Vous aimiez, vous aimez et vous aller encore aimer. Vous appréciez ces mid-tempos classiques, ses riffs aiguisés et entêtants, cette voix écorchée si particulière de Nocturno Culto. Si pour vous « le changement ce n’est pas pour maintenant » alors vous allez être servi.
C’est donc le quatrième album du projet du bassiste Thomas « Sarke » Bergli (Khold) et de Nocturno Culto (Darkthrone). Les paroles ont été écrites par Hilde Nymoen inspiré par la Saga Eyrbyggja (saga islandaise d'auteur inconnu préservée dans deux manuscrits des XIIIe et XIVe siècles.). Quand à la pochette, elle est l’œuvre de Terje Johnsen qui a déjà travaillé pour Khold bien sûr mais aussi Keep of Kalessin, The Deviant, Trollfest...
Avec Bogefod, Sarke fait toujours la part belle aux morceaux courts (6 font mois de 4 minutes) comme avec « Taken » et ses 3:17 avec souvent des refrains répétitifs et entêtants (« Blood of Men ») déversés par la voix rocailleuse de Nocturno Culto enroulé dans des sons de guitares dissonants.
Après des accords de guitares acoustiques « Barrow of Torolv » fait une certaine apologie de la lenteur comme on avait pu déjà l’entendre sur « The Drunken Priest » (Vorunah) ou « Captured » (Oldarhian). La voix s’égratigne et s’étire dans une souffrance palpable avec même une touche de synthé (Anders Hunstad) en arrière plan. Même traitement avec «Alternation », s’apparentant plus à une quête, à une longue marche avec la présence de passages doom mis en avant.
Grâce à « The Wicked's Transient Sleep » le rythme s’accélère même si la voix est toujours aussi envoutante et chantée toujours sur le même registre.
La voix féminine de Beate Amundsen (chanteuse folk norvégienne) est envoutante, elle sait pousser dans les aigues dans ses derniers retranchements (« Dawning »), mais qu’est ce que cela apporte à l’album si ce n’est une plage plus calme afin de remettre le pied à l’étrier par la suite. Car si j’ai envie d’écouter ce genre de passage lyrique je vais me servir ailleurs à moins que les musiciens ne voulaient simplement faire jouer une copine sur le disque.
Bel entame bien méchante sur « Evil Heir » : riff saccadé et tranchant dans une structure mid-tempo plus risqué mais largement plus intéressant. Assurément le morceau phare de l’album. Bogefod se dévoile plus sur la fin de ses sillons comme lors de la dégustation d’un grand vin et avec « Sunken », on ne perdra pas une goutte du breuvage tout comme les riffs accrocheurs de « Burn » et son écho sur les cordes. Peut-on parler d’une prise de risque avec ce titre ? Pas vraiment car cela ne change pas profondément ce à quoi on est habitué avec les norvégiens.
Sarke rassure pour certains en proposant toujours la même recette et ennuieront les autres pour un plat du jour trop souvent au menu.
A vous de juger ! Nous on aimerait les juger sur scène si l’idée leur venaient de pousser les kilomètres jusqu’à chez nous…
Lionel / Born 666