Si certains sont attristés par l’accalmie de Magnus Karlsson se concentrant sur son groupe solo FreeFall et Primal Fear, soyez rassurés, un autre à pris sa place. En effet, Erik Martensson, à l’instar de son compatriote, est multi-instrumentiste, compositeur, et multiplie les groupes et divers projets depuis plusieurs années maintenant, même si leur registre musical reste un chouia différent (heavy/power contre hard rock mélodique). L’homme à la tête de Eclipse frappe à nouveau, après avoir monté Ammunition avec le chanteur Age Sten Nilsen (ex-Wig Wam), c’est aujourd’hui avec un vocaliste Danois qu’il s’est acoquiné, et pas des moindres, puisqu’il s’agit de Ronnie Atkins, célèbre pour être le frontman, depuis plus de 30 ans, de Pretty Maids. Nordic Union a donc, sur le papier, tout pour faire rêver.
Seulement un petit problème subsiste. Si le tout sent le professionnalisme à plein nez, autant du côté de la production répondant aux critères actuels, que du côté de la prestation nickel chrome, du côté de l’inspiration et de la cohésion des deux artistes, on repassera. L’impression d’écouter un Eclipse avec Ronnie Atkins au chant est un peu dérangeante. Car dès les premières secondes de « The War Has Begun », on ressent très fortement la patte du Suédois. Ce qui n’est pas forcément un mal en soit s’en avère au final un, tant on aurait une vraie communion entre les trois (sur cet opus la batterie s’est retrouvée confiée à Magnus Ulfstedt, ancien frère d’armes d’Erik dans Eclipse) protagonistes.
Les morceaux s’enchainent donc, souvent sur le même schéma d’ailleurs. Riff pêchu mais jamais trop agressif, claviers présents, soit en ambiance, soit drivant la mélodie, vocaux chaleureux et refrains flirtant avec la pop. La recette n’est pas mauvaise, mais un peu limite. Car si sur des morceaux comme « The War Has Begun » le tout passe relativement bien, avec un côté légèrement plus heavy qu’à l’accoutumée, des titres comme « Hypocrisy » ou « Wide Awake » se voient avec des refrains interchangeables … Dommage, d’autant plus qu’ils sont placés l’un juste-derrière l’autre dans la tracklist!
Si pris un à un, presque tous les morceaux valent le détour de part leur efficacité mise très en avant, le tout mis ensemble révèle quelques faiblesses. « When Death Is Calling » possède un côté plus mélancolique rafraichissant, les riffs Axel Rudi Pell-ien de « Go » sont sympathiques, « Falling » se veut très pop et moderne, tandis que « 21 Guns » possède des chœurs et des riffs entêtants.
Par contre, certains titres sont clairement à éviter « Every Heartbeat » est une ballade bateau à souhait, « True Love Awaits You » est clichée comme pas permis, « The Other Side » possède un côté plus rock qui ne convainc pas, et l’introduction de « Point Of No Return » a déjà été entendu des milliers de fois … Quel en est l’intérêt ? Mis bout à bout, cela commence à faire plusieurs défauts, pour deux musiciens ayant tant d’expériences.
Au final, Nordic Union est un album tout au plus sympathique. Dire qu’il ne marquera pas les mémoires est un doux euphémisme, mais pour les fans des deux comparses, l’opus peut valoir la chandelle en tant que gentille récréation, car, au fond, Nordic Union propose quelques pistes valant le détour, le tout étant très bien emballé.