Sylvan au Zèbre de Belleville (05.03.2016)

Il aura fallu attendre pas moins de vingt ans après la formation de Sylvan pour voir le groupe de rock/metal progressif allemand fouler les planches d’une salle parisienne. Si le combo d’outre Rhin avait déjà joué chez nous, notamment dans le cadre des festivals Crescendo et Prog en Beauce, Sylvan fait malheureusement les frais de la concurrence pour leur première date dans la capitale puisqu’en ce samedi soir, Dream Theater est présent à Paris dans le cadre de la tournée Astonishing. Malgré tout, c’est un public motivé et prêt à faire un accueil triomphal à Sylvan qui se presse devant la salle du Zèbre de Belleville.

Une fois dans la salle, qui habituellement fait également office de cabaret, c’est la petitesse et l’intimité du lieu qui frappe le public. Les fans du groupe allemand seront donc au plus proche de la scène, d’autant plus que la salle n’affiche malheureusement pas complet ce soir. Sans première partie, les Allemands montent sur scène pour nous proposer un voyage à travers leur féconde discographie au cours d’un set de plus de deux heures.

Sylvan, Marco Glühmann, Zèbre de belleville, Paris, Prog, Hambourg

Sylvan ayant sorti leur deuxième album concept en début d’année dernière, c’est donc un condensé de l’œuvre Home qui est ici proposé. Débutant le concert par « Not Far from the Sky », Sylvan plonge immédiatement l’auditoire dans leur univers. Dès ce premier titre, tous les ingrédients du groupe sont présents, qu’il s’agisse des parties de clavier très orchestrales, ou encore de la voix lyrique et très expressive de Marco Glühmann, le chanteur de la formation.

Souhaitant mettre le concept-album à l’honneur sans le dénaturer, Sylvan enchaîne les titres sans communiquer avec le public (le groupe se rattrapera par la suite). A la guitare, le jeune Jonathan Beck parvient à retranscrire le style des soli de ses prédécesseurs, proches de Steve Rothery (Marillion) ou de David Gilmour (Pink Floyd). Et si le guitariste est assis en raison d’une opération récente, cela ne l’empêche pas de faire preuve d’émotion dans ses plans de guitare.

En version réduite (seuls 7 titres sur les 12 que contient Home seront enchaînés ce soir), le dernier album permet de montrer toute l’étendue du talent des Allemands. La finesse des parties de batterie associée à des plans très groovy de la part du bassiste Sebastian Harnack permettent de mettre en avant la richesse des compositions du groupe. De son côté, Volker Söhl, claviériste et principal compositeur du combo, est certes légèrement isolé sur la scène, mais une grande partie de l’espace sonore lui revient. Aussi à l’aise avec des sonorités de piano que sur des plans plus orchestraux, le musicien fait mouche sur chaque titre, même les plus heavy (« In Between »).

Sebastian Harnack, Sylvan, Prog, Belleville, Live report,

Mais c’est réellement le chanteur Marco Glühmann qui attire tous les regards. Si le chanteur avoue lui-même n’avoir jamais pris de cours de chant, il sait miser l’essentiel de sa prestation sur un chant habité et semble vivre ses paroles, ce qui s’entend particulièrement sur ses intonations de voix.
« Home » conclut le concept de l’album du même nom en jouant avec les émotions du public, qui semble sous le charme à en juger par l’accueil qu’il réserve à la formation.

Une fois débarrassé des exigences de l’album concept, on sent le groupe plus proche encore du public sur la deuxième partie du concert. Marco Glühmann s’exprime en français et une belle complicité s’affiche entre les membres du groupe. La setlist du second set fait la part belle aux titres issus de Sceneries et Posthumous Silence. Ce sont d’ailleurs les morceaux issus du premier album concept de Sylvan qui recueillent le meilleur accueil de la part du public, comme sur « The Colors Changed », au cours duquel les spectateurs agitent des tubes phosphorescents comme sur le DVD Posthumous Silence Live. Ce titre, riche en émotion, est notamment ponctué par un très bon solo de Jonathan Beck, décidément très à l’aise dans cet exercice. Derrière ses fûts, Matthias Harder, le batteur, ne s’arrête pas de sourire et semble prendre totalement conscience de l’alchimie qui passe entre le groupe de Hambourg et le public parisien.

Sylvan, Jonathan Beck, Guitare, Progressive,

Avant le rappel, Sylvan fait plaisir à ses fans les plus fervents en interprétant le titre « Artificial Paradise », d’une durée de près de vingt minutes, condensant les thèmes forts et épiques chers au groupe.

Le groupe s’éclipse alors, mais pour peu de temps en raison des applaudissements nourris du public qui réagit comme si la salle était comble. Au moment de revenir sur scène, Marco Glühmann rend hommage à un (très) jeune fan d’une dizaine d’année, prénommé Sylvan en honneur au groupe, en le faisant monter sur scène pour le remercier.

« Shine », le single extrait de Home, qui n’avait pas été joué lors de la première partie, est ici interprété et fait chanter le public parisien en chœur. Mais c’est le final constitué de « Kind of Eden » et « Posthumous Silence », tous deux issus de l’album du même nom, qui clôt ce set avec intensité et émotion.

Sylvan, Marco Glühmann, Prog, Zebre de belleville,

Pour sa première date parisienne, Sylvan a frappé fort et le public a bien rendu au groupe sa générosité avec un accueil chaleureux. On espère que ce quintet bourré de talent pourra revenir très vite dans nos contrées, puisqu’il mériterait à être connu au-delà du seul cercle des initiés, comme l’a prouvé le concert de ce soir. Dans un ultime geste de générosité, les musiciens se mèlent à la foule pour aller directement à la rencontre des fans et leur permettre de poursuivre cette belle soirée, riche en émotion.

Setlist Sylvan

Not Far from the Sky
Shaped out of clouds
In Between
Sound of her world
Point of No Return
All These Years
Home
One Step Beyond
Share the World with Me
In Chains
The Colors Changed
Artificial Paradise

Shine
Farewell to Old Friends
Kind of Eden
Posthumous Silence

Sylvan, Metal, Prog, Hamourg, German prog,

Un grand merci à Véronique Stella.
Photographies : © Childintime 2016
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe



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