Halestorm aime la France ! Depuis trois ans, le groupe revient en Europe régulièrement et ne louperait son passage à Paris pour rien au monde. De même, la popularité grandissante du combo le force à choisir des salles plus conséquentes : fini le Trabendo, bonjour le Trianon qui affiche d'ailleurs complet. D'autres dates sont prévues en juin pour les retardataires, dont Strasbourg, le Download festival et leur premier passage au Hellfest. En attendant, c'est dans une salle déjà très bien remplie que Wilson se présente.
Wilson
Déjà présent lors de la tournée précédente, c'est avec bonheur que nous retrouvons un groupe toujours en forme, et prêt à remuer la salle parisienne. Wilson, c'est avant tout des rythmiques typées hard rock, arrangées avec un métal alternatif plus moderne pour un cocktail détonnant et énergique. Les riffs de Black Stone Cherry qui rencontrent l'énergie de Papa Roach en somme. Et le choix de continuer à suivre Halestorm se tient, car l'ambiance va grimper très vite dans le Trianon.
Le groupe peut tout d'abord compter sur son frontman intenable : Chad Nicefield et son style hipster ne tarde pas à convaincre. Aidé par sa voix puissante et une aisance naturelle, Chad tient le public parisien pour ne plus le lâcher avant la fin, headbangue avec lui, saute, court... Ce monsieur mouille la chemise et fait plaisir à voir, bien aidé il est vrai, par les compositions du groupe.
Venu défendre son dernier album ''Right to Rise'' sympathique, le quintet de Detroit rajoute une bonne couche de puissance plus qu’appréciable en live. Résultat, et en choisissant les morceaux les plus accrocheurs et marqués rythmiquement (''Give 'Em Hell'', ''The Flood'' ou l'éponyme ''Right to Rise''), Wilson décolle la foule du parquet du Trianon sans se faire prier.
Les 45 minutes de set passent vite, avec très peu de temps mort au final. Les passages calmes ne durent pas vraiment, et les occasions de malmener le plancher de la salle se multiplient grâce aux riffs bulldozer des deux guitaristes. Belle place est faite à la basse de James Lascu, seul gaucher de la bande, qui ressort plutôt bien dans le mix général.
Conquis par le public parisien, Chad terminera le set porté par la fosse pour le petit slam habituel en fin de concert. Wilson aura donc convaincu une grande partie de la salle avec son hard rock simple d'accès et très agréable en live. Mais place maintenant aux rois de la soirée...
Halestorm
Il est 21h lorsque les lumières se baissent sur une scène ou, hormis le matériel habituel, trône deux claviers au premier plan, inhabituel pour un début de set avec Halestorm, l’énergie étant généralement de mise pour l’entrée des américains. Et c’est d’ailleurs sans Lzzy que le show débute, les trois garçons étant seuls sur scène dans une ambiance intimiste et acoustique, faisant tourner quelques accords et solos de guitare.
On remarque que la setlist change tous les jours sur l'ensemble de la tournée, mais Halestorm nous a tout de même préparé un set un peu particulier. Lzzy arrive donc sans guitare sur scène, ou les accords de ''Bad Girl’s World'' résonnent désormais, joués de manière posée par le reste de la bande. Une grande émotion est réellement palpable sur scène comme dans la salle, malgré les cris et les portables levés dans la fosse, devant la version glaçante de cette balade ralentie pour l'occasion. La lumière s’éteint à nouveau, le temps pour Lzzy d’attraper une guitare…
La machine est lancée ! Les lumières s'allument enfin pour le véritable départ d'un show électrisant ! ''Love Bites (So Do I)'' surprend en ouverture, on attendait le dernier album évidemment mais pas de panique, le dernier opus sera très bien représenté toute la soirée. On retrouve donc un groupe très heureux d'être là (petit détail, tous portent un drapeau français scotché aux sangles des guitares) et proche de son public. Les intermèdes ou Lzzy prend le temps de parler sont toujours aussi nombreux, avec des ''Paris je t'aime'', acclamés par le public. Les gradins étant très en forme également, c'est des médiators par poignées qui s'envolent vers les hauteurs du Trianon, lancés par un Josh Smith très amusé.
Le son est très correct pour un théâtre, salle pas vraiment étudiée pour faire sonner de gros riffs. Les enceintes présentes sous les gradins permettent de profiter du spectacle dans de bonnes conditions à peu près partout dans la fosse, ce n'est pas le cas de toutes les salles ! Côté setlist, une bonne partie d'Into The Wild Life est joué avec neuf titres sur les dix neuf de la soirée. Et ayant personnellement trouvé le dernier opus un peu moins intéressant que les autres, autant dire qu'en live le groupe sait toujours y faire pour convaincre. Le côté heavy ayant été atténué en studio, il réapparaît comme un coup de poing en concert, et ça fait du bien ! Toujours pas de bande sonore d'accompagnement, les morceaux sont interprétés bruts et sonnent tous plus heavy que jamais (mention spéciale à ''Mayhem'', ''Mz Hyde'', et bien évidemment l'éternel ''I Get Off'').
Sur scène il se passe toujours beaucoup de chose avec Halestorm. Entre les pitreries d'Arejay Hale (comment ce mec arrive-t-il à jouer en manches longues toute la soirée avec autant d'énergie?) toujours dans le rythme, les grands sourires de sa sœur toujours irréprochable au chant, les solos de Joe Hottinger avec (quasiment) une guitare différente par morceau et la présence de Josh Smith aussi bien à la basse qu'aux claviers, très peu de choses sont à revoir sur leur prestation... Même l'habituel solo de batterie pénible se transforme en sketch lorsqu'Arejay s'équipe de baguettes XXL, ou reprend quelques secondes de Kiss, Metallica et Papa Roach tout en sautant de son tabouret (cette fois sans tomber, pas comme au Zénith de Paris en première partie d'Alter Bridge...).
La reprise ''I Love You All The Time'' des Eagles of Death Metal enregistrée par Halestorm en hommage aux attentats se devait d'être jouée, et pour le coup à la sauce Lzzy, on passe un beau moment (éclairages bleu blanc rouges pour l'occasion). Le message est simple et elle n'insistera pas trop longtemps : ne pas avoir peur, revenir aux concerts et se battre pour l'avenir...
Les rappels arrivent, mais ces gens là veulent profiter au maximum. Pourquoi sortir de scène et perdre du temps ? Alors on fait comme si, et on enchaîne très vite avec ''Freak Like Me'' et ''Here's to Us'' pour clôturer. Mais on est tellement bien à Paris... Et cette jeune fan qui aimerait chanter une chanson... Le dernier titre sera donc ''I Miss the Misery'' en duo avec cette jeune fille extraite de la fosse qui se débrouille d'ailleurs plutôt bien au micro. Après un long final, il est temps pour Halestorm de quitter la scène après presque deux heures de concert avec distribution de goodies, poignées de mains dans la fosse, des tas de remerciements, et promesse de revenir à Paris. Paris, mais pas que, car nous pourrons les retrouver en juin au Hellfest et à la Laiterie de Strasbourg, pour à nouveau passer un très bon moment sans aucun doute.
Setlist :
Bad Girl's World
Love Bites (So Do I)
Apocalyptic
Scream
I Am the Fire
I Like It Heavy
Rock Show
Sick Individual
It's Not You
Mz. Hyde
Amen
I Love You All the Time (Eagles of Death Metal)
Dear Daughter
Drum Solo
Mayhem
I Get Off
Freak Like Me
Here's to Us
I Miss the Misery
Crédit photos: Draksmoon - Julie Warnier (utilisation interdite sans accord du photographe).