In Dutch : l’album de haute volée aux Pays-Bas
Après une tournée européenne couronnée de succès en ouverture de Saxon et avant une autre tournée avec Grand Magus, Vanderbuyst a eu le temps de sortir son second album, In Dutch. En pleine inspiration old school, les hollandais livrent une galette courte mais efficace, avec comme influences principales Thin Lizzy et Deep Purple. Gros plan sur un petit album dans la pure tradition des années 70.
Jeune power-trio hollandais de l’écurie Vàn Records, Vanderbuyst ne demande qu’à grandir. Avec leurs influences d’un autre temps, ils arrivent à sortir une musique pleine de vie, sans pour autant oublier leur identité. Avec In Dutch, sorti en novembre 2011, les hard-rockers confirment leur talent et renforcent leur style.
En huit titres et 35 minutes, le groupe distille efficacement riffs efficaces, mélodies accrocheuses et rythmiques pertinentes. Pas de remplissage, d’esbroufe ou de déballage technique abscons, Vanderbuyst va à l’essentiel. Les compos sont toujours concises et les structures jamais complexes. Cela n’empêche pas au groupe de surprendre, notamment avec le bluesy "Where’s That Devil", riche en émotion, ou encore la conclusion orientalisante inattendue de "Leaving The Living", du plus bel effet.
Chacune de ces 8 chansons a sa personnalité. On retrouve "Black & Blue", qui donne à l’album un départ tonitruant, de la mélodie qui reste en tête avec "Into The Fire", ou encore de l’urgence avec un "KGB" lancé à toute vitesse. Le groupe montre aussi qu’il sait calmer le jeu, avec "String Of Beads", mid-tempo plus tranquille mais bien amené, avec une bien belle mélodie de guitare qui porte l’ensemble.
Et quelle guitare ! Willem Verbuyst (tiens tiens) sait faire parler son instrument. Les solos sont de toute beauté, comme l’intro mélodique et accrocheuse d’"Into The Fire", ou le solo lacrymal de "Where’s That Devil". Les riffs sont souvent très simples mais arrivent à porter les chansons sans problème. Le prodige n’est pas vaniteux. Il sait se taire pour mieux servir les chansons, sans pour autant s’absenter. Les couplets sont donc souvent agrémentés de petits licks bien sentis qui ornent la rythmique d’une bien belle manière.
A ses côtés, une section rythmique en béton armé, qui ne défaillit pas, avec la basse de Jochem Jonkman et la batterie de Barry Van Esbroek réglées au millimètre, prêtes à taper là où il faut mal sans faire appel aux overdubs, totalement absents de cet album. Le travail de cette rythmique rappelle celui de Thin Lizzy. Les chansons étaient souvent portées par la basse et la batterie, la guitare décorant le tout. On le ressent surtout sur le titre "String Of Beads".
Le chant est l’élément que le groupe a besoin de travailler en studio. Si le Jochem Jonkman est un bassiste qui chante avant tout, à la manière d’un Phil Lynott, il a besoin d’injecter plus d’énergie dans ses interventions. Le problème vient également des lignes de chant qui sont parfois un peu plates. On sent malgré tout un certain grain de voix qui ne demande qu’à être développé. Un titre comme "Where’s That Devil" est en ce sens porteurs d’espoirs pour le futur du frontman.
Le groupe a choisi une production résolument old school. Toute à fait cohérente avec le style que pratiquent les hollandais, la production est propre mais assez rugueuse pour conserver l’aspect hard rock de l’ensemble. Pour privilégier la puissance pure des compos, la production est épurée, ce qui fait qu’on entend vraiment un power trio, sans aucun overdub. Seul un invité, Selim Lemouchi (The Devil’s Blood), vient titiller ses cordes sur le solo de "Leaving the Leaving".
Vanderbuyst confirme ici son orientation résolument old school, tout en y injectant sa personnalité, qui s’affirme de mieux en mieux. Une belle réussite pour un groupe à surveiller de près.