Royal Hunt ressort les vieux pots
Malgré leur succès dans les années 90, les danois étaient peu à peu tombés dans l’oubli. Cette fois, le groupe a décidé de taper du poing sur la table en reprenant DC Cooper, le chanteur de la grande époque. De cette réunion nait Show Me How To Live, sorti chez Frontiers Records. Un album qui n’innove en rien le style pratiqué, mais qui se montre redoutablement accrocheur.
La hache de guerre semble enterrée pour André Andersen et DC Cooper. Les deux musiciens, qui s’étaient quittés en très mauvais termes en 1998, retournent aux affaires pour servir aux fans de Royal Hunt un nouvel album qui se montre bien convaincant. Show Me How To Live ne paye pas de mine, avec sa pochette chevaleresque on ne peut plus banale. Pourtant, cet album se révèle diablement efficace.
Le fan ne peut que jubiler en retrouvant cette voix à la fois puissante est fragile de l’américain DC Cooper, aussi chez Silent Force. Treize ans après son départ, le chanteur n’a pas perdu de sa superbe, et se montre pertinent dans chacune de ses interprétations. Mêlant technique et émotions crédibles, il fait affirmer que c’est bien lui la voix de Royal Hunt. Des screams puissants de "One More Day" aux lignes nuancées de "Show Me How To Live", l’auditeur est sans cesse transporté.
Mais un chanteur, aussi talentueux soit-il, n’est rien sans mélodies inspirées. Seul à la composition, le clavier russe André Andersen a du se creuser la tête pour trouver des mélodies marquantes. Et le pari est réussi. Chaque mélodie s’imprime dans l’esprit et se laisse fredonner dès les premières écoutes. Le single "Hard Rain’s Coming", porté par une mélodie immédiatement mémorisable, a tout pour se hisser au rang des classiques du groupe.
Les autres titres ne sont pas en reste. L’album a été pensé pour que ses sept titres forment un ensemble cohérent sans être répétitif. On retrouve donc le morceau fleuve "Show Me How To Live" et son long passage ambiant qui en transportera plus d’un, qui suit un "Half Past Loneliness" et sa guitare typiquement FM, un aspect musical que le groupe n’a pas oublié. On retrouve également des titres plus rentre-dedans comme "Another Man Down" ou "Angel’s Gone".
Au fil des 44 minutes de cet album efficace, on retrouve les fameux éléments typiques qui ont fait le succès de Royal Hunt. D’un côté, ce son de clavier symphonique cher à André Andersen. Rien n’a changé de ce côté, les samples qui constituent le son du groupe sont les mêmes. On retrouve également ces fameux chœurs qui viennent habiller les lignes vocales de DC Cooper.
Le son de cet album n’est jamais agressif. Royal Hunt a toujours mis en avant des aspects grandiloquents. Pour preuve, la guitare suit cette optique. Jonas Larsen donne de l’épaisseur aux parties rythmiques et dévoile un son cristallin de toute beauté lors de ses solos qui font toujours primer la mélodie. Côté section rythmique, le batteur Allan Sorensen et le bassiste Andreas Passmark, très carrés, ne s’écartent jamais de leur place et soutiennent l’armature des titres sans jamais sourciller.
Quatorze ans après le mythique Paradox, Royal Hunt n’a pas évolué. Malgré cela, le groupe a réussi le pari difficile de pondre une œuvre digne de sa glorieuse période, sans commettre d’impair et sans prétendre réinventer le genre. Un album qui comblera les fans.