Nashville Pussy (+ Johnny On The Spot + Peter Pan Speedrock) au Glazart (15.03.2016)

Sueur, Jack Daniel’s, gros riffs et rock’n’roll attitude : ce sont les maîtres-mots au Glazart ce soir, qui accueille les Nashville Pussy et leur rock baveux. En guise d’entrée, ce sont Johnny On The Spot et Peter Pan Speedrock qui ouvrent le bal, avec des sets relativement longs, au détriment de la fin de soirée.

 

Johnny On The Spot


Originaires de Fribourg, en Allemagne, le combo est là pour chauffer la salle avec son heavy rock’n’roll bien raccord avec la tête d’affiche de ce soir. Energiques et à l’aise sur scène, les Teutons se mettent vite le public dans la poche. Public qui est d’ailleurs déjà très fourni, et profite volontiers des cinquante minutes à disposition de Johnny On The Spot.

Avec dix ans d’existence au compteur, le groupe est chez lui sur scène, et très spontané : le chanteur a un charisme certain, et n’en finit plus de haranguer les premiers rangs. Les musiciens qui l’accompagnent ne sont pas en reste, et sont solides en tous points.

Les compositions, sans être révolutionnaires, font leur petit effet et sont efficaces à souhait. On sent ici ou là des influences bien identifiables comme Airbourne ou encore Motörhead, mais jamais on ne franchit la ligne bien gardée du plagiat.

Un bon moment de rock’n’roll, avec notamment un guitariste authentique, et un groupe convaincu et investi.

 

Peter Pan Speedrock


Avec pas moins de neuf albums à leur actif, Peter Pan Speedrock constitue un groupe de choix pour continuer à chauffer la salle. Avec leur hard rock bien couillu et leurs vingt ans de carrière, ils attirent des fans partout où ils passent, et il semble bien que ce soir ne fasse pas exception : on croise dans les rangs du Glazart quelques T-shirts à l’effigie des Néerlandais, et le mouvement suit bien tout aux long de la grosse heure qui est allouée au groupe.

Malheureusement, le tout est gâché par un son boueux au possible : la voix de Peter van Elderen est complètement noyée dans un mix dominé par la basse. Celle-ci à pourtant un timbre agréable, mais qui rappelle beaucoup trop les sonorités stoner. Si en soi cela pourrait être un bon point, ça ne colle en pratique pas au style déployé par le combo.

Bien heureusement, le charisme imparable des membres du groupe rattrape les choses : à un van Elderen impérial et habité par ses compositions, s’ajoute un bassiste au groove plaisant jouant sur une basse dont une corde est manquante, et un batteur qui assure un spectacle sans faille. Il est d’ailleurs littéralement mis en avant, avec une batterie très avancée sur la scène : on peut donc se délecter de ses jonglages et breaks fouillés, et prendre en pleine face sa présence scénique.

Place maintenant aux Américains de Nashville Pussy pour une heure et demie de hard rock sudiste aux relents de bourbon.

 

Nashville Pussy


Ils écument sans relâche les clubs du monde entier, sans jamais éviter la France, bien au contraire : l’hexagone est même le troisième pays le plus visité par les sudistes, derrière le Canada, et les Etats-Unis, bien entendu. Après treize dates en 2014, cinq en 2015, c’est maintenant une tournée comportant pas moins de onze concerts sur le sol français qui sillone l’Europe. Et le marché est loin d’être saturé, comme en témoigne le pit du Glazart, plein à ras bord, qui attend de pied ferme sa dose de guitares rednecks baveuses et rauques.

L’ambiance monte d‘un cran dès la montée sur scène sans artifice du groupe, où l’on découvre le T-shirt du frontman Blaine, aux couleurs du groupe Wizzö : si le groupe français, habitué à ouvrir pour Nashville Pussy lors de ses venues franciliennes, n’est pas de la partie ce soir, le frontman leur rend un bel hommage, qui a dû faire chaud au coeur aux membre de Wizzö croisés dans le pit.

La tournée célèbre les quinze ans du culte High As Hell : forcément, l’album est le plus représenté dans la setlist du soir, mais avec seulement quatre titres. Ainsi, ce sont les tubes “Go To Hell”, “High As Hell”, “Wrong Side Of A Gun” et “Shoot First And Run Like Hell” qui représentent le disque à l’honneur.

Mais ce n’est pas tout : la tournée promeut également la sortie plus récente de la compilation 10 Years Of Pussy, sortie en 2015. Nashville Pussy pioche donc ce soir dans la quasi-intégralité de sa discographie. Que ce soit Get Some!, Up The Dosage, Let Them Eat Pussy ou encore From Hell To Texas, chaque album apporte sa contribution à une setlist équilibrée et sans temps mort.

Le pit est d’ailleurs sens dessus dessous d’emblée, et ne se calmera pas avant les dernières notes de “Fried Chicken And Coffe”, qui cloture le show vers minuit. Les pogos et slams se multiplient, malheureusement à l’excès. Blaine Cartwright, pourtant habitué aux clubs bondés et agités, s’en agace ostensiblement et finit par craquer : il prend un des spectateurs à partie après quelques titres, lui faisant comprendre qu’au prochain slam de ce dernier, les vigiles se chargeront de le raccompagner, et que “ce concert serait vachement mieux avec une personne dans le public, et j’ai une idée de qui”.

Le son, brouillon dans les premiers rangs, est bien mieux rendu à quelques mètres de la scène, et met très bien en valeur les parties lead de Ruyters Suys. La guitariste est déchaînée comme à son habitude et aligne les riffs et plans au feeling indéniable. Elle s’agite sans cesse derrière son micro, sauf quand elle se jette à genoux au milieu de la scène pour envoyer un solo débridé.

A la basse, Bonnie Buitrago est plus discrète mais assure une section rythmique solide et imperturbable aux côtés du batteur Rob Hulsman, lui également assez en retrait. Le rendu global est cohérent, et transpire le rock sudiste originel, avec ses gammes pentatoniques et ses sonorités d’overdrive chaudes et rondes.

Malheureusement, avec un début tardif vers 22h15, le set de Nashville Pussy s’achève tard, et on voit même quelques fans quitter tristement le Glazart avant la fin du concert, pour ne pas louper les derniers transports vers chez eux, malgré l’envie de continuer à faire la fête.

Pari réussi une fois de plus pour Nashville Pussy, avec une salle comble et ravie par le spectacle qui lui a été offert : plusieurs villes françaises ont et vont profiter du groupe dans les prochaines semaines, et on aura également le plaisir de revoir le groupe sur les Mainstages du Hellfest en juin. Que du bon en perspective !

Setlist :
Come On Come On
Rub It to Death
I'm So High
Pillbilly Blues
High as Hell
Wrong Side of a Gun
Shoot First and Run Like Hell
Hate & Whiskey
Going Down Swinging
Everybody's Fault But Mine
Up the Dosage
Go to Hell
Good Night for a Heart Attack
Why Why Why
Go Motherfucker Go
Struttin' Cock
Fried Chicken and Coffee



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