro et à fond, il délivre les riffs frénétiques de « On darkened wings » à la perfection.

 

De l'énergie, ils nous en redonnent aussi avec des titres comme le « The Black Tormentor of Satan » et « No one, nowhere, nothing » sur lequel ça bouge pas mal. Je suis nettement moins surprise d'entendre « Materialized in Stone » et « Azrael » qui sont devenus incontournables et que l'on se reffarcit à chacune de leurs prestations.

Mais cette fois-ci, la bande à Morgan Hakansson a pensé aux fans et a intégré dans leur gig de nouveaux titres, comme le sublime extrait de leur dernier Ep, Iron Dawn, intitulé « Prochorovka Blood and Sunflowers ». Intégrée à leur prestation, cette chanson lente et mélodieuse donne une profondeur sans précédent à leur show. Pourtant, elle sonne le glas de la guerre, ou plutôt de ce qu'il en reste: acier, douilles, poussière. Tout simplement magnifique.

 

Le tranquille morceau « Womb of Perishableness » est visiblement bien connu du public puisqu'il n'hésite pas à le rythmer en hurlant en direction de la scène. Ce titre pulse littéralement dans la salle Alhambra, dont l'acoustique est exceptionnelle.

 

Entre lourdeur-intensité et déflagration-rapidité, Marduk a toujours suivi son propre sentier et compose la musique selon ses humeurs.

Il va sans dire qu'après avoir changé de label en faveur de Century Media, Marduk nous prépare une nouvelle pépite pour 2012...et ça risque de faire mal, très mal.

 

TRIPTYKON (SUISSE)


Le moment de douceur dans ce monde de brutes, c'est Triptykon. Enfin... si l'on peut s'exprimer ainsi. Pendant plus d'une demie-heure, Triptykon nous plonge dans une autre ambiance, celle d'un Doom bien lourd, aux sonorités Thrash. Visiblement, de nombreux fans sont venus assister au concert, mais ils déchanteront bien vite...

 

Le son et le début du set sont vraiment impeccables, avec le très intense « Procreation of the Wicked », qui attire mon attention et fait chavirer pas mal de chevelures dans le public. Mais très vite, le set devient assez répétitif et lassant. Cela tient à la présence assez statique de Thomas Gabriel Fischer, leader mythique de Celtic Frost vêtu d'un bonnet et avec du maquillage dégoulinant, et qui ne bouge pas... et que la bonne volonté des musiciens (le gratteux V. Santura (ex- Dark Fortress), Norman Lonhard aux percusisons et la belle Vanja Slajh à la basse) ne suffit pas à rattraper.

 

Aussi, la monotonie tient au choix de la setlist. En effet, très vite, à force d'enchaîner des titres avec le même rythme, comme « Goetia » ou « The prolonging », on fatigue un peu et on économise ses forces pour Kataklysm.

Au milieu de cette messe, même des titres qui déboîtent comme « Circle of the Tyrants » n'arrivent pas à faire décoller le set.

Ceci dit, la musique de Triptykon est intense et se complaît à merveille dans cette salle sublime. Le public reste fidèle au poste et admire cette légende vivante aux commandes.

 

KATAKLYSM (CANADA)


Les orgas de la soirée, Garmonbozia, nous servent enfin sur un plateau d'argent les Canadiens de Kataklysm, tant attendus ce soir !

Bien reposé, le public devient soudainement fou et très réactif dès l'apparition de la bande sur scène ! C'est à un véritable show que l'on assiste ce soir, tant la communication va être intense entre le groupe et le public tout au long de leur prestation. Il faut dire que Kataklysm envoie du lourd et du rapide d'entrée de jeu avec « Let them Burn » et « Manipulator of souls » sur lesquels il est impossible de ne pas se défouler.

 

D'ailleurs, les slammeurs se multiplient dans une ambiance bon enfant, cela faisait longtemps que l'on avait pas vu ça. Les gens montent sur scène et headbanguent bras dessus bras dessous avec le chanteur, Maurizio Iacono, qui officie aussi de manière plus martiale dans le groupe ExDeo. Là, la langue française aidant, le vocaliste se permet de se foutre gentiment de nous et de se faire pardonner en nous refilant des bières.

Du coup il nous traîte d'alcooliques et boit sa bouteille d'eau...

 

En tout cas entre chaque morceau on se marre avant de se replonger dans les riffs hyper entraînants, les accélérations tant appréciées, comme sur « The Ambassador of Pain ». Pas un seul moment de lassitude, c'est ça la recette de Kataklysm.

 

Ils sont contents d'être là et ça se voit parce qu'un tel feeling c'est rare ! Ca headbangue dans tous les coins, on ne veut pas en perdre une miette. Les moments forts du concert sont sur le sublime titre « Numb & Intoxicated », « Push the Venom », et on s'en met plein la tête jusqu'à la fin. Il reste encore de l'énergie pour pogoter sur « Soulless God » et l'on voudrait que ça continue.

 

Le son est puissant, et les guitares bien mises en valeur. Le public applaudit chaleureusement sur la fin du morceau et laisse son groupe préféré repartir tranquillement, à mon avis très satisfait de ce public parisien.

Quant à moi qui ai découvert ce groupe sur scène et qui l'ai vraiment apprécié, je dirai  simplement... « I'll be back ».   🙂
 

Katarz



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