Lonely Kamel – Dust Devil

Lonely Kamel
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Dust Devil

 (Napalm Records, novembre 2011)

   Dans la série des belles sorties de cette année 2011 dont on est curieusement sortis indemnes, La Grosse Radio vous propose aujourd'hui de faire un détour par la Norvège (eh oui encore !), mais cette fois-ci c'est pour sortir du Black Metal froid et haineux au profit d'un Stoner bien calé dans son fauteuil à bascule, aux tons chauds et orangés et tellement plus doux pour nos oreilles.

  Il s'agit du dernier Lonely Kamel intitulé Dust Devil. Le combo a déjà deux albums à son actif et pose encore une fois, sans surprise en ce qui les concerne, les bases d'un Stoner à la sauce seventies bien rodé, aux accents Blues. Entre Monster Magnet et Spiritual Beggars, l'album saura ravir les amateurs du genre... et aussi les autres.

  En effet on entre dans cet album avec plaisir. Accueillis merveilleusement par un riff du genre hyper entraînant et groovy sur le titre introductif « Grim Reefer », on a tout de suite envie d'en écouter plus...

   Ce qui est saisissant dès les premières notes, c'est cette capacité que peut avoir une production de top niveau à nous faire faire un voyage psychédélique de presque 40 ans en arrière en quelques notes. Ce son rétro légèrement étouffé aux guitares saturées tape directement dans les seventies. La voix chaleureuse de Tomas Brenna n'est que la moelleuse moquette à franges du décor.

 

     La réelle claque tient donc non à l'originalité du style musical proposé, cela va sans dire. C'est dans les arrangements et l'efficacité des riffs les plus simples que vous trouverez votre bonheur.

    L'album dégage quelque chose de très particulier : une musicalité très douce mais sûre d'elle.

  Chaque titre regorge de riffs entraînants tant à la guitare qu'à la basse. En effet, des passages entiers sont voués à cette dernière, instrument si puissant et suave à la fois, si indispensable à Lonely Kamel en ce qu'il donne à sa musique cette couleur si riche et suave. Les solis de guitares s'enroulent délicatement autour de cette basse endurante. Tout en puissance, tout en élégance. « Seventh Son » en prend presque des allures de Black Sabbath, un des titres les plus sombres de l'album.

   Aussi, sur « Rotten Seed », la basse est utilisée de manière complètement différente, pour se permettre un solo sur fond d'échos et de saturations de guitares ! On inverse les rôles ? Et c'est un régal.

   La voix, quant à elle est relayée au second plan mais elle colore les morceaux par son charme, et les efforts incessants de Tomas pour sonner comme Jimi Hendrix vous laisseront peut être perplexes. Mais ces efforts finissent parfois par payer, comme sur le superbe titre « The Prophet », où  la voix apporte une émotion intense. Il se laisse enfin aller à des émotions, plutôt que de scander les paroles sans trop prendre de risques.

   Les variations de rythme sont un élément clé de cette musique si entraînante. L'album vous tient tout de même en haleine pendant 10 morceaux grâce à des variations de rythmes qui font que l'on ne s'ennuie presque jamais. On surfe même parfois sur la vague psychédélique. A chaque morceau, les guitares rythmiques nous servent des riffs les plus simples mais qui sortent vraiment du lot. Le riff d'introduction de « The Prophet » va vous tuer ! A chaque fois c'est « catchy », groovy et on en redemande.

   Les solis de guitare viennent peaufiner le travail et donnent souvent le coup de grâce comme sur « Evil Man » par exemple. Et le plus beau solo ? Essayez le final de « Ragnarökr » qui vous fera gémir dans vos chaumières. 

   Simplicité des riffs mais complexité des arrangements, telle est la réussite de cet album. Que de couches se superposent pendant que vous planez total ! Lorsque ce ne sont pas les guitares ou la basse, des jeux de saturation ou d'échos, c'est la batterie qui prend les devants. Richesse d'utilisation des cuivres, dynamiques variées... la batterie est exploitée à fond, mais toujours avec rigueur et élégance. Par exemple sur « Rotten Seed », elle est tout simplement hallucinante.

   En somme, cet opus est indispensable à tous ceux qui ont envie d'un peu de chaleur au beau milieu de cet hiver et les fans du genre ne seront vraiment pas déçus. On attend maintenant du combo un peu plus de prises de risque et de surprise pour leur prochain album, mais celui-ci est déjà une très belle démonstration de leur savoir-faire. 

 

 

Katarz

Playlist :

1.   Grim Reefer 
2.   Evil Man 
3.   Blues for the Dead 
4.   Rotten Seed 
5.   Seventh Son
6.   The Prophet 
7.   Ragnarökr 
8.   Roadtrip with Lucifer 
9.   Hard to Please 
10. Whorehouse Groove
 

NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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