Tesseract (+ The Contortionist) au Divan du Monde (15.02.2016)

Contorsions musicales au Divan du Monde


On savait que Tesseract avait fait un retour gagnant sur le devant de la scène en reprenant Dan Tompkins au poste de chanteur. Cette réussite s'était ensuite confirmée sur Polaris, le dernier album du groupe sorti l'année dernière. Un faisceau d'indices qui laissait présager une très bonne soirée en leur compagnie.

 

The Contortionist


On ne peut qu'approuver le choix de n'avoir mis qu'un seul groupe d'ouverture sur la tournée, laissant à The Contortionist un laps de temps suffisamment long pour être apprécié (ou non) à sa juste valeur. L'intro au chantée au vocoder nous renvoie directement à Cynic et un bagage musical on ne peut plus progressif. On peut déjà apprécier le groupe avec un très bon son et bien équilibré de surcroît, laissant entendre les lignes groovy du bassiste. Bien que pas totalement parfait en chant clair, le vocaliste a une voix qui s'éloigne des clichés du genre, une nuance plutôt sympathique, d'autant plus que le bougre se plonge corps et âme dans sa performance. Son attitude théâtrale sur scène évoque un robot, qui danserait au rythme des riffs tordus du groupe.
 

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Si The Contortionist arrive pleinement à convaincre en jouant son metal progressif mid-tempo et ambiant, c'est un peu moins le cas quand la musique s'accélère. C'est d'ailleurs dans ces moments d'accélération qu'on entend le chanteur growler, et il s'en sort plutôt bien. De fait, c'est la section rythmique batterie/basse qui fait le gros du boulot, avec un exécution parfaite qui soutient à merveille les riffs de guitare façon Meshuggah. (Eh oui, encore eux!) L'utilisation originale du vocoder finit de confirmer que The Contortionist est une formation qui essaye de sortir des chemins mille fois empruntés par ses pairs. Avec cette bonne performance, ils s'affirment comme un groupe à suivre.
 

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Tesseract

 

Les anglais ouvrent leur concert sur "Phoenix", un choix surprenant étant donné la dynamique posée de la chanson, mais qui fonctionne plutôt bien malgré tout. On y entend Dan Tompkins déployer toute l'étendue de son spectre en voix claire, avec une belle voix de tête sur les aigus : ça sonne ! Ce dernier s'empresse de remercier le public pour leur accueil chaleureux et leur soutien car, il le rappelle, le concert est complet ce soir !
 

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Comme toujours avec Tesseract, le son est d’une précision rarement observée, laissant entendre clairement tous les instruments et permettant à la formation de déployer son art dans les meilleures conditions. On regrettera tout de même que les guitares ne soient pas plus tranchantes sur les passages agressifs. Par ailleurs, peut être n'est-ce qu’une impression, mais Dan semble moins impliqué quand il s’agit de chanter les morceaux (excellents au demeurant) d’Altered State, période où il n’était plus dans le groupe. Mais il faut dire que ces parties sont encore plus exigeantes vocalement et les chanter en concert doit relever de la gageure.
 

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En tendant l’oreille, difficile une fois de plus, de ne pas entendre de sérieuses accolades à Meshuggah période Nothing, mais aussi au moins souvent cité Sol Niger Within de Fredrik Thordendal, qui a pourtant eu lui aussi un gros impact sur la scène. Tesseract arrive cependant à se démarquer de ses pairs avec des passages planants qui s’appuient sur un tempo lent et des guitares devenues éthérées grâce aux nombreux effets employés. Il faut aussi reconnaître que le groupe a réussi à encore plus imposer son style avec Polaris, ce qu’on entend très bien sur le diptyque « Dystopia » / « Hexes » ou « Survival ».
 

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Sur les rares moments où le growl se fait entendre, c’est le bassiste Amos Williams qui s’en charge, avec un certain brio il faut dire, mais il est surprenant  que Dan ne s’en charge pas, d’autant qu’il s’était montré plus qu’apte à le faire il y a encore quelques mois. Sans doute faut-il y voir une volonté de préserver sa voix. Le set se termine déjà avec les tubes des premières sorties, terminant de convaincre tous que Tesseract est aujourd’hui dans une forme olympique. Piochant généreusement dans l’ensemble de sa discographie, ils parviennent à garder une cohérence musicale certaine et au passage, à faire voyager l’auditeur. Une vraie réussite.

Setlist :

Phoenix
Concealing Fate, Part 2: Deception
Concealing Fate, Part 3: The Impossible
Of Matter - Proxy
Of Matter - Retrospect
Dystopia
Hexes
Of Mind - Exile
Survival
April
Of Mind - Nocturne
Concealing Fate, Part 1: Acceptance

Compte rendu par Tfaaon (Facebook)

Photos : © 2016 Marjorie Coulin / marjoriecoulin.com
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.

 



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