2016 est l'année du changement pour Asking Alexandria. Après le départ de leur chanteur Danny Worsnop l'an passé, les Anglais empruntent, avec The Black, un chemin musical légèrement différent.
Adieu la voix rauque et rock n' roll de Danny sur ce nouvel album, et c'est sûrement une des choses qui manquera peut-être aux fans. Un peu de nostalgie vocale, certes, mais l'âme d'Asking Alexandria est belle et bien toujours présente. A part un ou deux morceaux un peu en dessous du reste, c'est du tout bon qui arrive avec The Black.
La nouvelle réalisation des british démarre très fort avec «Let it Sleep» ainsi que «The Black» et leurs riffs metalcore. Musicalement on se rapproche d'un mix entre le dernier album de Black Veil Brides et Bring Me The Horizon, que ce soit dans les riffs, les parties électroniques ou le chant. Ceci a le mérite d'être intéressant et plutôt accrocheur. «I Won't Give In» et «Here I Am» font office de chansons un peu plus calmes, bien réparties dans l'album, elles sont franchement agréables à l'écoute avec des refrains un peu plus secs et hargneux. En revanche, «Gone» est la petite douceur du disque. Une balade au piano, qui permet à Denis Shaforostov, le nouveau vocaliste principal du groupe, de s'exprimer pleinement. Quoi de plus plaisant pour un jeune fan, de devenir le chanteur d'un de ses groupes favoris, après avoir posté quelques reprises sur YouTube ?
Maintenant, on va s'arrêter un peu sur «Just a Slave to Rock n' Roll» , le réel bijou de The Black. Ce titre est presque préparé et annoncé grâce à celui qui le précède. Les riffs plutôt rock n' roll de «The Lost Souls», sont une belle mise en bouche pour ce qui va suivre puisque «Just a Slave to Rock n' Roll» attaque directement avec un gros riff de guitare très hard rock. Ces riffs bien tranchants sont soutenus par des leads de guitares comme on peut en retrouver dans les classiques du hard. Le refrain presque pop rock vient créer un décalage avec la puissance du morceau, puis c'est le retour des grosses sonorités hard rock, mais en plus violent. Le morceau se termine sur un breakdown venu d'ailleurs, que l'on peut qualifier de marque de fabrique chez Asking Alexandria.
En revanche, «Send Me Home», qui arrive juste après est une sorte de titre bon marché, à base de «woh oh oh» en chœurs, avec une instru à la pop rock radio, style boys band américains. Sûrement le point faible de cet album.
Une chanson qui devrait intéresser les adorateurs d'Asking Alexandria, «Sometimes it Ends», qui commence et se termine par des bouts d'interviews que Ben Bruce à donné pour Metal Hammer (ndlr : Asking Alexandria: Life After Danny | Metal Hammer). On l'entend parler de l'écriture des paroles de ce nouvel opus, car il les aurait toutes réécrites avec Denis après le départ de Danny. Il parle aussi de ses relations avec Danny, de ce qu'il ressent par rapport a son départ et comment il est allé de l'avant avec le groupe.
Musicalement, les gros points forts de cet album sont les deux premières chansons, qui posent les bases d'entrée de jeu. Puis «Just a Slave to Rock n' Roll» qui se trouve exactement au milieu du disque, qui est une très belle pièce de celui-ci. Mais aussi «We'll Be Ok» et «Undivided» qui sont toutes deux des perles de metalcore. «Send Me Home» et «Here I Am», aussi agréables à écouter soient-elles, sont tout de mêmes faiblardes par rapport au reste. Sans oublier la toute dernière piste, «Circled By The Wolves» et ses riffs puissant, à la limite du hard rock.
Asking Alexandria, avec The Black, propose la suite logique de From Death To Destiny sorti en 2013. Il est musicalement, assez similaire et on y retrouve toujours les chœurs de Ben Bruce (guitare et chœurs) et Cameron Liddell (guitare rythmique et chœurs). Ces deux derniers savent comment écrire des riffs qui ne laissent pas indifférents, en composant des chansons qui donnent envie d'être écoutées encore et encore tant elles restent en tête. Niveau rythmique basse / batterie, c'est propre mais pas forcément intéressant à analyser. On pourra juste remarquer que la batterie est bizarrement assez faible est en retrait. Ce qui enlève peut-être un peu de lourdeur à certains morceaux, qui pourraient être vraiment très puissants avec une batterie plus en avant.
Pour ce qui est du chant, le timbre crunchy et rock n' roll de Danny est clairement un manque pour certains passages. Le scream de Denis est assez aigu, c'est un peu spécial mais ça colle parfaitement à la musique proposée par le groupe. Ce sont juste les parties de chant clair qui manquent un peu de peps.
The Black est un nouveau départ pour Asking Alexandria. Le nouveau chanteur a l'air plutôt bien intégré. Musicalement on s'éloigne petit à petit du côté electronicore mélangé au metal pour se rapprocher d'un metalcore plus classique. Le groupe évolue, certains seront peut-être un peu déboussolés par l'absence de Danny pendant quelques minutes, mais ce manque disparaîtra assez rapidement.
Nouveau départ oui, mais départ réussi.
Note réelle 7,5.