Kells – Anachromie

Trois ans après la sortie de leur second opus Lueurs, et une longue tournée en première partie d'Epica et de Tarja Turunen, une date en tête d'affiche à Paris; Les Lyonnais de Kells sont de retour avec leur troisième album sorti ce vendredi 20 janvier chez Season of Mist.

Dans son ensemble, Anachromie est composé de treize titres d'une durée maximale de cinq minutes (Quatre minutes cinquante sept pour "L'Echo", les deux derniers titres "Furytale" et "On My Fate" étant des adaptations anglophones du single "Se Taire" et du titre "L'Heure que le temps va figer"). Même si les morceaux gagnent en durée par comparaison à Lueurs ou Gaïa, Kells assume là une volonté claire de produire un album direct et sans contours.

Le son est dans la globalité de l'album très bon. Même si on pourrait regretter que le jeu de basse soit un peu en retrait du reste, ce travail de production vient servir la musique du groupe permettant ainsi à Anachromie de se construire autour de solides piliers. Mais avant de parler du contenu même de l'opus, certains constats peuvent déja être établis après l'écoute de la première chanson.

Kells 2012

Anachromie s'ouvre avec "Bleu". L'arrêt est à mon sens nécessaire tant il est important de noter d'ores et déja l'évolution remarquable de la formation depuis le précédent album : le chant en français (marque de fabrique du groupe) se laisse plus facilement écouter. Des progrès ont été fait au niveau de l'articulation et de la diction,  On sent là une Virginie beaucoup plus appaisée à l'idée de chanter, abordant ainsi sa technique avec beaucoup plus de maîtrise et d'aisance (La miss a gagné tant en grave qu'en aigus, ça se sent). Cette évolution rend inévitablement l'ensemble beaucoup moins criard que par le passé, directement donc, plus digeste.

Dans l'ensemble les morceaux sont construits autours de solides riffs de guitare, efficaces et accrocheurs. La batterie n'est pas en reste, la sauce prend et nous offre de véritables bombes comme "Emmurés", "Addiction", "Nuances", ou encore mon gros coup de coeur personnel de l'album : "Le Manège Déchanté" pour son univers renvoyant directement aux écrits de Stephen King.

Le single "Se Taire" aura surpris plus d'un tant ce qui est proposé change et dénote de ce qui a été fait par le passé. Virginie maîtrise maintenant le scream, un scream qu'elle utilise par parcimonie à juste dose, pour accentuer l'aspect direct des morceaux. Un scream certes encore un peu fragile mais toute fois plein de ressources et qui évoluera sans aucun doute au travers du parcours de la chanteuse.

Ce nouveau disque nous propose également des titres plus aériens comme "Illusion d'une aire" et ses sonorités orientales; "Cristal", ou "L'Echo", "Bleu" ou encore "L'heure que le temps va figer", plaisants, appaisants et posant ainsi un juste contraste à l'image de la pochette en noir et blanc.
Kells revient donc sur le devant de la scène avec un album beaucoup plus pêchu et moins axé sur l'introspection comme par le passé. Un album dont on sent avant tout la volonté d'exister sur scène.

Avec Anachromie le groupe signe ici l'album de la maturité. Il pose de nouvelles bases dans la carrière du groupe, tout en gardant cette authenticité propre à son passé ; et  risque de surprendre plus d'un notemment sur scène.
 

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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